ChatGPT : la CNIL ouvre une enquête en France après plusieurs plaintes

À ce jour, cinq plaintes ont été déposées en France concernant ChatGPT. Le blocage n’est toutefois pas envisagé.

ChatGPT 5 Plaintes France
Le chatbot est accusé de traiter les données de manière inexacte. © Ascannio - stock.adobe.com

ChatGPT, actuellement bloqué en Italie, fait l’objet d’une « procédure de contrôle » de la CNIL, à la suite de cinq plaintes déposées en France, dont une d’un député de la majorité. Ces derniers jours, de nombreux pays ont lancé des initiatives visant à encadrer l’activité de l’agent conversationnel. La solution pourrait se manifester à l’échelle européenne.

ChatGPT sous le coup d’une enquête de la CNIL

Il y a quelques jours, deux premières plaintes ont été déposées en France au sujet du chatbot. Celles-ci reprochaient l’absence de conditions générales d’utilisation sur le site, mais également la production d’informations erronées. Ce jeudi 13 avril, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) comptabilisait trois plaintes supplémentaires, dont une du député Renaissance Éric Bothorel.

Dans deux tweets, l’élu a partagé des captures d’écran de ses échanges avec le chatbot, constatant des réponses erronées à son sujet. ChatGPT explique en effet qu’Éric Botherel est né en 1961, qu’il est maire de Lannion ou de Saint-Brieuc et qu’il a travaillé chez Orange. Or, toutes ces informations sont inexactes : le député est né en 1966, n’est maire d’aucune ville et travaillait pour une filiale de General Electric.

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Ces erreurs commises par ChatGPT sont contraires au Règlement général européen sur la protection des données (RGPD), qui stipule que les données traitées doivent être correctes. Si les inexactitudes de l’IA ne portent pas de préjudice grave au député dans ce cas précis, d’autres erreurs bien plus compromettantes ont déjà été commises par l’outil. Récemment, un élu australien a notamment porté plainte contre ChatGPT car l’outil avait affirmé à tort qu’il avait été condamné pour corruption.

Le Gouvernement ne souhaite pas bloquer ChatGPT

Malgré sa plainte, Éric Bothorel précise ne pas être favorable à une interdiction du chatbot, estimant qu’il faut « pouvoir accueillir les innovations ». Le Gouvernement adopte une position similaire sur le sujet. Le ministre chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, qui reconnaît que le ChatGPT ne respecte pas la RGPD, estime en effet que son blocage n’est pas une bonne option. Interrogé par La Tribune, il plaide pour un encadrement.

Une fois qu’on maîtrise la technologie plutôt qu’on la subit, la deuxième étape est d’encadrer l’innovation pour qu’elle soit conforme aux principes auxquels on est attachés.

De son côté, Emmanuel Macron adopte une attitude enthousiaste au sujet de l’agent conversationnel. Le président de la République a partagé un tweet dans lequel il utilisait l’outil pour mettre en valeur la compétitivité de l’Europe dans les nouvelles technologies.

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Un groupe de travail sur ChatGPT à l’échelle européenne

Depuis quelques jours, de nombreux pays européens s’interrogent sur la posture à adopter vis-à-vis de ChatGPT. Ce jeudi, l’Agence espagnole de protection des données (AEPD) a annoncé lancer une enquête sur OpenAI « pour un possible manquement à la réglementation » relatif à la protection des données.

Le même jour, le Comité européen de la protection des données (EDPB), qui est chargé de coordonner les différentes instances de protection des données personnelles dans l’UE, a lancé un nouveau groupe de travail. Celui-ci vise à « favoriser la coopération et échanger des informations sur les éventuelles mesures d’exécution prises par les autorités chargées de la protection des données ».

Cette nouvelle task force pourrait permettre d’aligner les positions des différents États membres de l’Union européenne concernant l’attitude à adopter vis-à-vis de ChatGPT.

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