Quand l’IA s’invite au cinéma : 10 films à découvrir
Entre les grands classiques de la science-fiction et la multiplication récente des films sur l’IA, découvrez notre sélection d’œuvres abordant l’intelligence artificielle.

L’intelligence artificielle est au cœur de l’actualité depuis fin 2022 avec l’arrivée tonitruante de ChatGPT, suivi de nombreuses IA génératives grand public. Cependant, au cinéma, le sujet des intelligences artificielles n’est pas récent. Il y a près d’un siècle, Fritz Lang l’abordait déjà dans Metropolis. Si les productions cinématographiques impliquant l’IA se multiplient ces dernières années, il est intéressant de retracer les différentes représentations qu’elle a pu prendre à l’écran au fil des décennies.
1. Metropolis, de Fritz Lang
Film allemand muet, en noir et blanc, adapté du roman de Thea von Harbou, Metropolis de Fritz Lang préfigure les thèmes principaux des œuvres de science-fiction que nous connaissons aujourd’hui, à savoir l’intelligence artificielle et la perte de contrôle de l’humain sur la machine. L’action prend place à Metropolis, une mégapole séparée en une ville haute et une ville basse, où les aristocrates se prélassent tandis que la masse laborieuse survit dans les profondeurs de la terre.
Freder, fils de Fredersen, maître de Metropolis, rencontre Maria qui lui fait découvrir la misère dans laquelle vivent les ouvriers, qui permettent à la cité de fonctionner. Sachant qu’une révolte gronde, Fredersen fait créer un clone androïde de Maria, dans le but de semer le trouble, mais perd le contrôle du robot. Véritable échec commercial à sa sortie, en raison d’un contexte politique particulièrement complexe, Metropolis est devenu plus tard une œuvre emblématique aux thèmes plus que jamais d’actualité.
- Date de sortie : 1927
- Durée : 2h28 (version restaurée de 2010)
- Où le voir : uniquement en VOD (Apple TV)
2. 2001 : l’odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick
En 1968, adaptant les nouvelles d’Arthur C. Clarke, Stanley Kubrick est l’un des premiers réalisateurs à placer la question de l’IA au cœur de la science-fiction. Dans cette œuvre, divisée en quatre actes distincts, deux astronautes du vaisseau Discovery One font face à HAL 9000, l’intelligence artificielle qui gère les manœuvres de l’expédition dont l’objectif est Jupiter. Ceux-ci décident de débrancher l’ordinateur à la suite d’un dysfonctionnement, mais l’IA remet ce choix en question.
Machine douée de conscience, HAL 9000 se révèle être l’un des principaux protagonistes de l’histoire, marquée par les célèbres monolithes noirs jouant un rôle important dans l’évolution de l’humanité par l’intermédiaire d’une intelligence inconnue. Fresque épique s’étalant sur des millions d’années, 2001 : l’odyssée de l’espace a acquis un statut de film culte, par les thèmes abordés, sa musique et son expérience visuelle alors inédite.
- Date de sortie : 1968
- Durée : 2h29
- Où le voir : uniquement en VOD (YouTube, Google, Amazon, Apple, Canal…)
3. Blade Runner, de Ridley Scott
Dans un Los Angeles crépusculaire, en 2019, un ancien policier du nom de Rick Deckard (interprété par Harrison Ford) traque un groupe de réplicants, des androïdes créés à l’image de l’homme, dotés d’une force et d’une intelligence surhumaine, contraints à des tâches pénibles. Dans ce film de Ridley Scott, adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick, l’intelligence artificielle est inscrite dans le paysage : c’est sa différence presque imperceptible avec l’homme qui est ici questionnée.
L’IA est perçue comme une ouverture à une nouvelle forme de prolétariat, dont la nature permettrait de prévenir toute révolte. Bien sûr, rien ne se passe comme prévu, et une révolte inexpliquée sur une colonie martienne mène au bannissement terrestre des réplicants. Des unités spéciales de police, les blade runners, ont pour mission de tuer les androïdes en situation irrégulière, en enquêtant au préalable sur leur absence d’empathie, seule manière de les confondre.
- Date de sortie : 1982
- Durée : 1h57
- Où le voir : uniquement en VOD (YouTube, Google, Apple, Canal…)
4. Wargames, de John Badham
Dans ce teen-movie de 1983, David Lightman (Matthew Broderick) est un lycéen américain passionné d’informatique, et pirate amateur à ses heures. Alors qu’il pense accéder au serveur d’une compagnie de jeux vidéo, l’adolescent entre en fait dans un système informatique appartenant au NORAD, le réseau de défense américain. Il y communique avec un supercalculateur nommé WOPR, qui est en réalité un ordinateur conçu pour prédire les résultats d’une possible guerre nucléaire.
Pensant être dans un jeu vidéo, le héros lance un programme intitulé « guerre thermonucléaire globale », qui est en fait une simulation de guerre nucléaire. Mais WOPR ne fait pas la distinction entre jeu vidéo et réalité de la guerre froide, convaincant les militaires américains d’une attaque surprise imminente des Russes. L’ordinateur lance un compte à rebours qui doit aboutir au tir de missiles sur le bloc de l’Est : Lightman doit alors trouver le moyen de l’en empêcher. Véritable succès à sa sortie, Wargames démontre la fascination de son réalisateur pour l’IA et propose une vision particulièrement intéressante du pouvoir de la machine.
- Date de sortie : 1983
- Durée : 1h52
- Où le voir : Amazon Prime Video
5. Ghost in the Shell, de Mamoru Oshii
Véritable chef-d’œuvre du cinéma d’animation japonais, Ghost in the Shell est tiré du manga de Masamune Shirow, dont les thématiques font partie des fondements de la science-fiction moderne. Le film questionne la notion d’humanité, avec une problématique qui « n’est pas de savoir si les machines peuvent avoir une âme, mais plutôt de comprendre comment les hommes peuvent garder leur nature humaine (et leur âme) dans une société hypertechnologique », explique au Monde Julien Sévéon, auteur du livre Mamoru Oshii, rêves, nostalgie et révolution.
L’œuvre prend place en 2029, dans un Tokyo hyperconnecté. Branché sur les réseaux d’information, et donc piratable, le cerveau humain n’est plus qu’une interface, alors que les corps ont été largement mécanisés. Dans ce contexte, le major Kusanagi, dont le cerveau est d’origine mais le reste du corps une « carapace offensive », traque le Puppet Master, un hackeur qui infiltre les consciences des gens de pouvoir. Kusanagi voit quant à elle son esprit (ghost) prisonnier de son enveloppe corporelle (shell) dans un monde où se mêlent « IA conscientes et humains dopés aux nouvelles technologies ».
- Date de sortie : 1995
- Durée : 1h23
- Où le voir : Amazon Prime Video
6. A.I. Intelligence Artificielle, de Steven Spielberg
A.I. est un projet initialement développé par Stanley Kubrick. Le réalisateur souhaitait adapter une nouvelle de Brian Aldiss, qu’il engage pour écrire une ébauche de script. Steven Spielberg est approché pour réaliser le film, mais le projet stagne pendant des années. À la mort de Kubrick en 1999, sa femme Christiane et le producteur Jan Harlan contactent Spielberg pour qu’il reprenne la réalisation. Ce dernier reprend l’écriture du scénario, basé sur le travail de Ian Watson, qui a succédé dans cette tâche à Brian Aldiss après des divergences artistiques avec Kubrick.
A.I. se déroule au XXIIe siècle, alors que la Terre est ravagée par le réchauffement climatique et la montée des eaux, et que sa population s’est drastiquement réduite. Des robots androïdes, nommés « mécas », répondent aux besoins des humains, aussi bien pour les tâches laborieuses que pour les relations amoureuses, voire sexuelles. Mais ces mécas sont incapables d’aimer, ce qui pousse le Professeur Hobby à vouloir créer un enfant androïde doué de ce potentiel. Parallèlement, la famille Swinton voit le fils Martin contracter une maladie rare. Ses parents décident de commander un enfant méca, David, programmé pour vouer un amour inconditionnel à ses parents. Martin, sauvé par la science, et David ne s’entendent pas, et ce dernier abandonné par sa mère adoptive par amour, se lance dans une quête pour devenir « un vrai petit garçon », comme un écho à l’histoire de Pinocchio.
- Date de sortie : 2001
- Durée : 2h26
- Où le voir : myCanal, Amazon Prime Video
7. Her, de Spike Jonze
À la fois comédie romantique et film d’anticipation, Her raconte la relation entre Theodore Twombly (Joaquin Phoenix), un homme inconsolable à la suite d’une rupture amoureuse, et Samantha (Scarlett Johansson), un programme informatique moderne caractérisé par une voix féminine intelligente et drôle, capable de s’adapter à la personnalité de son utilisateur. Peu à peu, les besoins et les désirs de Theodore, tout comme ceux de l’IA Samantha croissent, jusqu’à ce qu’ils tombent inévitablement amoureux.
Dans ce récit, Spike Jonze (Adam Spiegel de son vrai nom) aborde des thèmes très actuels, notamment celui de la solitude dans un monde ultra-connecté. Couplée au chagrin, c’est celle-ci qui pousse Theodore à faire entrer dans sa vie Samantha avec laquelle il partage une relation fusionnelle. Le film parvient à rendre ce lien particulièrement crédible, malgré l’absence de matérialisation physique de Samantha, hormis l’objet connecté qui permet son utilisation. Cette idée d’absence de dimension physique de la relation est par ailleurs questionnée dans l’œuvre. Celle-ci se veut être un parcours initiatique pour Theodore, à la fois seul et entouré, connecté et déconnecté, entre réel et virtuel, autour du thème de l’amour avec une IA.
- Date de sortie : 2013
- Durée : 2h06
- Où le voir : Amazon Prime Video
8. Ex Machina, d’Alex Garland
Après avoir remporté un concours interne, Caleb, développeur informatique, participe à une sorte de test de Turing face à une IA nommée Ava. Le but étant de déterminer si ce robot, ayant une apparence d’une femme mais dotée de particularités montrant sa nature artificielle, a une conscience, ou non. Au fil de leurs discussions, Ava trouve un moyen discret de prévenir Caleb : il doit se méfier de Nathan, le PDG de l’entreprise qui a initié ces tests. Le duo va alors tenter de fuir, alors que se confondent dans l’esprit de Caleb les natures humaines et artificielles, et que l’expérimentation de Nathan révèle un tout autre objectif.
Reprenant des thèmes très classiques de la science-fiction et des questions autour des intelligences artificielles, Ex Machina, tout en étant sobre, se veut raffiné, offrant au spectateur un thriller psychologique sans concession. Visuellement, le film est une véritable réussite, récompensé de l’Oscar des meilleurs effets visuels en 2016. Il fut également couronné du prix du jury au festival du film fantastique de Gérardmer et du prix du meilleur film indépendant britannique en 2015.
- Date de sortie : 2015
- Durée : 1h48
- Où le voir : OCS, myCanal, Amazon Prime Video
9. I Am Mother, de Grant Sputore
À la suite d’une importante catastrophe écologique, l’humanité est ravagée. Un bunker automatisé s’active, dans le but de repeupler la planète. Il contient un robot nommé Mother (Mère) qui « cultive » un embryon humain. Plus tard, une adolescente au nom de Daughter (Fille), assiste, répare, entretient Mother, qui de son côté lui enseigne des notions éthiques et morales parfois complexes, l’avertissant d’un examen à venir. Daughter, quant à elle, est de plus en plus intéressée par le monde extérieur.
Ce premier film de Grant Sputore n’est pas une révolution, mais reste un bon divertissement. Le réalisateur australien et son scénariste Michael Lloyd Green abordent avec un certain talent des sujets tels que les errances de l’IA, la manipulation génétique, le survivalisme, dans un hommage aux films où tout futur semble impossible. Grant Sputore s’inspire de grands classiques de la science-fiction, comme Terminator, comme d’œuvres plus récentes, comme Ex Machina d’Alex Garland.
- Date de sortie : 2019
- Durée : 1h55
- Où le voir : Netflix
10. The Creator, de Gareth Edwards
Après Monsters (2010), un remake de Godzilla (2014) et la side-story Rogue One de l’univers Star Wars (2016), Gareth Edwards continue dans la science-fiction avec The Creator. Ce film aborde la question des intelligences artificielles et des humanités selon des références bien connues de la SF, comme Philip K. Dick et Isaac Asimov, mais avec un regard très personnel. Malgré un scénario un peu convenu, Gareth Edwards parvient à accrocher le spectateur grâce à des effets visuels spectaculaires et souvent écrasants.
Surtout, sous couvert d’une guerre entre l’Occident humain et l’Asie robotique, « c’est toute une médiatisation et toute une figuration spectaculaires des guerres impérialistes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe que le film condense dans ce qui se donne comme une allégorie politique à peine cryptée », écrit Le Monde. Dans ce contexte, c’est bien sûr la question de l’humanité des androïdes qui est posée, par l’intermédiaire d’une enfant androïde de 6 ans, considérée par les hommes comme une arme redoutable qu’il faut détruire.
- Date de sortie : 2023
- Durée : 2h13
- Où le voir : YouTube VOD, à partir du 24 janvier 2024
À voir également : Tron, Terminator, Matrix, I, Robot, L’homme bicentenaire, Tau, Minority Report, H2G2…
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