Étude sur l’empreinte environnementale du digital : 90 sites web analysés

Razorfish France, l’agence digitale du groupe Publicis et GreenIT, le collectif d’experts spécialisés dans la sobriété numérique, s’associent pour dévoiler le premier baromètre de l’éco-conception digitale. L’objectif : alerter sur l’empreinte environnementale du digital qui tend à dépasser celle du secteur aérien.

D’ici 2025, l’empreinte environnementale du digital représentera 5-6 % de l’empreinte GES mondiale. À titre de comparaison, celle du secteur aérien en 2019 représentait 4-5 %. Cela correspond à une hausse de presque 300 % entre 2010 (où elle représentait 2 %) et 2025, met en lumière le rapport du baromètre.

Ces 90 sites web ont un impact environnemental conséquent

Ce baromètre a été réalisé à partir de la mesure de l’émission de gaz à effet de serre et de la consommation d’eau des 90 sites Internet les plus représentatifs de l’économie française : entreprises, médias et divertissements, sites marchands et services publics. Cette étude est une première en France.

Selon les chiffres dévoilés par le baromètre, le digital contribue fortement au dérèglement climatique. L’impact environnemental annuel de ces 90 sites web génèrerait 8 millions keqCO2, soit l’équivalent de 1 139 tours du monde, et 119 millions de litres d’eau, soit 2244 années de consommation d’eau pour un Français.

Le digital doit encore améliorer son score d’éco-conception

Afin de déterminer ce score environnemental (une note entre 0 et 100, classée de la lettre A à G), les 10 pages les plus visitées de chacun des 90 sites web ont été scannées et analysées par l’outil Razorscan, basé sur l’algorithme de Ecoindex.fr de GreenIT.

Les résultats sont les suivants :

• La note moyenne du score d’éco-conception des 90 sites web analysés est seulement de 29 /100 (note E),
• Trois quarts des sites web analysés ont un note égale ou inférieure à E,
• Parmi tous les types de sites web étudiés, ce sont les sites des services publics qui atteignent le meilleur score avec 37/100 (note D),
• Les sites marchands occupent quant à eux la dernière place avec un score de 18/100 (note F).

Au vu des scores affichés ci-dessus, les sites web représentatifs de l’économie française ont encore du chemin à parcourir pour réduire leur empreinte environnementale, et ainsi améliorer leur score d’éco-conception.

3 axes pour agir positivement sur l’empreinte environnementale

Razorfish et le collectif GreenIT mettent l’accent sur 3 axes qui peuvent permettre de réduire l’empreinte environnementale des sites web :

• Des actions rapides : supprimer des contenus et informations non usités, diminuer le poids et la résolution des contenus à leur nécessaire, réduire la longueur des pages et utiliser des vidéos avec parcimonie.
• Des choix marketing : simplifier les parcours, prioriser les évolutions, optimiser l’existant plutôt que créer à nouveau.
• Une transformation approfondie de la culture d’entreprise : former les collaborateurs, aligner les métiers, adapter les process et la gouvernance, sensibiliser en continu les parties prenantes, etc.

L’éco-conception n’est pas qu’un sujet digital mais un véritable sujet d’entreprise, souligne Sandrine Vissot-Kelemen, présidente de Razorfish France.

Vous trouverez ci-dessous l’infographie complète du baromètre :