Étude : comment les développeurs utilisent l’IA en 2024

Stack Overflow publie son 14e rapport annuel sur le développement web. Celui-ci repose sur une enquête menée entre le 19 mai et le 20 juin 2024, qui a recueilli 65 437 réponses de 185 pays. L’étude explore de manière exhaustive le monde du développement web, du niveau d’études aux salaires, en passant par les langages les plus utilisés. Cette année, Stack Overflow se penche notamment sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’univers du développement. Comment l’IA est-elle perçue par les professionnels ? À quoi sert-elle et comment est-elle utilisée ? Voici les résultats de l’enquête !

L’IA est perçue positivement par les développeurs

L’intelligence artificielle est déjà bien établie dans le monde du développement web. Alors que seulement 24,4 % des répondants n’utilisent pas de technologie IA et ne prévoient pas de le faire, 61,8 % l’ont déjà intégrée à leur quotidien et 13,8 % souhaitent le faire prochainement. De manière générale, l’opinion des développeurs sur l’IA est positive : 72 % ont une image favorable ou très favorable et seulement 6,4 % la perçoivent négativement. En revanche, le panel semble partagé concernant la qualité des outils IA pour les tâches les plus complexes : 45 % des répondants ne sont pas satisfaits de son apport, tandis que 36 % le jugent satisfaisant.

Enfin, l’impact de l’intelligence artificielle sur la stabilité de l’emploi ne semble pas inquiéter les répondants, dont près de 70 % estiment qu’elle ne constitue pas une réelle menace. Ce chiffre baisse toutefois à 58 % chez les sondés encore en phase d’apprentissage.

IA et développement : quels sont les principaux usages ?

Les trois principaux bénéfices de l’IA dans l’univers du développement web, selon les professionnels, sont l’amélioration de la productivité (exprimée par 81 % du panel), l’accélération de l’apprentissage (62,4 %) et l’accroissement de l’efficacité du travail (58,5 %). Les dix usages les plus fréquents sont les suivants :

1. Rédiger du code (82 %)
2. Chercher des réponses (67,3 %)
3. Déboguer (56,7 %)
4. Documenter le code (40,1 %)
5. Générer du contenu ou des données synthétiques (34,8 %)
6. Apprendre à connaître une base de code (30,9 %)
7. Tester du code (27,2 %)
8. Valider ou réviser du code (13,2 %)
9. Planifier des tâches (12,2 %)
10. Réaliser des analyses prédictives (5,3 %)

À l’avenir, les développeurs prévoient une intégration plus poussée de l’IA pour chacune de ces tâches (voir image de une), en particulier pour la documentation de code (81 %), le test de code (80 %) et la rédaction de code (76 %).

Des implications éthiques à prendre en compte

Si l’IA semble s’intégrer à vitesse grand V dans le quotidien des développeurs, ces derniers demeurent conscients des implications éthiques associées. Selon les répondants, les cinq principaux risques éthiques inhérents à l’usage des outils IA sont les suivants :

1. La propagation d’éléments de désinformation (pour 79,4 % des répondants)
2. Les erreurs dans la citation des sources (64,7 %)
3. La production de réponses biaisées qui ne reflètent pas les différents points de vue (49,6 %)
4. L’imitation du style d’une personne (37,2 %)
5. La consommation d’énergie (36,3 %)

Par ailleurs, les principaux défis de l’IA, selon les développeurs, relèvent de l’aspect technique. En effet, alors que 66,2 % indiquent ne pas avoir entièrement confiance dans la fiabilité des résultats générés et que 63,3 % estiment que les bases de données sont trop incomplètes, la dimension humaine est deux fois moins évoquée : 31,5 % des répondants indiquent que les politiques nécessaires à la sécurité ne sont pas mises en place dans les entreprises, et 30,7 % signalent que les professionnels ne sont pas assez formés à l’IA.