Accessibilité sur le web : « le numérique doit être synonyme d’inclusion et non d’exclusion »

Durant le festival Nantes Digital Week (16-26 septembre), l’association Nantes Numérique Responsable propose un événement complet autour de l’accessibilité numérique, ce vendredi 17 septembre 2021. Cette journée est axée sur la sensibilisation du public et tend à normaliser les problématiques liées à l’accessibilité. À cette occasion, nous avons interrogé Ronan Robe, membre du collectif, qui nous explique ce qu’est l’accessibilité numérique et quels sont ses enjeux.

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre parcours ?

Je suis membre de l’association Nantes Numérique Responsable. C’est un collectif nantais, qui œuvre pour la promotion d’un numérique éthique, inclusif et durable. Après un passé de développeur et manager de projet, j’ai pris conscience de l’impact du numérique sur l’environnement et la société. C’est pourquoi j’ai co-fondé Digital4Better, une entreprise dédiée à un numérique plus responsable.

Pouvez-vous nous donner une définition de l’accessibilité numérique ?

L’accessibilité numérique permet à tous les usagers, sans discrimination, de comprendre, interagir et apporter leur contribution aux services numériques.

Quels sont les enjeux liés à l’accessibilité numérique aujourd’hui ?

L’enjeu principal de l’accessibilité est de permettre à tout le monde d’avoir accès à l’information, indépendamment de la situation de l’utilisateur. En somme, le numérique doit être synonyme d’inclusion et non d’exclusion.

Cet objectif peut être atteint :

• en prenant en considération tous les utilisateurs lors de la conception des services,
• en formant les populations aux usages du numérique sur différents terminaux,
• en adoptant des pratiques d’accessibilité pour permettre à tous d’utiliser nominalement les services proposés.

Comment sensibiliser le public lors d’événements comme Nantes Digital Week ?

Pour un festival tel que Nantes Digital Week, notre parti pris pour l’événement que nous organisons est à la fois de présenter et définir ce qu’est l’accessibilité, tout en sensibilisant le public en montrant qu’elle touche un nombre très important d’usages. Cela passe notamment par les témoignages de personnes en situation de handicap.

Nous souhaitons également valoriser les initiatives visant à améliorer l’accessibilité, ainsi que donner des clés pour mettre en œuvre des bonnes pratiques lors des développements. Enfin, notre dernière mission consiste à auditer des sites web, afin d’accompagner les développeurs et les concepteurs de sites web pour qu’ils améliorent leurs services.

Quelles sont les caractéristiques principales d’un site web et d’une application mobile accessibles à tous ?

Un site web ou une application mobile accessible doit proposer un service sobre, simple à prendre en main et développé en respectant des normes, telles que le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité). Tout cela est relatif à des bonnes pratiques à adopter.

Comment réalise-t-on un audit pour améliorer son accessibilité numérique ?

Au-delà d’un regard d’expert, nous pouvons utiliser des outils du marché pour mesurer le taux d’accessibilité. Je pense notamment à Lighthouse, par exemple.

De notre côté, nous contrôlons également la conformité du service numérique avec les règles comprises dans le RGAA. Celles-ci regroupent plus d’une centaine de critères réparties dans différentes thématiques : structuration, présentation, navigation, images, couleurs, médias, tableaux, liens… Sachez que pour cela, il existe des kits d’audit fournis par le gouvernement.

Comment le numérique peut-il être plus inclusif et durable ?

Le numérique est inclusif et durable lorsqu’il prend en considération l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, mais également aux personnes souffrant d’illectronisme, lorsqu’il propose des formations pour accompagner tous les usagers de services numériques, et quand il adopte une démarche de sobriété via une simplification des applicatifs.