Design : les points clés à connaître pour assurer son intégration dans les entreprises tech

Lors de l’événement Tech.Rocks Summit 2021, Amélie Boucher, consultante et coach UX design chez Ergolab, a partagé son expertise dans une conférence intitulée « Design in tech : enjeux et conseils pratiques ».

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Découvrez des conseils et bonnes pratiques pour l'intégration du design dans les entreprises tech. © Lakee MNP / stock.adobe.com

Dans sa conférence donnée dans le cadre de l’événement Tech.Rocks Summit 2021, Amélie Boucher, consultante et coach UX design chez Ergolab, s’est penchée sur le sujet de l’intégration du design dans les entreprises tech. Alors que la compétence est aujourd’hui de plus en plus internalisée au sein des organisations, l’intervenante décrypte 4 notions clés et partage ses bonnes pratiques.

La culture design

La culture design d’une entreprise est fondamentale. Amélie Boucher affirme ainsi que les design leaders considèrent qu’il est un élément fondateur de la réussite d’intégration d’une équipe design. Cependant, les entreprises associent encore trop souvent le design à de la décoration ou le perçoivent comme un élément superficiel. C’est dans cette mesure qu’il est indispensable d’instaurer une culture du design.

Pour laisser s’immiscer cette culture au sein d’une entreprise tech, la consultante identifie deux manières de procéder. Cela peut passer par l’évangélisation, qui désigne une acculturation par le discours. Mais pour Amélie Boucher, cette stratégie n’est pas suffisante. Il s’agit plutôt de miser sur une acculturation par le projet, et de montrer par l’exemple : comment on pratique le design et les résultats auxquels on peut parvenir. Pour illustrer ce schéma, Julien Hillion, senior lead product design chez qonto, explique qu’il s’agit là de « prendre un projet pour en faire un standard de travail ».

L’organisation du design dans l’entreprise

La problématique majeure des entreprises de la tech se situe dans l’organisation des équipes pour mener à bien leurs projets.

Un fonctionnement en ratio

D’une part, en tant que consultante, Amélie Boucher explique qu’elle est souvent confrontée au même questionnement de la part des entreprises tech, à savoir : combien faut-il de designers ? Son conseil : fonctionner avec un ratio. Il est ainsi possible de prévoir des effectifs en fonction du nombre de product managers et de développeurs. Selon une étude menée par Nielsen Norman Group, en novembre 2020, le ratio typique s’apparente à 1 designer pour 10 développeurs. Pour autant, certaines entreprises misent sur un plus grand nombre de designers, c’est le cas d’IBM (1 designer pour 8 développeurs), d’Intercom (1 designer pour 5 développeurs) ou encore Oda (1 designer pour 3 développeurs). Pour Amélie Boucher, ce choix montre « ce que l’entreprise pense du design ».

L’intervenante souligne cependant qu’il est impossible de mobiliser des designers comme autant de sosies. Ainsi, l’expertise et la séniorité ont une importance. De plus, réfléchir en termes de ratio est une bonne base, mais pas une garantie. Amélie Boucher invite les entreprises à mesurer l’impact du design en s’attachant à observer ce que délivre l’équipe design, comment cela impacte les métriques, ou encore quels ont été les changements sur la qualité de design et sur l’utilisabilité.

Plusieurs modèles d’organisation

D’autre part, l’autre problématique à laquelle sont confrontées les entreprises tech est la manière de structurer leurs équipes. Pour cela, la consultante identifie 3 modèles :

  • centralisé : ce modèle correspond à celui d’un design studio ou d’une agence, et se traduit par un pool de designers au service de product teams qui viennent exprimer des besoins, auxquels l’équipe de design doit répondre. L’avantage majeur de ce modèle est ici que l’équipe design peut partager ses compétences. Ses défauts sont notamment qu’il nécessite du trafic management, mais aussi qu’il peut aboutir à des relations s’apparentant au schéma d’une relation client-fournisseur. Amélie Boucher note ainsi un manque d’efficience et de fluidité dans cette organisation et une difficulté à faire équipe.
  • décentralisé : il s’agit d’un modèle intégré qui implique 1 designer par product teams. La consultante en UX design note que malgré les squads, les tribes et les initiatives de chapters, qui permettent d’agir de manière transverse, cette organisation génère un travail en silo. Cela aboutit souvent à un rapport de force déséquilibré car le designer devient souvent l’exécutant du product manager. De plus, ce modèle ne permet pas d’activer la multidisciplinarité du design, condition indispensable pour la qualité de sa pratique.
  • hybride : ce modèle se traduit par 1 product designer par product teams, mais aussi la présence d’un pool d’experts. Cette organisation offre la possibilité d’accueillir des experts spécialisés dans une discipline en particulier. Ce modèle hybride s’observe dans des entreprises à mesure qu’elles grandissent, s’inscrivant comme un « témoin de maturité » selon Amélie Boucher.

La collaboration

Les entreprises doivent apporter un soin tout particulier à la collaboration, et notamment permettre au designer et au développeur de se comprendre. Pour la consultante, cette compréhension, mais aussi le partage et l’acculturation sont des notions clés. Pour optimiser cette collaboration, il y a deux pièges à éviter : réserver le design aux designers et penser que collaborer est une perte de temps.

Collaborer signifie faire équipe et implique à la fois de travailler ensemble, mais aussi se connaître, se soutenir et d’aviser ensemble lorsqu’un projet est en cours. Pour la consultante, la collaboration rend aussi plus véloce et il est impératif de privilégier ce biais aux bons moments, notamment en début et fin de projet, qui sont particulièrement importants.

La créativité

Quelle que soit la culture du design de l’entreprise, l’organisation mise en place, et les pratiques collaboratives, Amélie Boucher note aujourd’hui un certain « phagocytage de l’activité de design pour la transformer en quelque chose de l’ordre de l’usine ». En témoigne une citation de Marie Dehaves, design advisor chez Sésame, qui affirme qu’un « product design aujourd’hui, c’est un soldat ». Ainsi, réussir l’intégration du design dans les entreprises tech, c’est aussi accueillir et valoriser la créativité. Pour Amélie Boucher, il s’agit de la condition sine qua non pour apprécier la pratique du design et l’assurance, pour les entreprises, de conserver leurs designers, mais aussi de se différencier dans une industrie très standardisée. La consultante enjoint notamment les organisations à miser sur la diversité des profils et des spécialisations, afin de permettre aux équipes d’être plus créatives.

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