Étude : comment les journalistes français utilisent les réseaux sociaux

Cision et Canterbury Christ Church University publient les résultats de l’étude 2017 sur les journalistes et les réseaux sociaux. Sous-titrée « les digital natives bousculent les codes », elle permet de faire le point sur l’évolution des pratiques des journalistes sur les réseaux sociaux (plateformes utilisées, impact sur le journalisme…).

Que font les journalistes sur les réseaux sociaux

En 2017, seuls 6% des journalistes n’utilisent pas les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail – ils étaient 9% en 2015-16 et 15% en 2012. La plupart des journalistes (70%) consacrent jusqu’à 2 heures par jour aux réseaux sociaux.

Lorsqu’on les interroge sur leurs objectifs, ils citent la promotion des contenus, la veille d’information, le networking et les interactions avec leur audience. Dans les faits, voici ce qu’ils font réellement sur les réseaux sociaux au quotidien :

  • 56% : publier ou promouvoir leur contenu
  • 56% : surveiller ce qui se dit sur leur propre contenu
  • 34% : regarder des vidéos
  • 32% : répondre aux commentaires
  • 21% : interagir avec leur audience
  • 14% : networker, réseauter

On note ainsi des différences entre les objectifs des journalistes (notamment le côté networking et les interactions avec l’audience) et leur usage des réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux préférés des journalistes

En termes de plateformes, les réseaux sociaux les plus utilisés par les journalistes restent identiques aux résultats obtenus l’an passé : Facebook et Twitter sont plébiscités – mais cette année, Facebook est passé devant Twitter.

L’étude pointe du doigt les différences d’usage entre les jeunes générations de journalistes et celles plus anciennes. Ainsi, 62% des journalistes âgés de 18 à 27 ans utilisent Instagram ou Pinterest, contre seulement 23% des 46-64 ans. Quoiqu’il en soit, la plupart des journalistes sont multi-plateformes : 77% d’entre eux utilisent plus de 3 médias sociaux au moins une fois par semaine.

L’impact des réseaux sociaux sur le journalisme

Les réseaux sociaux sont-ils une bonne chose pour le journalisme ? À ce sujet, les protagonistes sont mitigés. Les journalistes trouvent des bons et des mauvais côtés :

  • 32% estiment que les réseaux sociaux améliorent leur productivité
  • 49% estiment que les réseaux sociaux ont changé le rôle du journaliste
  • 55% ne pourraient plus se passer des réseaux sociaux
  • 61% pensent qu’ils dégradent les valeurs du journalisme
  • 86% estiment qu’ils encouragent la rapidité au détriment de l’analyse

Les jeunes journalistes semblent ici plus optimistes que leurs aînés. Seuls 31% des 18-27 ans estiment que les réseaux sociaux dégradent les valeurs du journalisme. Ils sont accros aux réseaux sociaux : 85% ne pourraient plus s’en passer, contre seulement 51% des 46-64 ans interrogés par Cision.

Vis-à-vis des fake news, 72% des journalistes les considèrent comme un « grave problème ». Ceux qui traitent d’actualité et de politique sont les plus inquiets (84%). On remarque également que plus les journalistes utilisent les réseaux sociaux, moins ils sont inquiets au sujet des fake news.

Le profil type des journalistes sur les réseaux sociaux

Cision et Canterbury Christ Church University ont réalisé une typologie des journalistes en fonction de leur usage (plus ou moins actif) des réseaux sociaux.

Les sceptiques (13%)

Ils subissent les réseaux sociaux et sont les plus négatifs. Ils ne s’en servent jamais ou seulement quelques heures par mois. Quand ils y vont, c’est principalement pour networker ou promouvoir leurs contenus. 50% ont entre 46 et 65 ans, ils travaillent surtout pour la presse écrite « papier » et l’email, ainsi que le téléphone, sont leurs canaux préférés.

Les observateurs (35%)

Très peu actifs, ils ont une opinion peu favorable des réseaux. C’est le groupe le plus important. Ils font la promotion de leurs contenus et veillent sur les réseaux sociaux, ils évitent les plateformes de vidéo et apprécient les communiqués de presse.

Les chasseurs (20%)

Ils sont peu actifs mais conscients de la nécessité des médias sociaux. Ils préfèrent Twitter (89%) et Facebook (86%) et n’utilisent ni les messageries, ni le streaming. Ils estiment que leur charge de travail a diminué grâce aux réseaux. Ils sont souvent contactés par téléphone alors qu’ils n’apprécient pas vraiment ce mode de contact.

Les Messengers (10%)

Ils aiment LinkedIn, les messageries instantanées, et sont très positifs quant à l’impact des réseaux sociaux. Ils les utilisent pour surveiller les autres médias et publier leurs contenus et sont surtout en contact avec des experts directement plutôt qu’avec des professionnels des RP.

Les promoteurs (17%)

Ils sont très actifs et optimistes mais n’investissent que peu de temps sur les réseaux sociaux. Ils rationalisent leur usage pour partager leurs propres liens, n’utilisent que Twitter et Facebook et échangent avec les communicants via les réseaux sociaux.

Les architectes (5%)

Ce groupe constitue les utilisateurs les plus actifs. Ils sont optimistes, utilisent les réseaux sociaux pour de nombreuses raisons (promotion, veille, interactions…), y passent beaucoup de temps… Ils vont sur Twitter mais aussi sur YouTube, Instagram ou Pinterest. 72% d’entre eux travaillent pour un support web.

Tous les résultats de l’étude sont disponibles sur le site de Cision.

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