De Claude à DeepSeek : où en sont les principaux rivaux de ChatGPT ?
Dans une étude, OneLittleWeb a dressé un classement des meilleurs chatbots du marché en se basant sur plusieurs indicateurs. Et derrière ChatGPT, certains tirent leur épingle du jeu, pour diverses raisons.

ChatGPT restera-t-il indéfiniment intouchable, ou assiste-t-on enfin à l’émergence d’autres outsiders, alors que plus de 10 000 outils sont désormais déployés sur le marché ? C’est la question à laquelle tente de répondre OneLittleWeb dans une étude approfondie, publiée début août. Entre août 2024 et juillet 2025, l’agence spécialisée dans le netlinking et le SEO a analysé des données provenant de Semrush, Muckrack ou des App Stores pour établir une « une liste des meilleurs chatbots d’IA basée sur de véritables indicateurs de performance », explique Sujan Sarkar, auteur du rapport.
Huit indicateurs ont été étudiés, comme la visibilité, la croissance, la notoriété ou l’expérience utilisateur, afin d’établir un score pour chaque outil. L’objectif ? Montrer qui progresse, qui stagne et qui recule. « Nous avons pu aller au-delà de la simple popularité. Nous avons examiné le niveau d’engagement des utilisateurs, la rapidité de croissance de ces outils et leur positionnement sur le marché », poursuit Sujan Sarkar. Et si ChatGPT reste compétitif sur la plupart des métriques étudiées (voir image de une), certaines alternatives commencent à grignoter du terrain.
ChatGPT, leader incontestable (et incontesté) de l’IA générative
Mettons immédiatement fin au (très relatif) suspense : même au sommet, ChatGPT continue de croître à vive allure et à reléguer très loin ses rivaux. « ChatGPT n’est pas seulement un nom connu de tous, il est devenu une habitude », estime OneLittleWeb, qui l’explique par son intégration profonde à l’écosystème d’OpenAI et à certains des produits Microsoft. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur la période étudiée, ChatGPT totalise plus de 46,5 milliards de visites, loin devant DeepSeek (2,7 milliards) son plus proche poursuivant. Rien qu’au dernier semestre, de mai à juillet 2025, il a attiré chaque mois 5,01 milliards d’utilisateurs, un record historique.
En outre, il reste aussi l’agent conversationnel le plus cité dans les médias (2,4 millions), ce qui alimente « un cycle vertueux de notoriété et d’adoption », analyse l’agence, et celui qui a obtenu le plus d’avis sur les App Stores (26,2 millions). Malgré sa position écrasante, sa croissance atteint encore 107 % sur la période. Il concentre 48,36 % du trafic total des 10 500 outils d’IA étudiés par l’agence, tout en restant performant en matière d’engagement utilisateur. En moyenne, une session sur ChatGPT dure 15 minutes et 25 secondes.
De Claude à DeepSeek, les rivaux de ChatGPT à la loupe
Au-delà de ChatGPT, OneLittleWeb met en avant d’autres chatbots qu’elle juge parmi les plus compétitifs, comme Grok, Gemini, Claude et DeepSeek. Voici comment chacun d’entre eux se positionne sur le marché.
L’ascension rapide de Grok
Développé par xAI, entreprise fondée par Elon Musk, Grok est « arrivé tard sur le marché, mais [a] connu une croissance plus rapide que n’importe quel autre chatbot », souligne OneLittleWeb. Grâce à son intégration à X et à la visibilité de son fondateur, ce qui n’est pas forcément un cadeau, Grok affiche une progression de 13 434 % sur l’année écoulée, ce qui lui assure « une présence dominante dans l’actualité ». Il totalise 686 millions de visites entre août 2024 et juillet 2025, soit 1,17 % du trafic total des outils d’IA. « Parmi l’ensemble des chatbots analysés dans cette étude, Grok a affiché la progression la plus spectaculaire », conclut l’agence.
Gemini à l’affût
Avec 1,74 % de part de marché, 1,6 milliard de visites annuelles et une moyenne de 246,2 millions de visites mensuelles au cours du semestre, Gemini est loin des paliers franchis par ChatGPT, en dépit de la puissance de tentaculaire de sa société créatrice. Mais il n’en demeure pas moins l’un des chatbots d’IA « connaissant la croissance la plus rapide de l’industrie », analyse OneLittleWeb. Notamment grâce à son intégration aux produits de l’écosystème Google qui « lui confère un avantage de distribution que les chatbots indépendants ne peuvent égaler ». Son talon d’Achille : une capacité limitée à retenir les utilisateurs, avec une durée moyenne de session de 11 minutes et 13 secondes.
Claude et le pari de la qualité
La principale faiblesse de Gemini fait la force de Claude : avec Grok, ce sont les seuls à surpasser en temps passé par l’utilisateur. Avec 16 minutes et 44 secondes de moyenne par session, Claude, reconnu pour ses fonctionnalités originales comme les Artefacts, s’impose comme le roi de la rétention. Sans pour autant exploser les compteurs : il ne totalise « que » 1,15 milliard de visites entre août et juillet 2025, a été cité un million de fois dans les médias, et ne comptabilise que 118 000 avis sur les App Stores. Mais selon OneLittleWeb, ses atouts devraient lui permettre de se faire durablement une place dans l’écosystème : « La trajectoire de croissance de Claude illustre une montée en puissance stable, portée par le bouche-à-oreille et la satisfaction des utilisateurs plutôt que par le marketing viral. »
La dégringolade de DeepSeek
L’exemple de DeepSeek illustre assez bien le rôle de la couverture médiatique dans l’acquisition et la fidélisation des utilisateurs. Propulsé sur le devant de la scène en janvier 2025, notamment grâce à sa capacité à produire des résultats équivalents à ChatGPT pour un coût largement inférieur, DeepSeek a atteint son apogée en février 2025, avec 520 millions de visites, avant de décliner progressivement. « Il s’agit d’un cycle de hype classique : ascension rapide, pic d’attention, puis déclin progressif à mesure que la nouveauté s’estompe », décrypte OneLittleWeb. Grâce à son départ canon, l’agent conversationnel d’origine chinoise a été toutefois en mesure de maintenir une moyenne mensuelle de 228,5 millions de visites. Et d’atteindre 2,7 milliards de visites sur l’année, faisant de lui le deuxième chatbot le plus utilisé sur la période. Mais parviendra-t-il à réitérer l’exploit en 2026 ?