Étude : 96 % des pros du social media utilisent l’IA en France
Metricool montre, dans une étude, que l’IA est devenue incontournable pour les pros du social media, entre gains de productivité, nouveaux usages, mais aussi doutes sur la qualité.

L’intelligence artificielle n’est plus une promesse pour les professionnels des réseaux sociaux, elle fait déjà partie intégrante de leur quotidien. C’est ce que révèle le rapport The State of AI in Social Media 2025 publié par Metricool, qui dresse un état des lieux détaillé des usages actuels sur les plateformes sociales.
L’étude s’appuie sur un large panel de freelances, d’agences, de social media managers, de community managers, de créateurs et créatrices de contenu et d’équipes marketing, afin de comprendre comment l’IA transforme concrètement leurs pratiques. Elle met en évidence une adoption quasi généralisée, des bénéfices clairs en matière de productivité, mais aussi des inquiétudes persistantes autour de la qualité et de l’authenticité des contenus générés.
L’IA s’impose dans le quotidien des pros du social media
L’adoption de l’intelligence artificielle est désormais quasi généralisée dans les métiers du social media. Selon l’étude de Metricool, 96 % des professionnels interrogés déclarent utiliser l’IA dans leur activité, et près des trois quarts d’entre eux y ont recours au quotidien (72 %). Cette appropriation touche l’ensemble des profils étudiés. Les agences affichent le taux d’usage le plus élevé (78 % l’utilisent chaque jour), suivies de près par les freelances (75 %), les entrepreneurs (69 %) et les équipes marketing (69 %).

Les professionnels ne se limitent pas à un seul outil d’IA. En effet, si un tiers n’en utilise qu’un, un autre tiers en utilise deux, tandis qu’un dernier tiers jongle avec trois solutions ou plus. Cette diversité illustre un marché déjà très fragmenté, où chacun compose son environnement de travail en fonction de ses besoins et de ses compétences.

Les outils d’IA les plus utilisés par les professionnels
Si l’adoption est massive, elle s’appuie surtout sur un petit nombre d’outils devenus incontournables. ChatGPT domine largement le paysage, utilisé comme assistant polyvalent pour la génération de textes, d’idées et maintenant d’images. Côté design, Canva et Adobe Express s’imposent comme les plateformes les plus populaires pour créer des visuels enrichis par l’IA.
Viennent ensuite des assistants spécialisés comme Gemini (Google), Claude (Anthropic) ou Perplexity, employés pour la recherche et la production de contenu, tandis que Midjourney, Runway, CapCut ou ElevenLabs se distinguent pour la création d’images, de vidéos et d’audio. Le paysage reste toutefois très fragmenté : entre généralistes polyvalents et solutions de niche, les professionnels combinent plusieurs outils pour couvrir l’ensemble de leurs besoins.
Le top 10 des outils IA les plus utilisés par les pros du social media :
Retrouvez le classement complet des outils en image de une.
Des usages centrés sur la création et la productivité
L’étude révèle que l’IA est avant tout mobilisée pour gagner du temps et fluidifier la création de contenu. La tâche la plus courante est la génération d’idées de posts, citée par 78 % des répondants. Viennent ensuite la rédaction de textes, légendes ou copy (72 %) et l’adaptation des contenus à différents canaux ou tons (68 %).
Derrière ce trio de tête, d’autres usages se développent progressivement :
- La mise en place d’une stratégie (39 %)
- Le design graphique et la retouche d’images (38 %),
- La recherche de sujets et tendances (36 %),
- La traduction ou localisation des contenus (33 %),
- L’analyse des performances (32 %).
Certaines fonctions restent marginales, comme l’automatisation de tâches répétitives (20 %) ou la réponse aux commentaires et messages (17 %), signe que l’IA n’est pas encore pleinement adoptée dans le secteur sur la partie relationnelle. En résumé, les professionnels utilisent d’abord l’IA comme un coéquipier créatif, capable d’accélérer la production et d’élargir le champ des idées, avant de lui confier des missions plus analytiques ou interactives.

Plus de contenu, plus vite… mais pour quelle qualité ?
L’un des principaux constats de l’étude est la capacité de l’IA à accélérer le rythme de production. Près de 8 professionnels sur 10 (79 %) estiment qu’elle leur permet de créer davantage de contenu en moins de temps. Cette efficacité se traduit concrètement, avec 66 % des sondés qui déclarent produire au moins la moitié de leurs publications avec l’aide de l’IA.

La question de la qualité, en revanche, divise. Six répondants sur dix jugent que les contenus générés par IA égalent, voire surpassent, ceux créés manuellement. Mais près de 36 % ne suivent pas les performances de leurs contenus IA, ce qui limite la possibilité d’évaluer objectivement leur impact. Le gain de temps semble donc indéniable, mais l’absence de suivi systématique nourrit une incertitude : si l’IA permet de publier plus, reste à savoir si elle permet de publier mieux.

La qualité, l’éthique et les compétences comme principaux freins
Si l’IA s’impose dans les pratiques quotidiennes, elle suscite aussi de fortes réserves. 45 % des professionnels interrogés expriment des inquiétudes quant à la qualité des contenus générés. La peur d’une uniformisation et d’une perte d’authenticité reste un frein majeur.
D’autres obstacles limitent l’adoption, notamment :
- Le manque de temps pour se former (36 %),
- Des inquiétudes légales et éthiques (30 %),
- La difficulté à identifier les bons outils (30 %),
- La préférence pour un travail manuel (19 %).
Malgré ces réserves, seuls 5 % des répondants estiment ne tirer aucun bénéfice de l’IA dans leurs activités. Ces chiffres démontrent une certaine tension autour d’une IA qui séduit par sa promesse de productivité, mais dont la valeur réelle dépend encore de la capacité des professionnels à la maîtriser et à l’intégrer de manière responsable.
Savoir piloter l’IA, la nouvelle compétence clé ?
Au-delà de l’usage généralisé, l’étude souligne un enjeu de fond. En effet, l’IA devient un outil incontournable, mais sa valeur dépend de la manière dont elle est pilotée. 73 % des répondants affirment que l’IA leur a permis d’expérimenter de nouveaux formats ou stratégies, preuve que son rôle ne se limite pas à la productivité, mais s’étend à l’innovation créative.
Les témoignages recueillis par Metricool rappellent toutefois la nécessité de garder la main. Une agence l’explique ainsi : « Nous sommes les pilotes de l’outil, pas l’inverse. Produire plus vite ne suffit pas, il faut garder du recul sur la pertinence et l’originalité des contenus. » Cela met en lumière une compétence émergente pour les métiers du social media, qui est de savoir formuler les bons briefs et prompts, de contrôler la ligne éditoriale et d’analyser les résultats. Autrement dit, la valeur ajoutée des professionnels réside de plus en plus dans leur capacité à orienter l’IA, à contextualiser ses productions et à préserver l’authenticité de la communication.
