La confiance des Français dans le numérique en 2024 : arnaques, réseaux sociaux, IA…

L’ACSEL (Association française du multimédia mobile) publie sa 11e édition du baromètre de la confiance des Français dans le numérique. Le document analyse comment les Français perçoivent le web et les outils numériques, sur la base d’une enquête réalisée auprès d’un panel de Toluna Harris Interactive, composé d’un échantillon représentatif des internautes français âgés de 15 ans et plus. L’étude a été menée entre le 17 novembre et le 1er décembre 2023.

Alors que la confiance globale dans le web est en baisse (voir l’image en une), mais qu’elle augmente chez les seniors, qu’en est-il au niveau des arnaques en ligne, des réseaux sociaux et de l’IA ? Voici les résultats du baromètre.

Escroqueries en ligne : un meilleur niveau d’information

L’inquiétude vis-à-vis des arnaques en ligne est en baisse chez les Français. D’après le baromètre, 65 % des sondés estiment que les escroqueries sont de plus en plus fréquentes. Bien que ce taux soit élevé, il marque une diminution de 6 points par rapport à l’année précédente. De plus, le nombre de personnes affirmant avoir été victimes d’escroquerie en ligne a diminué de 7 points par rapport à 2022, s’établissant désormais à 38 %.

La technique d’arnaque la plus couramment rencontrée reste le phishing, ou hameçonnage, avec 36 % des individus se disant victimes au cours de leur vie (17 % durant les six derniers mois). Les autres types d’escroqueries fréquemment soulignés sont les malversations (31 %) et la fraude bancaire (27 %).

Enfin, 61 % des Français interrogés se considèrent bien informés sur les risques d’escroqueries en ligne, ce qui représente une augmentation de deux points par rapport à 2022.

Réseaux sociaux : les Français restent méfiants

62 % des Français considèrent l’usage des réseaux sociaux comme risqué, ce sentiment étant particulièrement prononcé chez les individus qui n’utilisent pas eux-mêmes ces plateformes (88 %).

Parmi les préoccupations, on retrouve la publication de contenu sur les réseaux sociaux, qui est perçue comme risquée par 58 % des sondés, un pourcentage qui chute à 43 % chez les 25-34 ans. L’anonymat sur les réseaux sociaux, dont 80 % des répondants estiment qu’il encourage les comportements inappropriés, est aussi source d’inquiétudes. Toutefois, le rapport souligne une importante divergence d’opinions selon l’âge : 70 % des 25-34 ans considèrent l’anonymat comme un avantage, alors que seulement 40 % des plus de 65 ans partagent cette opinion. À l’inverse, 47 % des 15-24 ans perçoivent l’anonymat comme un danger, un chiffre qui s’élève à 72 % chez les seniors.

Concernant la régulation des contenus, les internautes ne semblent pas compter sur les plateformes : seulement 36 % d’entre eux leur accordent leur confiance pour cette mission.

Les Français mitigés face à l’IA

L’IA générative demeure un sujet émergeant. La technologie n’a pas encore été adoptée massivement, avec 58 % des personnes interrogées n’ayant jamais eu recours à l’IA générative, tandis que 12 % l’ont utilisée une seule fois. Par ailleurs, l’intelligence artificielle reste en grande majorité utilisée à des fins personnelles (76 %).

Quant à la confiance envers la qualité des contenus générés par l’IA, les avis sont partagés : 46 % des sondés lui font confiance, contre 42 % de sceptiques. La prolifération de contenus de désinformation, en particulier sur les réseaux sociaux, suscite une inquiétude marquée chez les Français : 62 % d’entre eux font moins confiance aux réseaux sociaux en raison de l’IA générative, et 53 % adoptent une attitude plus méfiante vis-à-vis des médias. Une appréhension qui peut s’expliquer par l’incapacité de 55 % des répondants à reconnaitre les contenus (texte, images, vidéos, musique) générés par l’IA générative.