Les Français et le numérique en 2025 : IA, réseaux sociaux, mobile…

Le Crédoc vient de dévoiler l’édition 2025 du Baromètre du numérique, réalisé pour le compte de l’Arcep, de l’Arcom, du CGE et de l’ANCT. Ce document prolifique se base sur une étude menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 12 ans et plus, entre le 5 juillet 2024 et le 6 août 2024. 4 066 personnes ont participé à l’enquête, qui ambitionne de présenter un bilan des usages numériques des Français. Panorama.

Téléphonie : le mobile continue d’effacer le téléphone fixe

Le téléphone fixe sera-t-il bientôt une relique du passé ? À en croire le Baromètre, son recul semble désormais inévitable. Alors qu’il était parvenu à résister durant les années 2000, enregistrant même une hausse de l’adoption de l’ordre de 9 points de pourcentage entre 2004 et 2014, le téléphone fixe commence sa chute. En seulement un an, entre 2023 et 2024, la part de personnes bénéficiant d’un fixe à leur domicile passe de 79 % à 74 %, soit la baisse la plus importante enregistrée d’une année sur l’autre depuis plus de 25 ans.

De son côté, le téléphone mobile poursuit son irrésistible ascension : 98 % des personnes interrogées bénéficient désormais d’un mobile (+3 points), et 91 % possèdent un smartphone (+4 points). Signe de la démocratisation des mobiles : près de 7 Français sur 10 ont souscrit un forfait dont le prix se situe sous la barre des 20 €. Par ailleurs, 46 % des répondants indiquent ne jamais utiliser l’intégralité des données incluses dans leurs forfaits, tandis que moins de 10 % déclarent les utiliser systématiquement.

Internet désormais indispensable

Plus d’un Français sur deux déclare désormais ne pas pouvoir se passer d’Internet pendant plus d’une journée. Une évolution logique, étant donné la place prise par le web dans les vies professionnelles et personnelles, mais qui a considérablement augmenté depuis 2016, où seuls 28 % de Français faisaient une telle déclaration. Si cette dépendance touche plus massivement les jeunes Français (71 % des 12-17 ans ne peuvent se passer d’Internet plus de 24 heures), elle n’épargne pas les plus âgés : près de la moitié des répondants âgés de 60 à 69 ans dresse le même constat.

Internet occupe désormais une place centrale dans une large panoplie de tâches et d’activités. Le recours à l’e-administration, qui concerne désormais 73 % des Français, établit un nouveau record, tandis que les achats sur Internet repartent à la hausse, se rapprochant du pic observé durant la période Covid. Par ailleurs, le Baromètre note que deux usages spécifiques sont parmi les plus répandus au sein de la population française : la prise de rendez-vous médicaux, désormais facilitée par Doctolib (67 % des répondants), ainsi que la recherche d’itinéraires pour se déplacer (75 %).

Les réseaux sociaux utilisés quotidiennement par deux tiers des Français

Les réseaux sociaux sont également massivement utilisés : 9 répondants sur 10 consultent au moins un réseau social au cours de l’année. L’usage régulier est lui aussi particulièrement marqué : un Français sur trois s’y rend tous les jours — et un sur quatre, plusieurs fois par jour.

En revanche, l’évolution de l’usage quotidien entre 2023 et 2024 varie selon le genre : +2 points de pourcentage chez les femmes (désormais 48 % s’y connectent quotidiennement), contre -1 point chez les hommes (41 %). Selon l’âge, l’utilisation quotidienne reste sensiblement similaire chez les 12-17 ans, les 18-24 ans et les 25-39 ans — cette dernière tranche affichant le taux le plus élevé — avant de décroître progressivement dans les classes d’âge suivantes.

Une adoption croissante de l’IA

Si l’intelligence artificielle avait déjà connu un bond du taux d’adoption entre 2022 et 2023, la tendance s’est confirmée en 2024 :

• 33 % des Français ont utilisé l’IA au cours de l’année (contre 20 % en 2023),
• 22 % l’utilisent dans le cadre de leur vie professionnelle ou de leurs études (contre 12 % en 2023),
• 26 % y ont recours dans leur vie privée (contre 16 % en 2023).

À nouveau, le Baromètre met en lumière une disparité selon le genre : les hommes sont plus nombreux à utiliser l’IA, aussi bien dans un cadre professionnel (25 % contre 20 % pour les femmes) que personnel (30 % contre 22 %).

En termes d’âge, les 18-24 ans bénéficient d’une avance considérable sur les autres tranches : dans un contexte professionnel ou éducatif, ils sont 69 % à utiliser l’IA, contre 37 % des 12-17 ans et 41 % des 25-39 ans.

Numérique en France : les obstacles se réduisent

L’étude n’omet pas de rappeler que certains Français demeurent éloignés du numérique. Mais le nombre d’obstacles recule : 64 % des personnes interrogées indiquent ne rencontrer aucun frein particulier pour utiliser le numérique, contre 55 % l’année précédente. Parmi les freins mentionnés, on retrouve :

• Le manque de maîtrise des outils informatiques (19%),
• Des équipements trop anciens (10 %),
• Des problèmes d’accès à Internet (8 %),
• L’absence d’équipement (7 %).

Sans surprise, le manque de maîtrise des outils est plus important pour les personnes âgées. Mais la question de l’accès est moins dépendante de l’âge. Ainsi, les 18-24 ans sont ceux qui déplorent le plus des problèmes de connexion Internet (16 %, contre 11 % des 70 ans et plus) et d’obsolescence des équipements (19 % contre 8 % pour les 70 ans et plus). Preuve que l’éloignement du numérique, loin de se limiter à la question des compétences techniques, est fortement conditionné par les ressources matérielles.

Les Français et le numérique : une infographie pour tout comprendre

Ci-dessous, retrouvez l’infographie du Baromètre du numérique, produite par le Crédoc pour le compte de l’Arcep, de l’Arcom, du CGE et de l’ANCT.