Comment devenir développeur mobile

Romain, Pierre et Soukaina reviennent sur leur expérience professionnelle dans le monde du développement mobile, les spécificités et les enjeux du métier.

Les formations pour devenir développeur mobile

S’il existe aujourd’hui de nombreuses études spécialisées dans le développement mobile qui s’étendent de Bac+2 à Bac+5, il est tout aussi concevable pour un ingénieur ou un développeur de s’engager dans la voie du mobile un peu plus tardivement. La plupart des développeurs mobile que nous avons interrogés n’ont pas initialement suivi de formation spécifique à cette discipline, mais possèdent toutefois un bagage technique.

« Après une prépa MP en Alsace, j’ai intégré l’INSA de Rennes où j’ai suivi une formation assez généraliste en développement, commence Romain. Il n’y avait pas encore de cours dédiés au développement mobile, mais on commençait à s’y intéresser, notamment lors des projets d’études. C’est surtout pendant mes stages de 4ème et 5ème année que j’ai appris le développement Android, et j’ai décidé à ce moment-là d’en faire mon métier. »

C’est également le cas pour Pierre et Soukaina, qui ont chacun suivi une formation informatique générale avant de se spécialiser dans le développement mobile. « J’ai fait un DUT Informatique et j’ai poursuivi en école d’ingénieur en informatique, souligne Pierre. Il s’agissait de formations d’ingénieur en informatique sans être particulièrement axé mobile, néanmoins j’ai eu des cours de développement Android, que ce soit à l’IUT ou à l’INSA. »

« De mon côté, j’ai fait une école d’ingénieur spécialité système informatique et électronique embarqué, ajoute Soukaina. Cela n’avait donc rien à voir avec le développement mobile en premier lieu, mais la dernière année nous avons fait une formation iOS qui a duré environ 2 mois. J’ai ensuite fait un stage de fin d’études de 6 mois qui était totalement orienté sur le développement iOS cette fois, et je continue d’en faire aujourd’hui. »

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Compétences, enjeux et environnement de travail

Le développeur mobile est amené à travailler en agence, startups, dans les grands groupes, en freelance ou encore monter sa propre entreprise. « Après avoir travaillé quelques années dans des ESN, j’ai décidé de créer une startup, Practice, énonce Romain. Nous proposons de simplifier la pratique du sport (recherche de partenaires, terrains, etc) à l’aide d’une appli mobile. »

Dans le métier de développeur mobile, il est très important de savoir travailler en équipe, la communication étant essentielle à la bonne réalisation d’un projet, d’autant plus que les développeurs collaborent avec d’autres corps de métiers, qu’ils soient techniques ou non. « On travaille avec des UX/UI designers pour concevoir chaque écran de l’application et leur enchaînement, déclare Pierre. Il faut prendre en compte les spécificités de chaque plateforme. Par exemple la façon de naviguer et de présenter l’information n’est pas la même entre iPhone et Android. Le but est de ne surtout pas perdre l’utilisateur et donc de reprendre au maximum les codes (les façons de faire) de la plateforme. »

Il faut également garder à l’esprit que le temps passé sur les tests, la maintenance et la correction de bugs est également plus conséquent que ce que l’on peut penser. « Bien que cela ne constitue pas la partie la plus excitante du développement d’une appli, cela permet de solidifier ses connaissances en architecture et d’acquérir rapidement des bonnes pratiques« , complète Romain.

Les spécificités du développement mobile

Si les méthodes et les process de développement d’une application mobile restent très proches d’un projet de développement sur desktop, le secteur du mobile possède toutefois des caractéristiques bien marquées.

Le fractionnement du parc mobile est probablement la spécificité la plus attendue, la multiplicité des plateformes et des langages sont une chose récurrente dans le développement, mais le mobile requiert une forte ambivalence. « Il faut pouvoir dans la même journée, et souvent plusieurs fois, être capable de passer d’une plateforme à l’autre (Android, iOS et vice versa) alors que les langages et les façons de développer restent différentes. », indique Pierre.

Il poursuit : « Je n’avais pas forcément saisi toutes les contraintes autour du développement mobile. Dans mon esprit, le but était de faire une application agréable à utiliser et qui fonctionne. Mais pour une entreprise il y a d’autres enjeux comme le fait d’être capable d’attirer des nouveaux utilisateurs pour qu’ils utilisent l’application ce qui implique plein d’autres choses derrière : être capable de mesurer l’efficacité d’une campagne de pub (savoir combien de gens ont installés l’application en cliquant sur une pub), l’importance de la fiche sur les stores par exemple, et notamment du système de notation…«