Autorisations Google : comment Android Q va modifier les façons de développer sur mobile
Les enjeux autour de la protection des données forcent Google à restreindre les permissions sur Android. Quelles conséquence sur les développeurs mobile ?
Google serre la vis sur les autorisations
Depuis l’été 2018, Google subit régulièrement l’ire des instances européennes concernant ses pratiques commerciales jugées anti-concurrentielles ainsi que ses informations parfois floues sur la récolte et le traitement des données des utilisateurs. En réponse, la firme de Mountain View se montre docile et souhaite convaincre de sa bonne volonté en concentrant ses efforts sur le traitement et la sécurité des données sur ses multiples services.
Ainsi, les nouvelles versions Android Pie et Android Q revoient en profondeur les systèmes d’autorisation d’accès à des fonctionnalités d’un appareil pour les applications. « Google a mis en place une vraie politique de sécurité de ses apps, explique Romain. Par exemple, c’est lorsqu’on a besoin d’une autorisation (comme la géolocalisation) qu’on la demande à l’utilisateur, en y ajoutant un texte explicatif sur son utilisation. Cela va dans le bon sens, puisque cela évite les abus, notamment lorsqu’une application contient des outils de tracking qui remontent des informations à l’insu des utilisateurs. »
Quels changements cela augure pour les développeurs ?
Avec ces modifications, de nombreuses applications se sont vues totalement dépouillées de leurs fonctions principales. Des applications d’enregistrement d’appel téléphoniques sont par exemple devenues hors d’usage du jour au lendemain, au grand dam des utilisateurs et des développeurs.
En effet, il est désormais impossible pour une application de faire usage des fonctionnalités comme les appels si celle-ci n’est pas configurée comme gestionnaire par défaut du téléphone ou de l’Assistant sur l’appareil. C’est également le cas pour les applications demandant l’accès à la gestion des SMS : elle doit être enregistrée activement en tant que gestionnaire par défaut des SMS ou de l’Assistant sur l’appareil.
Une décision plutôt logique pour Romain, mais qui pose de nombreuses difficultés pour les développeurs qui proposent sur le store de Google des applications avec ces besoins d’autorisation. Les utilisateurs viennent ainsi se plaindre que l’application est hors d’usage auprès d’un développeur souvent démuni : « Les utilisateurs vont naturellement se plaindre auprès du développeur, il est leur seul point de contact visible sur la plateforme, indique un développeur, irrité. Google a coupé l’herbe sous le pied des développeurs et ne compensera pas les pertes. Quand il y a un problème, la firme se cache derrière le développeur, à l’abri de la colère de l’utilisateur alors que paradoxalement, elle exerce un contrôle réel sur l’application. »
Privacy by design : une question primordiale de sécurité
Romain, lui, reste plus mesuré dans sa philosophie. « Lorsqu’on met en production une application, il faut être conscient qu’elle devra évoluer et être mise à jour régulièrement, que ce soit pour des raisons d’autorisations, de politiques de confidentialité, ou autre. » « Un projet bien spécifié et bien conçu en amont, avec l’équipe technique est loin d’être un cauchemar à cause de ces restrictions » , complète Mathieu.
Avec l’entrée en vigueur du RGPD l’année dernière et une sensibilisation toujours plus croissante des utilisateurs pour la protection de leur données, le privacy by design devient un réel enjeu dans le développement d’application mobile. Google justifie sa démarche de restriction des permissions dans ce sens. « Une demande d’autorisation doit avoir du sens pour l’utilisateur, détaille la firme dans une page dédiée. Vous ne pouvez demander une autorisation que si elle est nécessaire pour mettre en œuvre des fonctionnalités ou des services essentiels déjà disponibles dans votre application. (…) Demandez l’autorisation d’accès à ces informations en précisant le contexte (par le biais d’une autorisation supplémentaire), afin que l’utilisateur comprenne pourquoi vous avez besoin de cette autorisation ou de ces informations. »
Il revient donc aux développeurs, designers et tout membre de l’équipe de développement de garder en tête les bonnes pratiques liées à l’accès, la récolte et le traitement des données issues des fonctionnalités d’un appareil. Le privacy by design va ainsi prendre une place de plus en plus importante, et il deviendra de plus en plus primordial pour les applications d’assurer la protection des données et de prévenir au maximum les abus.
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