Comment La Cyber Recrute veut faciliter l’accès aux métiers de la cybersécurité

À l’occasion de l’European Cyber Week, nous avons rencontré Mathilde Douillard, issue de la première promotion des Cadettes de la cyber, un programme initié par le Pôle d’Excellence Cyber, et Virginie Morlet, de Hopscotch Congrès, qui nous ont présenté La Cyber Recrute, une plateforme de recrutement tout juste lancée dédiée aux métiers de la cyber, s’appuyant sur Smartforum by HelloWork, à la fois pour simplifier le processus de recherche d’emploi, mais également pour démontrer que le secteur a besoin d’une grande variété de profils, et pas forcément techniques.

Mathilde Douillard

Mathilde Douillard est Cadette de la première promotion (2021). Elle est passée par une école de commerce et l’Institut français de géopolitique. Aujourd’hui, elle est senior consultante cyberdéfense chez Sopra Steria. Elle porte également le projet de plateforme de recrutement la-cyber-recrute.com auprès de Cadettes de la cyber.

Virginie Morlet

Virginie Morlet occupe le poste de Project Leader Event & Communication pour Hopscotch Congrès. Avec le Pôle d’Excellence Cyber et les Cadettes de la Cyber, elle accompagne le lancement de cette plateforme, afin de pérenniser un espace de recrutement dédiée aux métiers de la cybersécurité et cyberdéfence.

Pouvez-vous nous présenter les Cadettes de la cyber ?

Mathilde Douillard : C’est un projet qui a été pensé et lancé par Charlotte Wojcik. Elle a eu l’idée en 2020 de ce programme et en a parlé à l’amiral Coustillière, qui est le président du Pôle d’Excellence Cyber. Il a accepté de porter ce projet au sein du PEC. L’objectif du programme est de promouvoir les femmes et leur insertion professionnelle dans l’écosystème de la cyber, notamment via un pilier de transmission, où les Cadettes sont amenées à promouvoir ce milieu auprès des jeunes filles dans les collèges et lycées.

Il y a aussi une notion de parrainage, puisque chaque Cadette est parrainée ou marrainée par un acteur important de l’écosystème cyber. Et un volet formation, où on va donner accès à une plateforme de formation aussi bien sur des aspects techniques que géopolitiques. Cela englobe aussi des cours de théâtre, parce qu’on a des jeunes femmes qui viennent – souvent – de formations d’ingénieure ou des sciences sociales (dans le but de développer un sens de l’expression, de la communication publique, ndlr).

Comment est née l’idée de La Cyber Recrute, cette plateforme de recrutement dédiée à la cyber ?

Mathilde Douillard : À l’origine, j’ai pensé à une plateforme de recrutement à l’échelle des Cadettes. Aujourd’hui, c’est une plateforme qui se veut nationale et ouverte à tout le monde. C’est donc plutôt une idée qui a été co-construite à la fois avec les Cadettes, le Pôle d’Excellence et Hopscotch Congrès qui nous accompagne dans tous les aspects déploiement. L’objectif était d’apporter quelque chose de concret à l’écosystème cyber, aujourd’hui c’est difficile de capter des ressources. On s’est demandé comment construire quelque chose qui pourrait améliorer la question du recrutement. Le projet est donc né, porté par le Pôle d’Excellence Cyber qui est quand même un acteur majeur du milieu.

Virginie Morlet : Cette partie recrutement existait, vivotait, mais n’arrivait pas à éclore, d’où la création de cet espace dédié à la cyber (s’appuyant sur Smartforum by HelloWork, ndlr). Les entreprises et les candidats peuvent facilement y matcher sans passer par une plateforme généraliste, où chacun passera plus de temps à trouver ce qu’il cherche.

Le besoin en recrutement est important dans la cyber. Les profils sont-ils plus variés qu’on ne le croit ?

Mathilde Douillard : Il y a une grande diversité. Un des biais qu’on peut avoir, c’est que la cyber ne recrute que des profils techniques. Mais c’est tout un écosystème qui se tient, on recherche donc des profils métiers, fonctionnels, pour avoir la bonne personne à la bonne place. Pour être chargé(e) de communication cyber, il n’y a pas besoin de compétences techniques. C’est à chacun de jouer le jeu. Nous, sur la plateforme, on veut que tous les métiers soient représentés et disponibles.

Virginie Morlet : On a un type de plateforme qui permet d’avoir toute une partie pour la mise en avant des communications d’entreprises, qui peuvent mettre en lumière leurs(s) structure(s), leurs projets, des postes plus ou moins importants à pourvoir. Il y a donc un accès recruteur, un accès candidat et une partie communication, qui sera également relayée par nos réseaux sociaux, une newsletter et grâce à l’European Cyber Week qui prend le relais physiquement chaque année.

À qui se destine la plateforme ?

Mathilde Douillard : Dans un premier temps, la plateforme est à destination des membres du Pôle d’Excellence Cyber, pour sa partie recruteur. Ce n’est pas un problème, car les acteurs sont très nombreux à être associés au PEC, on y trouve des entreprises et des institutions publiques. Nous verrons pas la suite si on l’ouvre à d’autres entreprises cyber françaises qui ne sont pas membres. On a besoin d’avoir du volume au niveau des offres pour en avoir sur la partie candidats. On compte notamment sur les formations et universités partenaires du PEC, à qui on présente la plateforme, afin qu’elles poussent les étudiants vers notre outil.

C’est une co-construction avec les membres qui vont accepter de partir dans cette aventure avec nous.

La plateforme de recrutement accueillera-t-elle également des formations ?

Virginie Morlet : À terme, pourquoi pas. C’est quelque chose auquel on réfléchit et sur lequel on va travailler. Pour le moment, on se concentre sur la partie recrutement afin d’avoir un maximum d’offres et de candidats. Parmi les membres du PEC, on trouve aussi bien des institutionnels, des entreprises, que des écoles. On a tous les éléments pour faire matcher les profils. Maintenant, il faut y aller !

Le Pôle d’Excellence Cyber offre-t-il encore davantage de légitimité ?

Mathilde Douillard : L’appui du PEC joue un rôle majeur. Premièrement, nous espérons que son important rayonnement participe au succès de la plateforme. De par son statut (le PEC a été initié par le Ministère des Armées et la Conseil régional de Bretagne en 2014, ndlr), il amène vraiment ces notions de souveraineté nationale et européenne. Cet environnement de confiance est déterminant autant pour nous que pour l’écosystème cyber.

Virginie Morlet : Oui, la souveraineté nationale et européenne, c’est vraiment l’objectif du PEC et de l’existence l’European Cyber Week. Tout repose sur cette notion.

Recruteur ? Vous pouvez contacter Mathilde Douillard et Virginie Morlet pour obtenir plus de renseignements sur la plateforme. Candidat ? La cyber recrute vous invite à vous inscrire sur sa plateforme !