Comment les journalistes perçoivent les fake news et la transformation digitale des médias

Cette année fut difficile pour les médias. La prolifération des fake news et l’usage des médias sociaux pour influencer l’opinion ont considérablement dégradé leur image. Les politiques aussi s’en sont donnés à cœur joie, accusant les journalistes d’à peu près tous les maux. La dépendance grandissante aux plateformes pèse également sur leur rentabilité à long terme. Et pourtant, les citoyens ont rarement eu autant besoin d’un journalisme de qualité. Dans ce contexte difficile, certains titres s’en sortent mieux que d’autres. Au-delà des modèles économiques, ces médias réussissent d’abord grâce à la qualité de leur contenu. Cision l’explique très justement dans son rapport annuel sur l’état des médias dans le monde :

« Les gens voient à quel point le journalisme de qualité est important dans un monde où la communication peut impacter la perception et les choix de l’opinion publique que ce soit en matière de politique, des affaires, de la culture. »

L’étude 2018 de Cision, publiée ce matin, a été réalisée auprès de 1355 journalistes en Europe et aux USA. Objectif : connaître leur perception sur les tendances actuelles, la transformation digitale, la montée en puissance des fake news et les grands défis auxquels les journalistes sont aujourd’hui confrontés :

  • Les effectifs : la tendance est à la réduction des effectifs, ce manque de ressources humaines ne facilite pas la production d’un travail de qualité.
  • Les plateformes : un quart des journalistes estime que les réseaux sociaux et les moteurs de recherche outrepassent les médias traditionnels.
  • Les autres challenges : les journalistes citent les fake news, la confusion entre l’éditorial et la publicité, la liberté de presse et l’influence des partis politiques.

Les fake news, un problème majeur pour les journalistes

Le phénomène des fake news aura eu un bienfait : elle aura sensibilisé les consommateurs à la vérification des contenus et à l’importance du regard critique. Mais dans le même temps, les citoyens sont devenus plus méfiants envers les journalistes, bien que ces derniers soient rarement coupables. Quoi qu’il en soit, « 56% des journalistes affirment que les lecteurs sont plus sceptiques que jamais à propos du contenu qu’ils lisent » – la proportion est encore plus forte en France.

En parallèle, les journalistes français sont visiblement optimistes au sujet de la qualité de leurs contenus, car seuls « 42% estiment que le public a perdu la confiance envers les journalistes ». Ils distinguent ainsi la prolifération des fake news et la qualité des articles qu’ils produisent au quotidien. Espérons que les consommateurs soient également en mesure de discerner les deux, sans amalgame.

La véracité des faits est essentielle

Dans ce contexte, les journalistes se doivent d’être précis.

« 75% des médias affirment que s’assurer de l’exactitude du contenu est la chose la plus importante pour leur rédaction. »

C’est en Angleterre et aux USA que la véracité des faits rapportés est la plus estimée. Le fait que la précision soit l’objectif N°1 de la plupart des journalistes a renforcé l’image de certains médias traditionnels. Les grands sujets de l’année, notamment le mouvement #MeToo, ont également rappelé au monde que les médias avaient un rôle important et qu’ils pouvaient être acteurs sur des sujets de société majeurs.

Les médias face à la transformation digitale

Les réseaux sociaux, les moteurs de recherche et plus généralement les plateformes ont considérablement modifié l’accès aux médias, mais aussi leur contenu. Plus récemment, d’autres technologies sont venues les bouleverser. Ainsi, « les nouveaux algorithmes des réseaux sociaux » sont cités en premier, lorsqu’on demande aux journalistes quelles technologies pourraient changer leur façon de travailler. Mais d’autres innovations sont également citées : les productions vidéo (drones, caméras de meilleure qualité…), l’intelligence artificielle pour la mesure (analyse, prédiction) et la production (automatisation), ainsi que la reconnaissance vocale et les assistants, désormais légion sur nos smartphones et dans nos maisons.

Entre les journalistes et les marques : les RP

Dans ce contexte mouvant, Cision (entreprise spécialisée dans les relations presse) réaffirme l’importance des professionnels des RP. Ils facilitent le travail des journalistes et peuvent aller jusqu’à effectuer « des recherches sur les tendances ou les données d’un marché ». Malgré les plateformes, les communiqués de presse restent privilégiés par les journalistes, car ils ont confiance dans ces contenus. Les professionnels des RP peuvent être les garants de la véracité des informations reçues par les journalistes, d’où l’importance de leur relation. C’est particulièrement vrai en France, où les communiqués de presse sont plébiscités.

Pour les marques, que vous décidiez ou non de travailler avec des professionnels des RP, Cision donne 5 conseils aux entreprises en quête de visibilité :

  • Faire des recherches et comprendre les médias
  • Procurer de la data et des sources fiables en cas de besoin
  • Adapter son pitch à la couverture médias
  • Arrêter les spams
  • Inclure des éléments multimédias

Consulter l’étude Cision : État des médias dans le monde – 2018

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