Développer des logiciels pour les agriculteurs, « c’est répondre à des besoins concrets grâce aux technologies de pointe »
Les idées reçues ont parfois la vie dure. Si beaucoup continuent d’imaginer l’agriculture comme un secteur technologiquement rustique, la réalité est pourtant tout autre. Drones, robotique, ou même simplement logiciel de gestion ou de suivi, le numérique s’installe durablement dans les exploitations. Rencontre avec Yohan Glowacki, développeur chez Isagri, éditeur de logiciels.
Le numérique facilite le travail des agriculteurs
Le numérique peut ainsi répondre à de très nombreux enjeux propres au secteur de l‘agriculture. La production, la gestion de l’exploitation, le rendement… Il y a énormément de solutions à proposer pour faciliter le travail des producteurs. « Nous devons proposer des applications fiables et performantes, qui répondent aux besoins des agriculteurs, déclare Yohan Glowaki. Le maître mot d’Isagri est la fidélisation du client. Il faut donc des logiciels parfaitement adaptés à leurs activités. »
Le respect de la législation en vigueur est aussi une problématique de taille « surtout dans le secteur agricole où il y a des suivis très précis pour l’élevage animal, pour les parcelles, pour les produits appliqués etc. complète le développeur. Il y a également de la machinerie (installation de GPS embarqués sur des tracteurs) et si la législation le permettait, on pourrait même faire vadrouiller ces véhicules dans les champs ce qui réduirait les tâches quotidiennes de l’exploitant. » Il y a donc de véritables enjeux technologiques. Le monde de l’informatique et celui de l’agriculture sont loin d’être antinomiques.
Une agriculture de plus en plus connectée
Les développeurs l’ont bien compris. Ils tentent désormais d’anticiper la place du digital dans les parcelles agricoles. Si les besoins sont précis, l’objectif reste très similaire aux autres secteurs : une automatisation plus forte des tâches. « On rêve tous de dépenser moins d’énergie sur des tâches difficiles afin de pouvoir être plus efficace sur d’autres missions. On peut imaginer par exemple une caméra installée dans l’étable, qui est capable d’alerter l’exploitant quand une de ses vaches va mettre bas par exemple. »
Le suivi de la météo est également essentiel dans ces métiers. La station connectée Meteus développée par Isagri permet aux agriculteurs d’être très réactifs sur leur récolte, les traitements qu’ils doivent donner selon la météo à l’instant T et les prévisions.

Des projets variés pour une clientèle exigeante
L’éditeur de logiciels propose donc des services multiples adaptés aux besoins des exploitants et des métiers associés comme l’administratif ou la comptabilité. La particularité de ce secteur repose en effet sur les notions de partenariat entre différents acteurs : agriculteurs, comptables, coopératives agricoles, exploitants…
« Les métiers, les compétences et les activités sont extrêmement variés. Nous devons répondre à chacune de ces exigences, explique Yohan Glowacki. L’agriculteur qui est dans son champ ne peut pas forcément faire sa comptabilité, il fait donc appel à des professionnels dans ce domaine, qui sont des personnes avec des besoins très précis. » Le développeur évoque par exemple les comptables qui font appel des saisies à la ligne. « C’est-à-dire qu’ils n’utilisent que le clavier et tapent à une vitesse phénoménale, précise Yoahn Glowacki. Si l’application ne suit pas derrière, qu’elle n’est pas performante, c’est un échec pour nous. »
« Des langages à la pointe de ce qui se fait actuellement »
Cela fait maintenant 10 ans que Yoahn Glowacki travaille chez Isagri. Après trois mois de formation, le développeur a intégré son poste il y a 7 ans avant de devenir manager d’équipe. « Pour un premier emploi acquis juste à la sortie de l’école, j’estime que mon évolution au sein d’Isagri a été relativement rapide, sourit-il. On m’a très rapidement donné des responsabilités que je ne pensais pas avoir, on m’a fait confiance et ça m’a permis d’année en année de faire des choses beaucoup plus complexes. »

Aujourd’hui, le projet de Yohan Glowacki est un peu particulier : « Nous sommes sur un projet transversal, nos clients sont en réalité les autres projets qui délivrent les produits finaux. » Le développeur travaille notamment sur des technologies comme C#, WCS, SQL, Visual Studio etc. « des langages qui sont donc à la pointe de ce qu’il se fait actuellement. »
De véritables défis de développement
Le plus gros défi de son équipe a été de mettre en place le cadre des saisies. Il explique : « Quand on entre sur un formulaire et que l’on commence à faire des modifications, un système de sauvegarde va se mettre en place pour les ajouts et les suppressions de données effectuées. Nous avons également ajouté du comportemental sur les composants de la saisie pour aider la personne. Ça a été un gros morceau, nous avons passé plusieurs centaines de jours à le développer. »
Le développeur travaille également sur des composants que l’on appelle le data grid. Il s’agit d’une grille de données « un peu comme Excel » avec un comportement très riche et très complexe pour permettre aux projets de répondre au besoin de leur client.
Les projets sont donc pour Yohan Glowacki aussi nombreux que stimulants. Si le domaine de l’agriculture ne change pas foncièrement l’essence de son travail, le développeur remarque toutefois qu’il s’agit d’un secteur extrêmement riche, doté de nombreux enjeux technologiques. Beaucoup de choses sont encore à créer dans l’agriculture, et le numérique y aura une grande place dans les années futures.