Faux followers sur Twitter : ouverture d’une enquête pour « usurpation d’identité »

Les « faux comptes » qui ne représentent ni une personne physique, ni une personne morale, sont légion sur Twitter. Certains robots sont conçus pour amuser la galerie, d’autres pour partager des liens ou de l’information automatiquement. Mais ceux qui créent de faux comptes n’ont pas toujours de bonnes intentions…

The Follower Factory

Une enquête, réalisée et publiée par le New York Times, The Follower Factory, met en lumière les pratiques peu scrupuleuses de Devumi. L’entreprise est accusée de créer de faux comptes Twitter pour augmenter artificiellement le nombre de followers de ses clients. Ce n’est pas la seule société « du secteur » de la création de faux profils, bien que les chiffres avancés soient ici conséquents : on parle d’une base de 3,5 millions de faux profils Twitter, qui représenteraient 200 millions d’abonnements.

Sur son site, Devumi propose des packages de followers clé-en-main. Vous choisissez le nombre d’abonnés que vous souhaitez, vous les recevez en moins de deux semaines pour les petits abondements – jusqu’à 6 mois pour 250 000 followers, afin de passer sous les radars (pas très efficaces) du réseau social. Les prix vont de 10 dollars pour 500 followers à 1800 dollars pour 250 000 abonnés, totalement fictifs.

Enquête ouverte pour usurpation d’identité

« Totalement fictifs » ? Oui et non, et c’est toute la particularité de cette affaire. Plutôt que de générer de faux profils en agrégeant des couples non-prénom aléatoires et de fausses photos, Devumi a décidé de « voler des identités ». En clair, elle utilisait les identités de vraies personnes pour créer ces faux comptes Twitter. On les comprends, c’est plus crédible pour les internautes et plus valorisant pour les clients. Selon le New York Times, plus de 55 000 personnes seraient concernées. Cette singularité a poussé le procureur général de New York a réagir publiquement, sur Twitter.

https://twitter.com/AGSchneiderman/status/957289783490957312

Devant l’ampleur du phénomène – et étant donné que cette fois-ci, plusieurs dizaines de milliers de vraies identités auraient été utilisées pour gonfler le nombre d’abonnés, le procureur a décidé d’ouvrir une enquête pour vérifier les dires du média américain et juger de la légalité des pratiques de l’entreprise. « L’usurpation d’identité et la tromperie sont illégales en vertu des lois de New York. Nous ouvrons une enquête contre Devumi et sa vente supposée de robots utilisant des identités volées ».

Twitter a également réagi, sur Twitter, évoquant des « pratiques [qui] ne respectent pas les conditions d’utilisation et qui sont inacceptables ». On peut simplement s’interroger sur les moyens mis en place pour repérer et éliminer ces entreprises peu scrupuleuses et ces faux comptes – qui depuis maintenant plus d’une décennie, parasitent le réseau social et gonflent artificiellement ses statistiques.

https://twitter.com/TwitterComms/status/957316490889347072

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