Comment les équipes produit utilisent-elles l’IA générative ?
En France, les équipes produit s’approprient-elles l’IA générative ? Et si oui, pour servir quels objectifs ? Le média spécialisé Le Ticket apporte des éléments de réponse avec une enquête menée auprès de plus de 1 000 professionnels.
Évaluer le degré de maturité de l’écosystème produit en matière d’IA générative, « au-delà des publications racoleuses sur LinkedIn ». C’est l’objectif que s’est fixé Le Ticket, média indépendant dédié au product management, en menant la première grande enquête française sur le sujet.
Pour déterminer si les équipes product sont « à la pointe ou à la ramasse en matière d’intelligence artificielle générative », Le Ticket a interrogé, via un questionnaire en ligne, plus de 1 000 professionnels issus de structures de toutes tailles. L’échantillon est majoritairement composé de product managers (80 %), mais aussi de product designers et product marketers, est-il précisé. Voici les principaux enseignements de cette étude, dévoilée dimanche 7 septembre 2025.
En matière d’IA générative, les product managers ont encore une « grande marge de progression »
Pour évaluer la maîtrise réelle de l’IA par les professionnels du product, une tâche pas si simple à première vue, Le Ticket a d’abord mené une expérimentation. Le média a demandé aux répondants de s’autoévaluer sur leur maîtrise de l’IA générative, avant de leur poser neuf questions pointues, par exemple sur les méthodes de prompting ou l’évaluation d’un modèle. L’idée était ensuite de comparer les résultats, afin « de déceler la part d’esbroufe dans cette auto-évaluation éminemment subjective ».
Il en ressort que la majorité des répondants (63 %) s’évaluent correctement, mais « qu’il y a encore du boulot niveau éducation », estime le média : 35 % des sondés ne connaissent pas les meilleures pratiques de prompting, tandis que 42 % ignorent ce qu’est la RAG. Mais avant que toutes ces compétences techniques soient pleinement assimilées, il faudra patienter : la plupart des sondés souhaitent se former à l’IA générative, mais pas forcément dans l’immédiat. Seuls 20 % des répondants déclarent qu’il s’agit de leur priorité absolue.
La version payante de ChatGPT, un must-have pour les équipes produit
Comme attendu, il n’y a pas vraiment de surprise au niveau des outils les plus utilisés : ChatGPT a largement conquis les professionnels du product. Sa version payante est même légèrement plus utilisée (55 %) que la gratuite, nous apprend Le Ticket. L’outil d’OpenAI, qui a l’habitude d’occuper la première place de la plupart des classements, devance Gemini, son éternel rival qui gagne en puissance ces dernières semaines, et Perplexity, le moteur de recherche alimenté par l’IA. DeepL (5e), Claude (6e), Lovable (7e) ou encore Le Chat (9e) font également partie des outils les plus cités par les répondants. « Même chez les pros, les outils généralistes restent loin devant les outils spécifiques », note le média indépendant.
En recoupant les données, l’équipe du Ticket tire plusieurs enseignements supplémentaires :
- Les startups recourent davantage à la version payante de ChatGPT (68 %) que les grandes entreprises (38 %)
- Lovable, qui suscite une certaine hype récemment, séduit plus les startups que les grandes structures (24 % contre 8,5 %).
- 38 % des professionnels financent eux-mêmes un abonnement à un outil IA. La majorité d’entre eux y investissent moins de 30 € par mois.
Des usages variés, mais centrés sur la productivité
Difficile, aujourd’hui, d’échapper à l’IA générative lorsqu’on travaille dans le product, observe Le Ticket. Seuls 9 % des répondants à l’enquête déclarent ne pas ou très peu l’utiliser (moins d’une heure par mois), tandis que les autres s’en servent uniquement pour accroître leur productivité (45 %) ou intégrer des fonctionnalités dans leur produit tout en optimisant leur efficacité (46 %). Parmi ceux qui l’utilisent dans une logique purement productiviste, 8 sur 10 y ont recours chaque jour, et 65 % plusieurs fois par jour.
Mais concrètement, comment ces outils sont-ils exploités ? « Les cas sont extrêmement variés », souligne Le Ticket. Comme le montre l’image de une, les experts du product peuvent utiliser l’IA générative pour écrire ou corriger des textes ou des emails (76 %), préparer des entretiens utilisateurs (49 %) ou rédiger des documents d’exigences produit (PRD) et business cases (41%). Plus rarement, l’IA générative sert à prototyper des interfaces, prioriser des fonctionnalités ou écrire des requêtes SQL.
Intégrer de l’IA à son produit, une pratique qui se banalise
Par ailleurs, Le Ticket s’est intéressé à la part de product managers ayant intégré de l’IA au sein de leur produit. Une pratique qui, semble-t-il, se banalise au fil des mois, « parfois pour répondre à un objectif business, parfois pour suivre la hype », ironise le média. « Plus de la moitié des équipes produit (55 %) ont en effet commencé à travailler sur une fonctionnalité avec de l’IA générative depuis moins d’un an. Seulement 19 % ont mis les mains dedans depuis plus de 2 ans », peut-on lire.
Ainsi, 58 % des organisations représentées dans le panel ont déployé une fonctionnalité d’IA générative ces derniers mois, principalement pour améliorer l’expérience utilisateur (64 %) ou réduire les coûts (47 %). Mais pour une partie des répondants, ce choix de développement servirait, surtout, « à faire de la com », ou à répondre à une demande émanant de la direction ou d’un autre service de l’entreprise.
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