Alexa : usages français et opportunités pour les marques
A l’occasion du Web2day, nous avons pu échanger avec Philippe Daly en charge du développement d’Alexa pour la France. Il nous en dit plus sur l’essor de la voix dans l’hexagone, les spécificités de ce marché, ainsi que les bonnes stratégies de marque à mettre en place.
Pouvez-vous présenter et nous en dire plus sur vos missions pour Alexa et Amazon ?
Philippe Daly, je suis le General Manager d’Alexa Skills. Les Skills sont les applications pour la voix qui sont disponibles sur le store et permettent aux développeurs de créer leurs propres expériences.
Qu’est ce qu’un Skill ?
✔️ C’est une #App pour la voix !➡️ « Les marques se sont bcp interrogées avant d’intégrer cet écosystème » – Philippe Daly#Alexa d’@amazon #WEB2DAY pic.twitter.com/pNnyq5oI99
— Web2day (@web2day) 5 juin 2019
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On parle beaucoup d’Alexa dans le monde, mais où en est le produit en France ?
Alexa se développe en France, elle est présente via tous les appareils Echo. Nous sommes aussi intégrés sur d’autres devices, notamment la Freebox Delta. Nous avons à peu près 1400 Skills disponibles en France.
Quelles sont les spécificités du marché français ?
Les médias ont une importance toute particulière en France. Il était important quand nous nous sommes lancés de collaborer avec des médias au sens large : radio, presse écrite, presse nationale… Nous avons très vite vu un appétit et un intérêt très fort des radios. C’est d’ailleurs un peu leur revanche à une époque où on pouvait les voir comme un média “moribond”. Pourtant sur la voix, elles ont le contenu, l’expertise, les podcasts, et une identité sonore.
La domotique est aussi un usage très fort. Sur ce sujet, nous travaillons plutôt avec des acteurs globaux tels que Philips par exemple, Legrand, EDF…
Sur la partie plus ludique, nous avons aussi beaucoup de Skills à destination des enfants qui fonctionnent très bien (Mon Jardin Musical). Une Skills comme Akinator est par exemple une très belle success story française. Toutes les jeunes pousses qui ont émergé avec la voix comme ShirkaLAB sont très bonnes côté publishing, mais elles accompagnent aussi des marques.
Côté marques, voit-on des usages qui sortent des Podcasts / Infos / Météo qui semblent aujourd’hui majoritaires ?
Tout ce qui tourne autour de l’enfance, du gaming, des Pages Jaunes, du transport (avec SNCF, Air France ou la RATP) est très populaire en France. On arrive aussi à amener des marques comme BFM TV à se positionner pour avoir des possibilités de voir le flux live sur Alexa.
Alexa dispose aussi d’une entité Business B2B pour une implémentation dans les entreprises, afin de répondre à leurs besoins. Où en est le déploiement ?
Alexa For Business n’est pas encore disponible en France mais le sera bientôt. L’idée est de pouvoir customiser l’expérience Alexa de façon collaborative, ainsi que l’interfaçage avec des outils business tels que Salesforce.
En tant que marque, comment se lancer sur Alexa ?
Il faut d’abord se poser la question de l’objectif. Est-ce que mon objectif est de servir uniquement mon entreprise et ses employés, ou d’être visible et utilisé par les consommateurs. Il faut impérativement rester dans son coeur de business, et être fidèle au service que l’on veut apporter au client. Vous pouvez faire appel à des agences pour développer cela, ou développer in-house. Nous estimons que c’est toujours utile de monter en compétences en interne, et d’intégrer les nouveaux métiers du design conversationnel. Les sociétés qui ont commencé très tôt sont un peu les grandes gagnantes aujourd’hui.
Peut-on déjà considérer Alexa comme un levier business ou d’acquisition de trafic et de conversion ?
Aujourd’hui, pour être honnête, ce ne sont pas encore des leviers d’acquisition, mais des leviers qui vont accompagner un changement profond qui va arriver dans les années à venir. Il est néanmoins déjà intéressant d’être capable d’offrir des expériences innovantes. En terme de scale, la voix est, à date évidemment, moins importante que le mobile mais à l’avenir cela pourrait être comparable. Il est donc nécessaire de s’y préparer.
Les assistants vocaux n’en sont qu’à leurs balbutiements, comment-vous voyez leur futur ?
Je pense que certains secteurs comme le jeu vont se transformer avec la voix. Quand on voit l’importance du jeu mobile aujourd’hui, on peut imaginer des choses très intéressantes avec la voix. Peut-être via des Skills uniquement pour jouer, ou accompagner le déroulement d’un jeu. On peut aussi imaginer l’arrivée de Skills de très gros publishers tels qu’Ubisoft.
Côté privacy, où en est la France ? Est-ce un frein pour le développement d’Alexa ?
Notre message est que nous laissons au client le contrôle de l’intégralité de l’expérience. Il a la main pour effacer l’intégralité des contenus et de décider de faire en sorte qu’Alexa soit éteinte électroniquement. La privacy est clé et le customer trust est fondamental pour nous.
