ChatGPT : qui l’utilise, pour quoi faire et comment ses usages évoluent

Comment utilise-t-on ChatGPT ? OpenAI a, pour la première fois, levé le voile sur le profil et les usages des utilisateurs et utilisatrices de son IA au sein d’une étude publique publiée lundi 15 septembre 2025. La firme s’est appuyée sur les conversations d’1,5 million d’usagers entre mai 2024 et juin 2025, révélant un profil type relativement jeune et à la recherche d’informations et de conseils. On fait le point !

Qui utilise ChatGPT ?

L’étude révèle qu’en juillet 2025, environ 10 % de la population adulte mondiale utilisait ChatGPT chaque semaine, soit près de 700 millions de personnes envoyant 18 milliards de messages par semaine. Le profil type est relativement jeune : près de la moitié des messages proviennent d’utilisateurs et utilisatrices de moins de 26 ans. Le rapport montre aussi une forte dynamique dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où l’adoption progresse plus vite que dans les économies développées.

Sur le plan du genre, les premiers utilisateurs étaient très majoritairement des hommes (près de 80 % fin 2022), mais l’écart s’est rapidement résorbé. Depuis le premier semestre 2025, les femmes sont légèrement plus nombreuses parmi les actifs hebdomadaires, à hauteur de 52 %. Cette analyse d’OpenAI repose sur l’interprétation de noms « typiquement féminins ».

Enfin, l’éducation et la profession jouent un rôle dans l’usage du chatbot. Les personnes diplômées de l’enseignement supérieur et occupant des postes qualifiés (management, métiers scientifiques, juridiques, éducatifs) sont plus susceptibles d’utiliser ChatGPT à des fins professionnelles.

Pour quelles tâches utilise-t-on ChatGPT ?

L’étude met en évidence trois grands thèmes de conversation : la recherche d’informations, les conseils pratiques et la rédaction (voir image de une). Ensemble, ils représentent près de 80 % des usages observés. La rédaction domine surtout dans le cadre professionnel (environ 40 % des messages liés au travail), tandis que les conseils pratiques et la recherche d’informations traduisent une utilisation plus quotidienne et personnelle. Les usages plus spécialisés, comme la programmation (4 %) ou l’expression personnelle (moins de 2 %), restent marginaux.

OpenAI classe aussi les échanges selon l’intention de l’utilisateur. Près de la moitié des messages relèvent du « Asking » (49 %), où l’utilisateur cherche à mieux s’informer ou obtenir des conseils. Viennent ensuite le « Doing » (40 %), quand l’IA est sollicitée pour produire un contenu concret, comme un texte ou un plan, et « l’Expressing » (11 %), lié à l’expression personnelle ou créative. Ces deux grilles de lecture (thématique et intentionnelle) montrent que ChatGPT est à la fois un outil d’information, de production et d’expérimentation. Et surtout dans le cadre personnel, la part de l’usage professionnel ne s’élevant qu’à environ 30 %.

Comment évolue l’usage de ChatGPT

La croissance de ChatGPT reste sans précédent pour une technologie numérique. Entre juin 2024 et juin 2025, le volume quotidien de messages est passé de 451 millions à 2,6 milliards, soit presque six fois plus en un an, selon OpenAI. Ce bond traduit à la fois l’arrivée de nouveaux utilisateurs et l’augmentation de la fréquence d’usage des inscrits les plus anciens, qui tendent à élargir progressivement leurs usages à de nouveaux domaines.

Dans le même temps, la nature des interactions s’est transformée. Les conversations à visée non professionnelle, qui représentaient un peu plus de la moitié des échanges en 2024, en constituent désormais près des trois quarts. L’outil est donc de plus en plus mobilisé dans un cadre personnel. Mais le travail n’est pas absent pour autant, l’écriture restant centrale dans les usages professionnels, notamment la révision et l’édition de textes, et l’assistance à la prise de décision demeure une valeur ajoutée forte pour les métiers de la connaissance.

L’évolution se reflète aussi dans la typologie des interactions. Alors qu’en 2024, les requêtes orientées production (Doing) étaient presque aussi fréquentes que les demandes d’information (Asking), la tendance s’inverse. En juin 2025, plus de la moitié des échanges relèvent de la recherche d’explications ou de conseils, contre environ un tiers pour les tâches de production. Cette progression de l’Asking illustre un déplacement vers un usage de ChatGPT comme « copilote cognitif » plutôt que simple générateur de contenus. Enfin, les conversations dites Expressing (liées à l’expression personnelle ou créative) restent minoritaires, mais leur part augmente légèrement, révélant un élargissement des expérimentations.