« Arrêtez de nous demander combien coûte une ligne de code ! »

Peut-on évaluer le coût d’une ligne de code ? Peut-on la compter, la monétiser et la payer ? « Impossible ! », répondent les développeurs. De l’autre côté pourtant, il y a un client qui a besoin de connaître le coût d’une ligne de code pour évaluer le prix de son projet. Dans ce cadre, comment se faire rencontrer les deux ? En « changeant totalement de point de vue », a expliqué, Aurélie Guillaume, développeuse chez Creads lors d’une conférence au Blend Web Mix, dont nous étions partenaire média.

« Arrêtez de nous demander combien coûte une ligne de code ». C’est ainsi qu’a commencé la conférence d’Aurélie Guillaume lors du BlendWebMix. La remarque peut paraître surprenante. A première vue, l’idée paraît pourtant simple : le code, c’est comme tout le reste. Pour évaluer son coût il suffit de calculer le temps passé et le nombre de lignes de code créées. Pas si simple selon Aurélie Guillaume. « Evidemment l’entreprise cliente attend une réponse en nombre de lignes ou en temps qu’elle traduira ensuite en euros », explique-t-elle.

Une fonctionnalité = 4 ou 10 lignes de code, tout dépend du développeur

Premier réflexe : calculer un coût en fonction du nombre de lignes de code. Oui mais … à chaque développeur son code. « Une fonctionnalité peut être traduite en deux lignes de code ou 10 selon le développeur, le graphisme, l’UX, l’ergonomie etc… autant de paramètres qui vont grandement influencer son coût », explique Aurélie Guillaume. Le deuxième réflexe serait de calculer au temps passé. Mais, là encore, ça pêche du côté des spécialistes : impossible de compter le coût d’une ligne de code en fonction du temps passé. La raison ? Trop de facteurs extérieurs peuvent venir perturber et ralentir la création d’une ligne de code : « Il y a la vérification auprès des autres développeurs : vérification de la syntaxe, de la logique du code, des bonnes pratiques liées au langage, respect des guidelines. Le client va, lui aussi, influencer le coût d’une ligne de code en changeant d’avis en cours de route ou après les premiers tests. Viennent ensuite la correction des bugs, la dette technique, puis le choix de la techno qui impliquent de nombreux changements de coûts », continue la développeuse.

Pour évaluer un travail de code : changeons de philosophie !

Pour Aurélie Guillaume, il faut totalement changer de raisonnement et surtout de prisme : « On ne peut pas savoir combien coûte une ligne de code si on réfléchit avec notre mode de pensée actuel, celui de l’ancien monde. Il faut convertir nos clients à une nouvelle philosophie : la valeur globale du développeur et la valeur ajoutée qu’il apporte à un projet ». Pour monétiser un travail de code, il faut partir des compétences et des talents et non plus du projet final. Une nouvelle façon de voir les choses plus visionnaire et résolument moderne mais qui risque de prendre (encore un peu) son temps.

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