Faillite de la Silicon Valley Bank : quels risques pour le secteur de la tech ?

La chute de la 16^e banque américaine

Ce vendredi, les autorités américaines ont déclaré la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), 16e banque américaine par le volume des actifs. Celle-ci s’était spécialisée dans les entreprises et les fonds d’investissement du secteur de la tech, et travaillait avec des acteurs comme Shopify, Pinterest ou Hootsuite.

La banque a fait les frais des difficultés connues par le milieu ces derniers mois, en raison notamment de la guerre en Ukraine et de la montée des taux d’intérêts. Récemment, la Sillicon Valley Bank a ainsi dû faire face à des retraits massifs de la part de ses clients, qui l’ont menée à une situation d’instabilité. Une annonce de la banque, expliquant qu’elle cherchait des liquidités pour faire face à ces retraits, a fini de l’achever, en lui faisain perdre 60 % à la Bourse de New York dès le lendemain.

La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), agence publique américaine, a pris le contrôle de Silicon Valley Bank ce vendredi. Cette annonce a provoqué des remous dans le secteur de la tech, et dans l’économie américaine de manière générale. En effet, le montant de dépôts maximum assuré par la FDIC est de 250 000 dollars par déposant, une somme bien inférieure à ce que la majorité des clients avaient confié à la banque. D’après la SVB, cela représenterait 96 % des dépôts non couverts. Suite à cet événement, d’autre institutions financières se sont retrouvées en difficulté comme la Signature Bank, qui a également été fermée d’office par le régulateur. Par ailleurs, les quatre plus grandes banques américaines (JPMorgan Chase, Bank of america, Citigroup et Wells Fargo) ont perdu 52 milliards de dollars ce jeudi.

La Silicon Valley Bank mise aux enchères

Dès lors, les autorités américaines ont pris la décision de mettre la banque aux enchères. Afin d’atteindre leur objectif ambitieux de trouver un repreneur avant l’ouverture des marchés asiatiques ce lundi, les autorités ont garanti qu’elles autoriseraient le retrait de tous les dépôts de la banque, faisant sauter le plafond de 250 000 dollars par déposant. La réserve fédérale (ou Fed) va ainsi mettre sur la table 25 milliards de dollars afin de protéger les dépôts.

At my direction, @SecYellen and my National Economic Council Director worked with banking regulators to address problems at Silicon Valley Bank and Signature Bank.

I’m pleased they reached a solution that protects workers, small businesses, taxpayers, and our financial system. https://t.co/CxcdvLVP6l

— President Biden (@POTUS) March 13, 2023

Toutefois, cet investissement conséquent n’a pour le moment pas porté ses fruits, car la branche américaine de la banque n’a pas trouvé de repreneur à cette heure. Cette course rappelle celle des 13 et 14 septembre 2008, qui visait à trouver un repreneur à la banque Lehmann Brothers, sans succès. Par ailleurs, la secrétaire d’Etat au Trésor, Janet Yellen, a exclus un sauvetage de la SVB par injection d’argent public comme ça avait été le cas en 2008 pour de nombreuses banques. De son côté, Joe Biden s’est déclaré « fermement dévoué à demander des comptes aux responsables de ce gâchis ».

Seule lueur d’espoir actuellement : la branche britannique (Silicon Valley Bank UK) a été rachetée ce lundi matin par HSBC pour la somme symbolique d’une livre sterling, dans le cadre d’un accord garantissant la continuité des services bancaires. Cette nouvelle représente un soulagement de taille de le milieu de la tech britannique. Le chancelier de l’Échiquier Jeremy Hunt affirmait notamment dimanche : « Il existe un risque sérieux pour nos secteurs de la technologie et des sciences, dont beaucoup font affaire avec cette banque ».