E-commerce : le secteur maintient sa croissance en France au premier trimestre 2019
La Fevad a communiqué les chiffres du e-commerce en France au premier trimestre 2019. Tous les voyants sont au vert pour le secteur, qui continue de croître.
D’après l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie du 1er trimestre 2019, 87,5% des internautes français ont déjà effectué des achats en ligne, soit 38,8 millions de personnes (+1,3 millions par rapport à l’an dernier). Selon Marc Lolivier délégué général de la Fevad : « Après une petite stagnation en 2018, on assiste à une nouvelle augmentation du nombre de cyberacheteurs, de l’ordre de 4% en 1 an. Si les moins de 35 ans tirent cette progression avec notamment un rôle croissant du smartphone, les générations plus âgées ne sont pas en reste : plus de 8 seniors (65 ans et plus) sur 10 ont par exemple déjà acheté sur internet ».
Près de 25 milliards d’euros ont été dépensés sur le web durant les 3 premiers mois de l’année
Selon le rapport de la Fevad – qui se base sur les informations recueillies auprès des principaux sites marchands et sur le montant des transactions réalisées par les sociétés prestataires de paiement – le chiffre d’affaires des ventes e-commence enregistre une hausse de 11,9% par rapport au Q1 2018. Au total, les acheteurs français ont réalisé 407 millions de transactions sur les sites e-commerce au cours du premier trimestre (+19% sur un an), pour un montant qui atteint 24,9 milliards d’euros. A noter que le nombre de transactions réalisées est 5 fois plus élevé qu’en 2010 et qu’à l’heure actuelle, environ 50 achats en ligne sont réalisés par seconde.
Ces chiffres sont notamment dus à l’augmentation constante du nombre d’e-acheteurs (+4% soit 1 358 000 cyberacheteurs en plus d’une année sur l’autre), à la hausse de la fréquence d’achat en ligne et à la diversification de l’offre. Le nombre moyen d’achats par acheteur continue en effet de progresser, et atteint dorénavant une moyenne de 12,7 achats contre 10,7 au Q1 2018. On constate cependant une baisse de 6% sur le montant du panier moyen, qui descend à 61 euros.
Un nombre de sites marchands actifs en forte croissance, et un chiffre d’affaires en hausse de 6,5% pour les sites leaders dans les ventes de produits
Selon la Fevad, le nombre de sites marchands actifs a augmenté de 15,6% sur un an, et de 9% par rapport au 4ème trimestre 2018. La vente des produits grand public enregistre quant à elle une hausse de 6,5% au premier trimestre 2019. Les ventes côté B to B ne sont pas en reste et continuent leur rythme de progression rapide, avec une augmentation de 13,9% sur ce premier trimestre.
Les smartphones et tablettes continuent de jouer un rôle important dans la croissance du secteur, avec des ventes par ce biais qui ont augmenté de 22% sur le Q1 2019 (+21% sur les 12 derniers mois). Le mobile va même jusqu’à représenter plus de 35% du chiffre d’affaires réalisé en direct par les sites e-commerce, hors marketplaces (+4 points sur un an). A ce rythme, les commandes effectuées via ce canal pourraient dépasser celles faites sur ordinateur dès 2021.
Amazon, Cdiscount et Fnac.com restent les leaders des sites et applications e-commerce les plus visités en France
Selon le délégué général de la Fevad, « l’audience des sites de e-commerce les plus fréquentés en France augmente de façon continue. En moyenne, 42,9 millions d’internautes (68,3% des Français) ont consulté chaque mois au moins un des sites et/ou applications du top 15 e-commerce. Cette croissance s’accompagne d’une poussée des visites sur mobile qui chez certains sites représente jusqu’à 75% du trafic ».
La France, championne d’Europe du e-commerce sur les produits de grande consommation avec 7,1% des achats réalisés en ligne
Selon le rapport, « Autour du globe, on estime ainsi que d’ici 2022, le marché online des produits de grande consommation représentera 400 milliards de dollars ». Au niveau mondial, les asiatiques sont clairement en avance dans le domaine. Le e-commerce représente en effet 20% des ventes de PGC en Corée du Sud et 18% en Chine. Aux Etats-Unis, il atteint seulement 5,6% et en Europe, la France est le meilleur élève avec 7,1%. Un chiffre bien meilleur que ceux enregistrés chez les voisins : Portugal (- de 1%), Espagne, Belgique (1%), Allemagne (1,4%), Italie (1,6%), Suisse (1,8%)…
Seul le Royaume-Uni peut faire figure d’outsider sur le continent européen, avec ses 6,3% de parts de marché réalisés sur le web dans la vente de produits de grande consommation. Outre-manche, le e-commerce des PGC va cependant de paire avec la livraison à domicile alors qu’en France, c’est le drive qui domine (8 achats sur 10).
Le drive est en effet une pratique qui enregistre une belle réussite dans l’hexagone, avec plus de 5100 sites dédiés et des ventes en hausse de 7%. Un dynamisme alimenté par les drives urbains, la centaine de drives piétons existants, et complété par la progression de la livraison à domicile. Parmi les 5113 sites drive, 3720 sont des « click & drive » avec des pistes pour les véhicules et des bornes de retrait créés par les distributeurs. Il en existe désormais plus que les supermarchés à dominante marques propres (ex-discounters).
Le marché français des ventes de PGC sur Internet est toutefois largement dominé par les enseignes de la grande distribution qui cherchent à conforter leur position grâce au commerce de proximité et au drive piéton. Selon Daniel Ducrocq, directeur services à la distribution chez Nielsen « cette année, le drive s’est mis à l’assaut des magasins de proximité : 74% des magasins accueillant un nouveau point de retrait sont des magasins de moins de 1000 m² ». Marc Lolivier ajoute de son côté que « avec le drive les acteurs français de la grande distribution ont su créer un modèle e-commerce original permettant de combiner internet et magasins. Ce modèle français a fait ses preuves. Il permet aujourd’hui à la France d’être championne d’Europe sur ce segment e-commerce. Il est fort probable que sa déclinaison en version « drive piéton » rencontrera le même succès. »
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