Fin de ICQ : la messagerie historique ferme ses portes

Populaire jusqu’au début des années 2000, le service de messagerie, longtemps austère, n’a pas résisté à l’émergence de concurrents plus intuitifs. Il était laissé à l’abandon depuis plusieurs mois.

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La fermeture a été officialisée en mai par VK, qui gère le service depuis 2010. © ICQ

La pionnière des messageries instantanées n’atteindra pas la trentaine. Ce mercredi 26 juin 2024, le service de messagerie ICQ, à prononcer « I Seek You » (« Je te cherche », en français), ferme définitivement ses portes. La nouvelle a été officialisée à la fin du mois de mai par l’entreprise russe VK, gestionnaire du logiciel depuis 2010.

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Fin de l’ancêtre de MSN, Skype ou Messenger

Lancé en novembre 1996 par la société israélienne Mirabilis, fondée par quatre étudiants, ICQ était, à l’instar de mIRC, AIM ou plus tard MSN Messenger, l’un des premiers services de discussion en direct.

Initialement plutôt simpliste, le logiciel s’était doté, au gré des mises à jour, de multiples fonctionnalités qui deviendront courantes chez ses concurrents, comme les groupes de contact, la barre de recherche, l’historique de conversation ou le partage de fichiers. Chaque utilisateur se voyait attribuer un numéro unique, initialement composé de six chiffres, détaille le média spécialisé TechCrunch, grâce auquel il était possible de le contacter. Sur ICQ, il était donc possible d’engager la conversation avec de parfaits inconnus, et d’entendre le son « Uh oh!, devenu culte, résonner à chaque message.

Un logiciel pionnier, mais rapidement tombé dans l’oubli

Plutôt populaire jusqu’à l’avènement de MSN Messenger au début des années 2000, ICQ a été racheté par AOL en juin 1998 pour la coquette somme de 407 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,7 milliard de francs, rapportait Le Monde. Un montant colossal pour un service comptant 12 millions d’utilisateurs, mais qui a potentiellement été amorti par la suite : en 2001, ICQ revendiquait plus de 100 millions d’utilisateurs, d’après un communiqué déterré par The Verge. « Les jours où ils sont connectés à ICQ, les utilisateurs passent en moyenne 3 heures sur le service », se réjouissait alors son propriétaire.

Offrant une interface plutôt austère jusqu’au milieu des années 2000, ICQ n’a toutefois pas résisté à la densification du marché de la messagerie, ainsi qu’à l’émergence de concurrents plus intuitifs, comme Skype, puis des réseaux sociaux. En 2010, le service est vendu à la société russe Digital Sky Technologies, qui possède VK (anciennement Mail.ru). En dépit de plusieurs tentatives de modernisation, ICQ n’a pas réussi à retrouver le succès d’antan. Selon The Verge, l’application n’était plus disponible sur l’App Store et le Google Play Store depuis plusieurs mois avant l’annonce de sa fermeture définitive.

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