Étude : sur Twitter, 2/3 des liens qui redirigent vers des sites populaires proviennent de bots

Une étude lancée par le centre de recherche américain Pew Research Center affirme que sur Twitter, deux tiers des liens qui redirigent vers des sites populaires sont tweetés par des bots et non des êtres humains. Le centre a ainsi utilisé une liste de 2315 sites populaires et examiné plus de 1,2 million de tweets envoyés par des utilisateurs anglophones, qui incluaient des liens vers ces sites pendant une période de 6 semaines à l’été 2017. Les résultats illustrent l’importance du rôle joué par les comptes automatisés sur Twitter, notamment dans la diffusion de liens vers un large éventail de sites Web importants.

Des bots de plus en plus élaborés

Le rôle des « bots » – comptes automatisés capables de poster du contenu ou d’interagir avec d’autres utilisateurs – est de plus en plus scruté, notamment depuis le scandale de l’ingérence russe dans la dernière élection présidentielle aux États-Unis. Ces comptes automatisés peuvent jouer un rôle important sur les réseaux sociaux, en répondant à des questions sur des domaines variés ou en fournissant des informations sur de nombreux sujets et évènements en temps réel. Ils peuvent ainsi aisément altérer un point de vue ou encore désinformer une large audience grâce à la propagation de « fake news », dans un contexte où les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés pour s’informer.

66% des liens tweetés qui reconduisent vers des sites populaires sont faits par des bots

Autre enseignement de l’étude, on apprend que parmi tous les liens tweetés qui redirigent vers des sites populaires, 66% sont postés par des comptes ayant des caractéristiques communes aux bots. Autre donnée chiffrée, parmi les sites d’informations populaires et d’actualités, 66% des liens tweetés sont également créés par des robots suspects. La part des liens tweetés créés par bot est encore plus élevée pour certains types de sites d’informations. Par exemple, on estime que 89% des liens tweetés vers des sites d’agrégations populaires qui compilent des histoires sur le Web sont effectués par des robots.

Les 500 bots les plus actifs sont responsables de 22% des liens tweetés vers des sites d’actualités

On apprend également qu’un nombre relativement faible de bots très actifs sont responsables d’une part importante des liens vers des sites d’information et des médias de premier plan. L’analyse révèle que les 500 comptes automatisés les plus actifs sont responsables de 22% des liens tweetés vers des sites d’actualités populaires, sur la période au cours de laquelle cette étude a été menée. En comparaison, les 500 utilisateurs les plus actifs sont responsables d’une part beaucoup plus faible (environ 6%) des liens tweetés vers ces sites.

Le comportement des bots ne permet pas de prouver qu’ils ont un «parti pris politique»

L’étude ne trouve pas de preuve que les comptes automatisés ont un «parti pris politique» libéral ou conservateur dans leur comportement global de partage de liens. Cette affirmation ressort d’une analyse du sous-ensemble de sites d’information qui postent des contenus engagés politiquement. 41% des liens partagés par les bots vont vers des sites fréquentés principalement par des conservateurs, et 44% vers des sites principalement fréquentés par des libéraux. Une différence qui n’est pas statistiquement significative. En revanche, entre 57 et 66% des liens postés par les comptes automatisés sont issus de sites d’actualités fréquentés par une audience idéologiquement mixte ou centriste.

Pour plus d’informations sur l’étude et la méthodologie employée, vous pouvez consulter le compte rendu du Pew Research Center ici.

 

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