Étude : comment les Français utilisent les IA génératives comme ChatGPT et Midjourney ?
Les IA génératives deviennent incontournables, mais malgré des usages de plus en plus courants, la méfiance reste de mise, comme le révèle une étude menée par Talan et l’Ifop.
En France, le phénomène des IA génératives est bien connu. ChatGPT, DALL-E ou encore Midjourney rencontrent un certain engouement dans l’Hexagone, et un sondage mené par l’Ifop et Talan tend à confirmer ce sentiment. En effet, un panel de 1 008 Français majeurs a été interrogé sur son rapport aux IA génératives, qu’elles génèrent textes, images ou musiques, et permet d’appréhender les différences de perception, les craintes et les attentes autour de ces innovations.
Les IA génératives en France, un phénomène majeur
Notre pays a pris ce phénomène récent à bras-le-corps : 71 % des Français ont déjà entendu parler des IA génératives. Et pour 74 % d’entre eux, il s’agirait même d’une « nouvelle révolution industrielle ». Pour preuve, ils sont déjà 44 % à utiliser les IA génératives à la fois dans le cadre personnel et professionnel.
Mais tous ne sont pas prêts à assumer cet usage pour leur travail. 68 % des Français qui utilisent ces outils en entreprise le cachent à leur supérieur hiérarchique ! Ce qui peut poser de « nombreux problèmes aux organisations », estime Laurent Cervoni, docteur en informatique et directeur du centre de recherche et d’innovation chez Talan.
Il faut, pour les entreprises, mettre en place des stratégies préventives d’accompagnement des collaborateurs afin qu’ils se sentent libres de déclarer cet usage sans se sentir dévalorisés, mal jugés ou qu’ils craignent de perdre leur emploi, explique Laurent Cervoni.
Les IA, preuves d’une fracture générationnelle en France
La jeunesse s’est emparée des IA génératives de manière beaucoup plus concrète que ses ainés. En effet, 45 % des 18-24 ans utilisent ces nouveaux outils, alors qu’ils ne sont plus que 18 % passés 35 ans. Pour la moitié des moins de 35 ans, le sujet est maîtrisé, et ils connaissent les IA génératives. Du côté des plus de 35 ans, ils ne sont plus que 31 % à comprendre précisément le principe de ChatGPT et autres Midjourney.
Les Français font alors état de leur besoin de formation sur le sujet. 72 % des sondés estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour utiliser des IA génératives. Ils sont 51 % à penser que les enseignants de tous niveaux doivent « s’en saisir pour les enseigner, et mettre en perspective les avantages et les inconvénients ». Pour Laurent Cervoni, « l’apprentissage de ces nouvelles technologies apparaît comme une nécessité ».
Des craintes légitimes et des usages qui posent question
« Comment, dans ce contexte, ne pas craindre les technologies nouvelles si on n’en comprend pas le fonctionnement ? », interroge le spécialiste. 68 % des personnes sondées disent en effet « avoir des craintes » vis-à-vis de l’émergence des IA génératives. Des inquiétudes qui peuvent aussi s’expliquer par l’idée – souvent exagérée – que ces technologiques risquent d’entraîner d’importantes suppressions d’emplois.
Pourtant, les Français voient parallèlement le potentiel de l’IA générative. Voici les principaux usages qu’ils font de ces outils :
- 34 % les utilisent pour augmenter leurs connaissances,
- 31 % pour effectuer des recherches,
- 26 % pour traduire des textes,
- 20 % pour augmenter leur productivité,
- 20 % pour générer des textes comme des lettres de motivation, des emails, etc.,
- 18 % pour augmenter leur créativité.
Mais la méfiance est de mise, comme le rappelle Laurent Cervoni : « Les usages qui en sont majoritairement faits sont problématiques lorsque l’on sait que les IA (…) génèrent jusqu’à 30 % d’erreurs dans leurs réponses ». Des IA génératrices… de défauts ? Il faudra être attentif si, avec le temps, ces craintes s’estompent et si les usages s’avèrent plus encadrés.
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