Core Web Vitals : quel sera l’impact de la mise à jour Google Page Experience de mai 2021 ?
Google calme le jeu : les critères historiques resteront clairement prioritaires.
Les signaux alarmistes de Google
En mai 2020, les développeurs de Chromium présentaient un nouvel indicateur de performance web : les Core Web Vitals (temps d’affichage du plus grand élément visible, délai d’interaction et décalages dans l’interface). Google précisait alors que ces critères seraient un jour pris en compte pour classer les pages sur les résultats de recherche. D’abord prévue pour fin 2020, la mise à jour Page Experience a été décalée à mai 2021.
De nouveaux indicateurs de performance, de nombreux communiqués pour faire de la pédagogie autour de la vitesse des sites web, des outils de test régulièrement mis à jour (Lighthouse, PageSpeed Insights), l’ajout d’une section dédiée aux signaux web essentiels sur Search Console, une mise à jour de l’algo annoncée officiellement 6 mois avant son application… Google a d’abord envoyé des signaux très alarmistes : accélérez vos pages si vous ne souhaitez pas être pénalisé. L’intransigeance de certains critères comme le CLS n’ont fait que renforcer ce sentiment de pression assez désagréable pour de nombreux professionnels du web.
Conséquence directe : en novembre dernier, Google annonçait fièrement qu’au cours des derniers mois, on constatait « une augmentation médiane de 70 % du nombre d’utilisateurs interagissant avec Lighthouse et PageSpeed Insights ». Preuve d’une certaine panique dans les équipes techniques et SEO.
Google met de l’eau dans son vin
Google a partiellement atteint son objectif : sensibiliser davantage les professionnels à la performance web et permettre à ses robots d’explorer des pages plus légères. Partiellement, car bien que le temps de chargement soit redevenu un sujet pour les développeurs, moins de 15 % des sites étaient dans le vert en août dernier.
Le moteur de recherche a ensuite nuancé ses positions. Ses pages d’aide pour les développeurs indiquent notamment que « bien que la convivialité d’une page soit un critère essentiel, Google classe toujours les pages en fonction de la pertinence globale des informations qu’elles fournissent, même si leur convivialité laisse à désirer. »
En février, Google a assoupli sa politique sur l’ensemble des critères Core Web Vitals, passant d’une logique « strictement inférieur » à « inférieur ou égal ». Un changement symbolique, qui aide de nombreux sites web à « passer dans le vert ». Les prises de parole de plusieurs responsables de Google, dont John Mueller en février, ont également fait baisser la pression. Les critères historiques de Google (notamment la qualité du contenu, sa popularité et son adéquation avec la recherche de l’internaute) resteront bien plus importants que la vitesse des sites Internet. Google insiste encore aujourd’hui, via la mise à jour de sa FAQ sur l’update Page Experience (un contenu très intéressant pour comprendre les tenants et aboutissants de la mise à jour Google).
Our systems will continue to prioritize pages with the best information overall, even if some aspects of page experience are subpar. A good page experience doesn’t override having great, relevant content.
En d’autres termes : circulez, il n’y aura pas grand chose à voir en mai prochain. C’est également l’avis d’Olivier Andrieu, consultant SEO et auteur du site Abondance : « il est […] impossible que la « web performance » devienne un jour un critère fort de l’algorithme car ce n’est pas la rapidité d’affichage des pages qui fait que le contenu est pertinent et réponde à l’intention de recherche de l’internaute ».
On peut ainsi s’attendre à un impact, mais penser qu’il sera bien plus minime que ce que laissaient présager les communications de Google en 2020. À contenu comparable, Google aura peut-être tendance à privilégier un site très rapide par rapport à un site très lent. Mais il devrait rarement avoir besoin d’arriver jusqu’à ce critère de performance pour faire un arbitrage entre deux pages web. Cependant, n’oubliez pas qu’il n’y a pas que des robots sur Internet : continuez à optimiser vos pages web, mais faites-le d’abord pour les vraies personnes qui naviguent sur votre site.
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Bonjour,
Olivier Andrieu met en avant qu’il est impossible que la web performance soit un critère fort. Pourtant, le temps de chargement, notamment en mobile, impact grandement le taux de rebond.
Depuis juillet, nous observerons pas mal de changements dans certaines thématiques, et visiblement les performances mobiles de certains sites leurs ont permis de voir leur positionnement décoller. À contrario, des sites historiques, avec des NDD de 15 ans plongent dans les abysses malgré le contenu, l’historique, les BL, mais des performances LCP / FID / CLS médiocres.
Affaire à suivre…