La France va tester une application de vérification de l’âge des utilisateurs

Expérimentée par cinq États membres de l’Union européenne, l’application doit permettre à un utilisateur de prouver qu’il a plus de 18 ans sans compromettre son anonymat.

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La France, le Danemark, la Grèce, l'Espagne et l'Italie testent cette application. © Luiza - stock.adobe.com

Une application de vérification de l’âge des utilisateurs en ligne, « à la fois conviviale et respectueuse de la vie privée », va être testée par cinq États membres de l’Union européenne, dont la France, a annoncé la Commission européenne dans un communiqué publié ce lundi 14 juillet 2025. Une expérimentation qui répond à une volonté notamment portée par la France : en mai dernier, la ministre déléguée au numérique Clara Chappaz s’était donnée trois mois pour parvenir à un accord européen concernant la vérification de l’âge des adolescents sur les réseaux sociaux.

L’UE veut vérifier l’âge des utilisateurs sans compromettre l’anonymat

Toujours à l’état de prototype, cette solution de vérification de l’âge, qui pourra être reprise et développée davantage par les plateformes, doit permettre « aux utilisateurs de prouver facilement qu’ils ont plus de 18 ans lorsqu’ils accèdent à du contenu réservé aux adultes », précise Bruxelles. Le tout, sans divulguer leurs données personnelles, telles que leur identité ou leur âge exact. « Personne ne serait en mesure de suivre, de voir ou de reconstruire le contenu que les utilisateurs individuels consultent », ajoute la Commission européenne. Les services en ligne ne recevront qu’une preuve que l’utilisateur a plus de 18 ans, et aucune information supplémentaire.

Dans un premier temps, ce dispositif technique, élaboré dans le cadre du Digital Services Act (DSA), sera testé par la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Danemark. L’objectif, à terme : décliner des versions nationales adaptées aux législations de chaque pays et pouvant être déployées dans des magasins d’application.

Il sera techniquement possible d’étendre la solution de vérification de l’âge à d’autres limites d’âge ou à d’autres cas d’usage, comme l’achat d’alcool. Les États membres pourront choisir de le faire lorsqu’ils adapteront la solution à leur contexte national, ou ultérieurement, peut-on lire.

Les États membres de l’Union européenne adoptent des positions plus ou moins fermes sur le sujet. Le 10 juin dernier, Emmanuel Macron avait, par exemple, réaffirmé sa volonté d’interdire l’accès aux réseaux sociaux au moins de 15 ans « dans quelque mois », si une telle mesure n’était pas adoptée à l’échelle européenne. En Espagne, une loi visant à interdire les réseaux sociaux au moins de 16 ans a été présentée en juin 2024, mais n’a pas encore été promulguée.

Une série de recommandations pour protéger les mineurs sur les réseaux sociaux

En parallèle, la Commission européenne a publié des lignes directrices pour renforcer la protection des mineurs en ligne, principalement sur les réseaux sociaux, à l’issue d’une vaste consultation. Parmi les recommandations adressées aux plateformes, Bruxelles leur demande notamment de :

  • Limiter ou désactiver les mécanismes favorisant l’addiction, comme les mentions « Vu » signalant qu’un message a été consulté,
  • Faciliter le blocage d’utilisateurs,
  • Interdire le téléchargement et la capture d’écran de contenus publiés par des mineurs,
  • Donner aux mineurs plus de contrôle sur les contenus qu’ils consomment, en donnant la priorité à « leurs retours explicites » plutôt qu’à « leur comportement de navigation ».

Ces derniers mois, la Commission européenne a ouvert plusieurs enquêtes visant des plateformes soupçonnées de ne pas protéger suffisamment les mineurs, notamment TikTok, Facebook et Instagram. Une autre procédure, visant des sites pour adulte, a été lancée en mai dernier.

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