Comment se reconvertir dans la cybersécurité ?

Alors que les cyberattaques touchent toutes les entreprises, de toute taille et de tous secteurs d’activité, la France est particulièrement touchée. Selon Surfshark, elle représente le 2e pays le plus ciblé par les violations de données en 2025, juste derrière les États-Unis. Face à l’expansion des menaces, les organisations recherchent de plus en plus des experts pour les aider à protéger leurs données et leurs systèmes d’information, y compris des profils en reconversion. Mais comment aborder cette transition professionnelle ? En quoi la cybersécurité est-elle un domaine adapté à ce type de projet ? Et comment trouver la formation qui répondra à vos besoins ? Tour d’horizon des principaux éléments à connaître pour réussir votre reconversion dans cette voie.

Se reconvertir dans la cybersécurité, un secteur en tension et aux métiers variés

Avec de nombreux postes qui restent vacants, faute de candidats formés pour répondre aux besoins des recruteurs, la cybersécurité reste un domaine en tension. Face à ces besoins en forte hausse chaque année, de nombreux professionnels, issus d’horizons variés (informatique, droit, communication, commerce…), envisagent une reconversion dans ce domaine stratégique et qui recrute. De belles opportunités s’offrent ainsi à celles et ceux qui souhaitent franchir le pas, avec des parcours variés à la clé.

La cybersécurité se caractérise en effet par la grande variété de métiers qui englobent aussi bien des aspects techniques, comme la détection d’attaques, les tests de vulnérabilité ou la protection de réseaux, que des volets plus stratégiques et organisationnels, à l’image de la gestion des risques, de la sensibilisation aux bonnes pratiques, mais aussi les questions en lien avec la conformité aux règlements en vigueur. Quelques exemples de fonctions que vous pourriez exercer :

• L’analyste SOC, pour Security Operations Center, qui surveille en continu les activités du système d’information (SI) afin d’assurer la sécurité des données et des réseaux informatiques,
• Le pentester, aussi appelé testeur d’intrusion, qui est chargé d’évaluer la sécurité informatique et de proposer des solutions techniques pour réduire ses vulnérabilités,
• Le consultant cybersécurité, qui conseille et accompagne ses clients en vue de sécuriser ses données et son SI face aux cybermenaces,
• Le responsable sécurité des systèmes d’information, ou RSSI, qui est en charge de la protection de l’ensemble des ressources informatiques de son organisation.

Du côté de la rémunération, ces postes étant exigeants et particulièrement recherchés, les salaires proposés sont avantageux pour les professionnels qui s’engagent dans ce secteur dynamique et attractif. D’après l’étude de rémunérations 2026 publiée par le cabinet Michael Page, l’analyste SOC ou le pentester peuvent gagner de 45 000 euros, pour un profil débutant (0-2 ans d’expérience), à plus de 85 000 euros, pour un profil senior (10-15 ans et plus). Le salaire du RSSI, qui correspond à un profil davantage expérimenté, s’étend de 70 000 euros à plus de 110 000 euros.

Autre avantage : la cybersécurité reste un secteur en constante évolution et où les besoins en recrutement ne cessent de progresser, notamment avec des obligations réglementaires qui se renforcent pour les entreprises et des cyberattaques facilitées par l’essor de l’IA. La « cybersécurité préventive » figure ainsi parmi les 10 tendances technologiques identifiées par le cabinet Gartner pour l’année à venir.

La cybersécurité, une discipline adaptée à la reconversion

Malgré l’image technique qu’elle peut véhiculer, la cybersécurité reste une discipline du digital idéale pour les profils en reconversion, qui sont en quête de sens et de stabilité professionnelle. Si certaines fonctions peuvent nécessiter de solides bases en informatique, des formations existent pour les acquérir. De nombreux parcours, adaptés à différents niveaux, permettent d’apprendre les fondamentaux de la sécurité informatique en suivant une formation diplômante (licence, mastère spécialisé, titre d’ingénieur) ou un parcours intensif (bootcamp, programme certifiant), afin de monter rapidement en compétences. Ces différents cursus peuvent être financés par votre compte personnel de formation (CPF) ou d’autres dispositifs spécifiques à la reconversion professionnelle.

Pour réussir votre projet de reconversion dans la cybersécurité, vous pourrez aussi vous appuyer sur vos propres compétences transversales, telles que l’esprit d’analyse, la gestion de projet, la rigueur ou encore votre soif d’apprendre de nouvelles choses, ce qui facilitera votre transition vers ce domaine. D’autres qualités humaines sont appréciées et recherchées par les recruteurs dans la cybersécurité : la gestion du risque, une bonne communication interne, de la pédagogie, un sens irréprochable de l’éthique ou encore de la confidentialité.

Au-delà des diplômes et des soft skills recommandées pour réussir votre nouvelle carrière dans la cybersécurité, l’obtention de certifications professionnelles est un vrai plus pour renforcer votre crédibilité et votre employabilité auprès des recruteurs. Parmi les plus reconnues, on retrouve : CEH (Certified Ethical Hacker) pour les tests d’intrusion, CISSP (Certified Information Systems Security Professional) pour concevoir et mettre en œuvre un projet de cybersécurité de A à Z, CompTIA Security+ sur les fondamentaux de la cybersécurité, ou encore CISA (Certified Information Systems Auditor) pour mener un audit, surveiller et évaluer le système d’information d’une entreprise.

Se former à la cybersécurité

Comment bien choisir sa formation et s’intégrer dans l’écosystème de la cybersécurité ?

Réussir sa reconversion dans la cybersécurité passe par un bon choix de formation et une stratégie d’apprentissage sur le long terme. En plus d’un diplôme ou d’un titre professionnel, complété par une certification reconnue sur le marché, les recruteurs vont valoriser les profils capables de démontrer une véritable appétence pour le domaine et une culture de la sécurité bien ancrée. C’est un domaine qui nécessite une veille quotidienne (ANSSI, CERT-FR, cybermalveillance.gouv.fr, CNIL, NIST…) et la volonté d’enrichir ses connaissances en continu, car les menaces tout comme les technologies employées évoluent en permanence.

Pour vous aider à faire la différence sur le marché de l’emploi, il est recommandé de constituer un portfolio, qui vous permettra d’illustrer les nouvelles compétences que vous aurez acquises en suivant une formation dans la cybersécurité. Voici quelques conseils complémentaires à suivre pour réussir votre projet de reconversion dans la cybersécurité :

• Participer à des événements et des compétitions en ligne (comme le challenge CTF, pour Capture The Flag). L’objectif : rencontrer et échanger avec des experts de ce domaine, tout en prouvant votre maîtrise technique et votre engagement au sein de la communauté cyber.
• Développer votre réseau en rejoignant des associations professionnelles (Clusif, CESIN), afin d’obtenir de bonnes pratiques, rester informé des tendances du secteur, et décrocher des opportunités d’emploi (stage, alternance, CDD ou CDI).
• Soigner votre profil professionnel pour vous faire repérer par les recruteurs, en montrant votre curiosité et en restant actif sur les réseaux (forums spécialisés, LinkedIn…).

Ces différentes expériences pratiques, associées à des projets que vous pourrez réaliser dans le cadre de votre reconversion, sont essentielles en vue d’engranger le maximum d’expérience dès votre entrée sur le marché du travail. Vous aurez ainsi toutes les cartes en main en vue de réussir dans une discipline exigeante, mais aussi passionnante, qui vous offrira de belles perspectives de carrière.

Se reconvertir dans la cybersécurité