Confidentialité des données : OpenAI va ouvrir des serveurs en Europe pour ChatGPT

La résidence des données européennes d’OpenAI concerne les utilisateurs de l’API, ainsi que des plans ChatGPT Enterprise et ChatGPT Edu.

ChatGPT Serveurs Europe
Cette résidence aidera les organisations à se conformer aux réglementations européennes. © Vitor Miranda - stock.adobe.com

Face à la tentation d’un regain de souveraineté exprimé au sein de l’UE et à l’arrivée de nouveaux concurrents chinois comme DeepSeek ou Qwen, OpenAI tente de montrer patte blanche. La société s’apprête à ouvrir des serveurs en Europe pour garantir la confidentialité des données des entreprises du Vieux Continent.

Des serveurs en Europe pour OpenAI

Dans un blog post publié ce mercredi 5 février, OpenAI a annoncé « l’introduction d’une résidence des données en Europe ». Celle-ci sera utilisée pour stocker les données des utilisateurs des plans ChatGPT Enterprise et ChatGPT Edu, ainsi que de la plateforme API. Cette nouveauté aidera notamment les organisations à se conformer aux réglementations locales, comme le RGPD, et à s’assurer que les données sensibles restent sous des juridictions européennes.

Grâce à la résidence des données, les clients de l’API peuvent désormais choisir de traiter les données en Europe pour les points de terminaison éligibles, et les nouveaux clients ChatGPT Enterprise et Edu peuvent choisir de stocker le contenu client au repos en Europe, indique OpenAI.

Ainsi, si vous utilisez une formule gratuite ou non professionnelle de ChatGPT (comme ChatGPT Plus), vos données resteront stockées sur des serveurs situés aux États-Unis. Par ailleurs, la résidence en Europe ne sera pas activée par défaut. Que ce soit via l’API ou sur les plans Entreprise et Edu, les utilisateurs devront spécifier qu’ils souhaitent que leurs données soient traitées dans la région.

Sécurité des données : OpenAI donne des gages

Pour convaincre les entreprises, OpenAI précise ses paramètres de sécurité et de conformité des données, qui incluent :

  • Le cryptage avancé : chiffrement AES-256 pour les données au repos et TLS 1.2+ pour les données en transit pour assurer leur confidentialité et leur intégrité.
  • La non-utilisation des données clients : les modèles d’OpenAI ne sont pas entraînés sur les données des clients professionnels par défaut, sauf consentement explicite.
  • La conformité aux réglementations : les pratiques de protection des données respectent le RGPD et le CCPA, et adhèrent aux normes CSA STAR et SOC 2 Type 2.
  • Le contrat de traitement des données (DPA) : un addendum détaillé encadrant les responsabilités en matière de protection des données et de conformité réglementaire.

L’Europe souhaite renforcer sa souveraineté

Pour OpenAI, cette démarche vise en partie à répondre au désir de souveraineté de l’Union européenne, un concept revenu au cœur des préoccupations depuis la réélection de Donald Trump. Dans bien des domaines, les États européens restent dépendants des entreprises américaines. L’exemple le plus frappant étant probablement celui de la tech, un secteur dans lequel l’Europe a pris un tel retard que ses entreprises, et même ses institutions publiques, dépendent presque exclusivement de technologies américaines : Windows équipe les ordinateurs des écoles, les structures communiquent sur X, Facebook et Instagram, et même l’industrie militaire se tourne vers les solutions cloud de Microsoft et Amazon. Tout juste l’année dernière, les armées françaises ont même opté pour un constructeur américain, Hewlett-Packard (allié à Orange), afin de développer un supercalculateur alimenté par l’IA pour les systèmes militaires, rejetant l’offre d’Atos.

Au lendemain de la victoire du magnat de l’immobilier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réaffirmé sa volonté de renforcer la position de l’Europe, affirmant que « l’ordre mondial fondé sur la coopération que nous avions imaginé il y a 25 ans était resté lettre morte ». L’ancienne ministre de la Défense allemande a même ouvert la voie à un « rééquilibrage » de la relation entre l’Europe et la Chine, « dans un esprit d’équité et de réciprocité ». Un message subtilement adressé aux grands acteurs américains et manifestement entendu par OpenAI.

Sujets liés :
Publier un commentaire
Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Visuel enquête Visuel enquête

Community managers : découvrez les résultats de notre enquête 2025

Réseaux, missions, salaire... Un webinar pour tout savoir sur les CM, lundi 29 septembre à 11h !

Je m'inscris

Les meilleurs outils pour les professionnels du web