Facebook menace de bloquer le partage d’articles en Australie

Le réseau social s’oppose au projet de loi australien visant à contraindre les géants de la tech à rémunérer les médias qui publient des articles d’actualité sur ses plateformes.

cartes-facebook
Un code de conduite contraignant veut obliger les géants de la tech comme Facebook à rémunérer les médias. © natanaelginting - stock.adobe.com

Facebook annonce qu’il va empêcher le partage d’articles en Australie, en réponse à un projet de loi visant à contraindre les plateformes numériques à rémunérer les contenus publiés par des organes de presse. Si le texte de loi est adopté, les Australiens ne pourront plus partager d’informations nationales ou internationales, ni sur Facebook, ni sur Instagram.

Ce n’est pas notre premier choix – c’est notre dernier. Mais c’est le seul moyen de se prémunir contre un résultat qui défie la logique et qui nuira au dynamisme à long terme du secteur australien des informations et des médias, explique Will Easton, directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande dans un communiqué.

Le projet de loi ignore la relation entre les médias d’information et les réseaux sociaux

Selon le réseau social, le projet de loi australien ne prend pas suffisamment en considération la relation particulière, qui existe entre sa plateforme et les médias. Ce projet de loi a été dévoilé par le gouvernement australien fin juillet, après 18 mois de négociations entre les deux camps qui n’ont pas abouti. Il doit s’appliquer à toutes les plateformes numériques qui utilisent des contenus issus des médias australiens. Le texte se concentrerait dans un premier temps sur Facebook et Google, qui profiteraient le plus de la situation. Ce que Facebook conteste.

L’Australie est en train de rédiger un nouveau règlement qui ne comprend pas la dynamique d’Internet et qui nuira aux organisations de presse que le gouvernement tente de protéger. Lors de l’élaboration de cette nouvelle législation, la commission chargée de superviser le processus a ignoré des faits importants, surtout la relation entre les médias d’information et les médias sociaux et laquelle bénéficie le plus de l’autre.

Soutenir les médias australiens en difficulté

Ce « code de conduite contraignant » a pour objectif de soutenir les médias australiens en grande difficulté financière. Mais selon Facebook, la solution prônée par la Commission australienne de la concurrence et des consommateurs (ACCC), à l’origine du projet de loi, est « contre-productive à cet objectif ».

Plus déroutant, cela obligerait Facebook à payer les agences de presse pour le contenu que les éditeurs placent volontairement sur nos plateformes et à un prix qui ignore la valeur financière que nous apportons aux éditeurs. (…) Les actualités représentent une fraction de ce que les gens voient dans leur fil d’actualité et ne sont pas une source de revenus importante pour nous, poursuit le réseau social.

Selon Facebook, les organes de presse australiens publient leurs articles et incitent leurs lecteurs à les partager sur ses plateformes pour toucher un public plus large, et ainsi vendre plus d’abonnements et de publicités, pour augmenter leurs revenus.

Facebook génère 2,3 milliards de clics sur les sites australiens

Pour renforcer son argumentaire, le groupe de Mark Zuckerberg fournit les chiffres relatifs au partage d’articles issus des médias australiens dans son fil d’actualité. Au cours des 5 premiers mois, ces articles auraient généré 2,3 milliards de clics sur les sites Internet australiens. Ce trafic serait évalué à 200 millions de dollars australiens (126,5 millions d’euros) pour les médias du pays, selon le réseau social.

Dans son communiqué, Facebook précise aussi qu’il envisageait de déployer Facebook News en Australie, « une fonctionnalité de notre plateforme exclusivement dédiée aux actualités, où nous payons les éditeurs pour leur contenu ». Mais ses arguments n’ont pas été retenues par l’ACCC.

Au lieu de cela, il nous reste le choix de supprimer complètement les actualités ou d’accepter un système qui permet aux éditeurs de nous facturer autant de contenu qu’ils le souhaitent à un prix sans limites précises, ajoute Will Easton.

Le projet de loi prévoit des pénalités jusqu’à 10 millions de dollars australiens ou 10 % du chiffre d’affaires local du groupe. En plus de la rémunération des médias en échange de leurs contenus, le texte traite d’autres questions sensibles, telles que l’accès aux données des utilisateurs ou encore la transparence des algorithmes utilisés pour l’élaboration de l’ordre des contenus.

Également dans le viseur du gouvernement australien, Google a déjà contre-attaqué : il affiche désormais une Lettre ouverte aux Australiens via une pop-up qui apparaît sur la page du moteur de recherche. La firme américaine y explique que leur utilisation de Google est menacée par le projet de loi.

Source : Source

Sujets liés :
Publier un commentaire
Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Visuel enquête Visuel enquête

Évaluez BDM

Simple ou compliqué, ennuyeux ou captivant... nous avons besoin de vous pour améliorer notre site. Quelques minutes suffisent !

Je donne mon avis

Les meilleurs outils pour les professionnels du web