18 000 startups, 450 000 emplois : panorama de la French Tech en 2025
Avec 18 000 startups actives et 450 000 emplois, la French Tech confirme sa solidité en 2025. L’innovation se diffuse hors Paris et s’ancre dans les grands défis technologiques.

La French Tech publie son Panorama 2025, un rapport de référence sur l’état de l’écosystème entrepreneurial français. Réalisé à partir des données de la plateforme Motherbase, qui analyse les liens entre acteurs de l’innovation, et d’une veille menée sur les levées de fonds, le rapport dresse un portrait précis des startups actives sur le territoire. En s’appuyant sur un panel de 18 000 entreprises, il met en lumière les dynamiques d’emploi, les secteurs porteurs et la répartition géographique des pôles d’innovation. Ce panorama souligne un point clé : la French Tech s’est structurée et s’impose désormais comme un moteur durable de croissance, bien au-delà de l’Île-de-France.
Les chiffres clés de la French Tech en 2025
En 2025, la French Tech atteint une nouvelle étape de sa maturité. Le panorama recense 18 000 startups actives qui emploient directement 450 000 personnes, dont 45 000 au sein des programmes French Tech 120 et Next40. L’emploi continue de croître à un rythme soutenu, avec +4,6 % sur le seul premier semestre de l’année. Ces chiffres traduisent une capacité à construire dans la durée, même après la fin du cycle record des levées de fonds de 2021-2022. La French Tech n’est plus un simple moteur d’innovation, elle est devenue un véritable acteur national, créatrice d’emplois et de valeur.
Le rapport révèle néanmoins une forte diversité sectorielle. Le logiciel reste en tête, représentant 31 % des startups et environ 123 000 emplois. Derrière, la greentech (11 %), les startups industrielles (9 %) et la marketing tech (9 %) confirment la transformation de l’écosystème. Santé et deeptech complètent ce paysage, chacune pesant 7 %. Ces domaines stratégiques répondent à des priorités nationales (souveraineté numérique, transition écologique, réindustrialisation) et tendent à montrer que l’innovation française ne se limite plus aux services numériques. Elle se déploie désormais sur des terrains à fort impact technologique et sociétal.

Un dynamisme national qui dépasse Paris
Longtemps concentrée autour de la capitale, la French Tech s’est largement diffusée sur l’ensemble du territoire. En 2025, 56 % des startups se trouvent désormais hors d’Île-de-France, un basculement symbolique qui traduit la vitalité des écosystèmes régionaux. L’emploi y progresse fortement, avec des croissances supérieures à 5 % dans des régions comme Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie ou Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces territoires ont su s’imposer comme de véritables bassins d’innovation, soutenus par des réseaux locaux de formation, des infrastructures technologiques solides et un tissu d’investisseurs de plus en plus actif. La dynamique ne repose donc plus uniquement sur Paris mais sur une multitude de pôles en expansion.
Les levées de fonds confirment ce rééquilibrage, même si l’Île-de-France demeure dominante avec 47 % des opérations recensées, portée par le champion national Mistral. Le sud du pays concentre désormais 36 % des investissements, grâce aux secteurs de la greentech, de l’industrie et de la deeptech. L’amorçage se fait majoritairement en régions, représentant 57 % des opérations early stage, tandis que les tours plus importants (séries C et suivantes) restent concentrés à Paris. Ce mouvement progressif d’ouverture du capital-innovation vers les territoires annonce un nouvel équilibre. Les régions s’affirment comme des lieux d’expérimentation et de croissance, capables d’attirer talents et financements tout en diversifiant les moteurs économiques de la French Tech.

IA et technologies stratégiques, les nouveaux leviers d’influence
L’intelligence artificielle illustre à elle seule la montée en puissance technologique de la French Tech. En 2025, près de 1 900 startups sont actives dans ce domaine, et plus de la moitié sont implantées hors d’Île-de-France. Rennes, Grenoble ou Toulouse concentrent des pôles d’excellence, portés par des projets et structures comme SequoIA, MIAI ou ANITI. Ces clusters rassemblent laboratoires, entreprises et formations de haut niveau, créant un écosystème complet de recherche et d’innovation. L’IA française ne se limite plus à quelques champions parisiens : elle s’ancre dans les territoires, bénéficiant d’une dynamique collective où universités, incubateurs et investisseurs publics s’allient pour renforcer la compétitivité nationale.
Au-delà de l’IA, les technologies stratégiques comme la deeptech et la greentech confirment le rôle de la French Tech dans les grands défis économiques et environnementaux. Deux tiers des startups deeptech sont situées hors Paris, dans des bassins historiques d’expertise scientifique comme Grenoble, Toulouse ou Lyon. Soutenues par le CEA, le CNRS ou l’INRIA, ces jeunes entreprises contribuent à la souveraineté technologique du pays dans des domaines comme le spatial, la cybersécurité ou le quantique. En parallèle, la greentech incarne l’innovation au service de la transition écologique, avec des solutions concrètes dans l’énergie, la mobilité ou l’agriculture durable. Ensemble, ces secteurs tracent les contours d’une French Tech plus stratégique, capable d’allier innovation, souveraineté et impact environnemental.