De l’idée au prototype : comment Figma Make redéfinit les workflows produit

Lancé en 2025, Figma Make dépasse le simple générateur de code. L’outil se place comme un standard émergent du prototypage collaboratif, explique Holly Li, product manager.

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"Beaucoup de designers sont simplement enthousiastes de pouvoir créer, en quelques prompts, des prototypes qui ne seraient pas possibles avec l'outil de prototypage classique de Figma", explique Holly Li. © Figma

Quelques mois après son lancement au printemps 2025 et sa sortie de bêta cet été, Figma Make commence à trouver sa place dans les workflows des équipes produit. Conçu comme un assistant de code par IA, il se positionne déjà comme un outil de prototypage collaboratif à part entière. Holly Li, product manager de Make, revient pour BDM sur ses fonctionnalités clés, ses premiers usages en entreprise et la vision de Figma pour l’avenir de l’outil.

Figma Make, au-delà du générateur de code par IA

Présenté d’abord comme un assistant de code alimenté par Claude Sonnet, Figma Make se veut bien plus qu’un simple générateur de prototypes à partir d’un prompt. « Ce n’est pas seulement un outil de vibe coding », insiste Holly Li, product manager de Make. « Nous l’avons conçu pour refléter la façon dont le développement produit va évoluer. Cela signifie qu’il doit permettre de collaborer avec des designers et des développeurs, pas seulement d’écrire des prompts dans un outil isolé. »

Le développement produit dans le futur, ce ne sera pas seulement des personnes travaillant isolément dans un seul outil. Il doit aussi être capable de créer des passerelles vers d’autres environnements afin que vous puissiez collaborer avec des designers et des développeurs ailleurs.

L’outil s’intègre directement dans les workflows Figma. Il suffit par exemple de copier une frame depuis Figma Design et de la coller dans Make pour obtenir une première version interactive. Une fonction Send to Make a même été ajoutée dans l’éditeur pour fluidifier le passage. Make peut également exploiter un design system existant, en extrayant automatiquement des styles pour les réutiliser dans un prototype.

Holly Li met particulièrement en avant les templates, disponibles depuis l’été. « C’est peut-être la fonctionnalité la plus révolutionnaire de Make », estime-t-elle. « Une personne dans une équipe peut créer un Make, le publier pour l’organisation, et tout le monde peut le réutiliser, créer des versions alternatives. En un ou deux prompts, vous obtenez un rendu qui correspond à votre produit. » Ces templates, enrichis de règles persistantes (document d’exigences produit, guidelines, instructions de marque), dessinent ce que Figma décrit comme un « design system du futur », où les « composants sont directement reliés au code et pilotés par l’IA ».

À Londres, en mai dernier, Holly Li avait présenté Figma Make au public européen :

Les premiers retours d’adoption

Depuis sa sortie de bêta en juillet, Make commence à être utilisé dans de nombreux contextes. « Nous avons des conversations quotidiennes avec des clients et utilisateurs, et nous observons une adoption très positive, en particulier par les designers et les product managers », explique Holly Li.

Beaucoup de designers sont simplement enthousiastes de pouvoir créer, en quelques prompts, des prototypes qui ne seraient pas possibles avec l’outil de prototypage classique de Figma.

Elle cite l’exemple d’Affirm, qui s’en sert pour ses product crits. « Ils ont demandé à Make de générer quatre écrans interactifs côte à côte, pour pouvoir comparer des parcours différents. Ils ont aussi intégré des sélecteurs qui permettent de tester différents scénarios d’onboarding et de voir les prototypes correspondants en temps réel. »

D’autres usages apparaissent en interne comme chez les clients : prototypage de nouvelles interfaces, création de design systems dynamiques, génération de code transmis aux développeurs, ou encore tests utilisateurs externes. « Certains ajoutent même des données et de l’analytics dans leurs prototypes pour observer les clics et interactions », raconte Holly Li.

Cette adoption reste toutefois progressive. « L’IA est encore nouvelle pour beaucoup, et il faut apprendre à formuler des prompts. Nous faisons beaucoup d’efforts pour accompagner les utilisateurs, avec des bonnes pratiques publiées sur notre blog, des tutoriels produits par nos designer advocates, ou encore des sessions pratiques avec les clients », précise-t-elle.

Nous utilisons actuellement Claude Sonnet 4, mais nous évaluons activement les différents modèles d’IA, essentiellement pour comprendre ce qui offrirait la meilleure expérience à nos utilisateurs. En gardant aussi à l’esprit que changer de modèle entraîne également d’autres changements dans l’expérience utilisateur. Donc, nous essayons simplement de trouver un équilibre.

Et après ?

Pour les mois à venir, Figma mise sur deux axes : rapprocher Make du code et enrichir les modalités de collaboration. Côté développeurs, Make devrait progressivement s’intégrer au Model Context Protocol (MCP), l’initiative de Figma visant à connecter ses outils aux environnements de développement (IDE). « Nous explorons la possibilité pour Make de devenir client MCP », confirme Holly Li. « Cela permettrait de lui apporter davantage de contexte provenant d’autres plateformes et de faciliter l’intégration directe avec les bases de code. » Cette vision commence déjà à se concrétiser : Figma a en effet lancé un serveur MCP qui indexe le code dans les fichiers Make, permettant aux modèles d’IA comme aux IDE partenaires (VS Code, Cursor, Windsurf) de manipuler directement la logique et les composants sous-jacents, au-delà du simple rendu visuel.

Et nous travaillons déjà sur nos prochaines mises à jour majeures, comme la connexion des serveurs MCP partenaires à Figma Make.

« Avec le temps, le serveur MCP de Figma deviendra un connecteur bidirectionnel. Aujourd’hui, il transmet le contexte de design et de code vers d’autres outils. Bientôt, il rapatriera aussi du contexte externe dans Figma. Cela signifie des prototypes plus réalistes, moins de reconstructions et plus de temps consacré à résoudre de vrais problèmes et à créer des produits qui se démarquent », promet Figma.

Au-delà, la vision de Figma est d’aller plus loin que l’usage actuel de l’IA générative, souvent centré sur une personne seule face à un modèle. « Aujourd’hui, l’expérience est très solitaire : une personne envoie des prompts à un modèle. Mais ce n’est pas comme ça que la création fonctionne vraiment », estime Holly Li. Demain, Figma veut permettre de combiner différents moyens d’expression : le langage naturel, les annotations et les outils graphiques déjà présents dans Figma.

Nous sommes bluffés chaque jour par l’ingéniosité avec laquelle les gens s’emparent de Make.

À terme, Make pourrait devenir une évidence dans le quotidien des équipes produit. « Je pense qu’il y aura un moment où montrer un design, ce ne sera plus seulement afficher une maquette statique. On montrera toujours à la fois la version figée et la version interactive », projette Holly Li. L’ambition est claire : rendre Make invisible en l’intégrant si bien aux workflows qu’il devienne un standard du prototypage collaboratif.

Picture of Holly Li

Holly Li, Product manager Figma Make

Après des postes au Product Marketing chez Google, Holly Li a travaillé au Creative Lab de la firme sur des projets d’IA générative. Elle est désormais, et depuis janvier 2025, Product manager pour Figma Make.

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