Google autorise le fingerprinting : quels dangers pour vos données personnelles ?

À partir du 16 février 2025, Google autorisera les annonceurs à utiliser le fingerprinting, un système apportant de nombreuses informations sur les utilisateurs.

Ostersund, Sweden -December 1, 2015: Google website under a magnifying glass. Google is the world’s most popular search engine
Google met en place le fingerprinting dès le 16 février, une mesure qui divise. © IB Photography - stock.adobe.com

Dans une courte annonce publiée courant décembre, Google a révélé qu’une « mise à jour du règlement du programme des plates-formes » sera mise en place le 16 février 2025. Cette mise à jour porte un nom : le fingerprinting. Une méthode qui permet d’identifier votre appareil, et ce, même sans avoir autorisé les cookies sur un site. Votre adresse IP, votre navigateur, votre système d’exploitation ou votre fuseau horaire, deviennent désormais votre empreinte digitale numérique.

La vie privée des utilisateurs menacée

Cette nouvelle mesure inquiète de nombreux spécialistes concernant le respect de la vie privée des utilisateurs. Elle pose de sérieux problèmes de confidentialité, puisque, contrairement aux cookies, il est quasiment impossible de détecter ou bloquer ce suivi.

Stephen Almond, directeur de l’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent britannique de la CNIL, alerte sur les conséquences du fingerprinting : « L’ICO estime que l’identification par empreinte digitale n’est pas un moyen équitable de suivre les utilisateurs en ligne. […] Ce changement est irresponsable, les utilisateurs ne peuvent pas contrôler la manière dont leurs données sont collectées« . L’ICO annonce également que cette « technologie publicitaire doit être déployée de manière légale et transparente – et si ce n’est pas le cas, l’ICO agira« . D’autres organisations, telles que le W3C et l’EFF, considèrent que le fingerprinting viole le RGPD et la directive ePrivacy qui visent à protéger les vies privées sur Internet.

De son côté, Google justifie cette décision en mettant en avant les avancées technologiques en matière de protection de la vie privée. Parmi ces innovations, le traitement des données directement sur les appareils permettrait de suivre l’activité des utilisateurs sans compromettre leur anonymat.

De nouvelles possibilités pour les annonceurs

Le fingerprinting profite aux annonceurs en leur offrant de nouvelles opportunités. Ce système de traçage créera un véritable réseau interconnecté allant au delà des plateformes traditionnelles en visant également les téléviseurs connectés, les consoles de jeux, les enceintes intelligentes ou encore les montres connectées. L’objectif de cette mesure est de laisser « plus de liberté aux partenaires quant à la façon dont ils ciblent les annonces et mesurent leurs performances« , annonce Google dans son blog post. La firme américaine se veut également rassurante en priorisant « l’obligation qu’ont les partenaires à faire preuve de transparence vis-à-vis des utilisateurs« .

Cette mesure pourrait bouleverser le marché publicitaire français, avec une envolée du coût par mille impressions (CPM), qui passerait de 0,5 € à plus de 2 € selon les experts du secteur. Les petites agences publicitaires risquent également de voir leur compétitivité diminuer face aux géants du marché, estimé à 8,7 milliards d’euros en 2024.

Comment se protéger de ce traçage ?

Face à l’intensification de la surveillance, différentes stratégies peuvent être mises en place pour y faire face :

  • Utiliser un VPN fiable sur l’ensemble de vos appareils comme NordVPN, Surfshark ou Proton VPN.
  • Utiliser des navigateurs qui privilégient la confidentialité tels que Brave ou Tor.
  • Installer des outils spécialisés de blocage de traceurs.
  • Limiter les connexions à votre compte Google.
Sujets liés :
Publier un commentaire
Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Les meilleurs outils pour les professionnels du web