Le compteur LinkedIn ne va pas disparaître (pour le moment)

Vendredi dernier, alors que le weekend approchait tranquillement, un vent de panique a soufflé sur certaines communautés. Des blogueurs, qui publient des contenus à vocation professionnelle, massivement partagés sur LinkedIn, ont vu le compteur de partages du réseau social disparaître soudainement. Que s’est-il passé ?

EDIT (27/02) : les tests menés par LinkedIn ont visiblement été concluants, puisque le réseau social annonce dans un communiqué la fin du compteur de partages.

LinkedIn a testé l’impact du compteur de partages

Le compteur de partages a disparu pendant plusieurs jours, avant de revenir en milieu de semaine. Pendant ces quelques jours, le nombre de partages n’était plus affiché sur le bouton de partage officiel, ni sur les boutons non-officiels (AddThis…), ni sur les boutons faits maison (comme celui visible sur le Blog du Modérateur). Nous avons contacté le réseau social, qui nous a confirmé qu’il s’agissait d’un test pour « mesurer l’impact du compteur de partages sur le bouton Inshare ». On peut estimer qu’au moins deux indicateurs ont été observés :

  • L’impact sur l’engagement utilisateur, la relation entre l’affichage du nombre de partages et les partages effectués par les utilisateurs
  • L’impact sur le chargement des pages (côté utilisateur) et sur les montées en charge des serveurs du réseau social (côté LinkedIn).

 

Les précédents Twitter et Google+

Ce n’est pas la première fois qu’un réseau social envisage – ou décide – de supprimer le nombre de partages sur les boutons de partages. Depuis le 20 novembre 2015, Twitter n’affiche plus le nombre de partages sur son bouton officiel. Les développeurs ne peuvent plus non plus accéder au nombre de partages d’une URL via l’API publique. En 2017, Google+ avait pris la même décision. Pour Twitter, plusieurs alternatives, dont aucune ne semble parfaite ou tout du moins aussi puissante que l’ancienne API, ont alors émergé. Il s’agit généralement de services qui comptabilisent régulièrement le nombre de résultats obtenus lorsqu’une recherche d’URL est effectuée sur Twitter. Étant donné les limitations du réseau social (la Search API standard est notamment limitée à 7 jours), ces recherches doivent être récurrentes (coûts importants) et les back data ne sont pas disponibles.

Une solution officielle existe toujours pour Twitter, mais elle est coûteuse. Les entreprises qui le souhaitent peuvent opter pour l’une des API payantes de Twitter. La Premium search API ne suffit pas (limitée à 30 jours), tout comme le premier niveau de l’Enterprise search API (également limitée à 30 jours). Seule l’API la plus onéreuse, la Full-Archive Search API, permet de compter tous les partages. Les prix ne sont pas publics, vous devez remplir ce formulaire au préalable.

L’intérêt et les inconvénients des compteurs de partages

Au vu des précédents Twitter et Google+ et du test effectué par LinkedIn, on peut estimer que les jours des compteurs sont peut-être comptés. Les avantages seraient-ils moins nombreux que les inconvénients, notamment pour les plateformes ?

Du côté des avantages, pour les éditeurs de contenu, on peut citer le « signal » renvoyé par ces chiffres. Un média spécialisé dans le divertissement sera fier de montrer le nombre de partages Facebook qu’il obtient. Un média spécialisé dans les contenus B2B sera fier de montrer le nombre de partages LinkedIn qu’il génère. Bien qu’il ne s’agisse que d’un signal parmi d’autres, sur le Blog du Modérateur, nous estimons qu’un article a intéressé notre cible lorsqu’il a été massivement partagé sur Twitter et LinkedIn, plutôt que sur d’autres réseaux qui ne sont pas ceux de prédilection de notre cible. L’évolution dans le temps des partages obtenus globalement permet aussi d’évaluer l’engagement des internautes dans le temps.

Mais les inconvénients sont aussi nombreux, pour les éditeurs de contenu et pour les plateformes. Pour les médias, le fait d’envoyer une requête aux plateformes et d’attendre leur réponse pour afficher le compteur augmente fortement les temps de chargement – bien que des solutions de cache existent, si vous n’utilisez pas les boutons « officiels » des réseaux sociaux. Si vous utilisez les boutons officiels, vous intégrez généralement un tracker, qui bénéficiera exclusivement aux plateformes (et rares sont les internautes à savoir que certains boutons de partages enregistrent beaucoup d’informations). Enfin, en cas d’indisponibilité partielle voire totale des compteurs (ou des APIs associées), vous risquez d’encore plus ralentir votre site, voire de rendre vos pages indisponibles. L’expérience utilisateur est dégradée, la dépendance aux plateformes est caractérisée. Pour les réseaux sociaux, les coûts associés aux requêtes sont également importants. C’était d’ailleurs l’argument avancé par Twitter lorsque le réseau social a annoncé la fin du compteur de partages.

Dernière chose : une étude publiée fin 2017 a montré que les boutons de partages sont relativement peu utilisés, les internautes préfèrent d’autres méthodes (comme le copier-coller ou les partages via le menu des navigateurs sur mobile). Mais une autre étude (fin 2015) a montré que la fin du compteur de partages sur le bouton Twitter était corrélée avec une baisse des partages sur le réseau social. Mais était-ce vraiment lié à la fin compteur, ou était-ce une tendance de fond sur Twitter ?

Qu’en pensez-vous ?

Entre les avantages et les inconvénients des compteurs de partage, difficile de trancher. Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à participer à notre sondage et commenter la publication pour donner votre avis.

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