Les entreprises pourraient gagner 300 milliards de dollars en exploitant les bonnes compétences des développeurs

L’entreprise de technologie Stripe et l’institut Harris Poll ont mené une enquête auprès de milliers de cadres dirigeants et de développeurs répartis dans plus de 30 pays. L’objectif : analyser comment les entreprises exploitent les compétences de leurs développeurs. Les résultats de cette recherche montrent que, pour beaucoup, les talents des ingénieurs informaticiens ne sont pas correctement employés et entraînent des milliards de dollars de pertes chaque année.

Les développeurs restent une denrée rare

La transformation digitale touche de plein fouet toutes les entreprises. Dix ans après la crise économique, ce n’est plus la pénurie de capitaux qui inquiète le plus les dirigeants, mais bien le manque de main d’œuvre technique et technologique indispensable à la digitalisation. « Les entreprises sont confrontées à une myriade de problèmes (de sécurité, de réglementations gouvernementales complexes, de concurrence accrue etc.), explique Stripe. La manière dont elles déploient leurs développeurs peut constituer le facteur le plus déterminant de leur réussite future. »

Pour la majorité des entreprises, le défi de croissance se révèle être en effet le manque de développeurs candidats sur le marché et le manque d’ingénieurs en logiciel. Selon Stripe, les meilleurs développeurs travaillant sur les bons projets et les bonnes missions peuvent marquer une différence très nette pour l’entreprise. Toutefois, beaucoup ne sont pas impliqués dans les projets les plus stratégiques.

Une mauvaise assignation des missions aux développeurs fait perdre du temps et de l’argent

Les entreprises perdraient en effet 300 milliards de dollars par an en termes de productivité des développeurs, par le simple fait que les compétences de ces derniers soient mal exploitées.

« Les développeurs passent plus de 17 heures par semaine à résoudre des problèmes de maintenance, tels que le débogage et le remaniement de code, et environ un quart de ce temps est consacré à la correction des erreurs de code, indique l’étude. Cela représente une perte de productivité de près de 300 milliards de dollars chaque année. Le succès d’une entreprise ne dépend donc pas de son nombre d’ingénieurs informaticiens mais de la façon dont leurs compétences sont exploitées. »

Les cadres et les développeurs sont tous d’accord pour dire que les domaines technologiques à privilégier aujourd’hui sont l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et les services API. Les assistants virtuels pourraient quant à eux être une force d’ici les 10 prochaines années. Les développeurs restent toutefois plus pessimistes que les cadres dirigeants quant au fait que leurs entreprises seront prêtes à tirer parti de ces tendances. Les développeurs craignent de ne pas disposer de l’infrastructure technologique adéquate et d’employés qualifiés.

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