Gemini débarque dans Chrome : le navigateur de Google repensé pour l’IA
Google intègre Gemini dans Chrome, qui devient un véritable navigateur IA. Mais ces nouveautés restent pour l’instant réservées aux États-Unis.

Google continue de déployer son modèle Gemini dans ses produits phares. Cette fois, c’est Chrome, tout juste sauvé du démantèlement, qui bénéficie d’une intégration poussée de l’IA, avec l’arrivée de nouvelles fonctionnalités pensées pour transformer la navigation web, par l’intermédiaire d’une mise à jour majeure. Le navigateur ne se limite plus à afficher des pages, il tend à devenir un véritable assistant capable de comprendre, de synthétiser et d’agir pour l’internaute.
Attention toutefois : ces nouveautés sont réservées pour l’instant aux États-Unis, en anglais, et uniquement sur les versions Mac et Windows. Google promet une extension progressive aux mobiles, puis à d’autres régions, mais aucun calendrier n’a été communiqué pour l’Europe ni pour la France, comme il est désormais de mise.
Une assistance à la compréhension dans la navigation
L’une des promesses fortes de Gemini dans Chrome est sa capacité à expliquer et résumer les contenus en ligne. Confronté à un article dense sur un sujet technique, un texte juridique ou une page scientifique complexe, l’utilisateur ou l’utilisatrice peut demander à l’IA de générer une version simplifiée, plus claire et adaptée à ses besoins. Cette fonction vise à rendre l’information plus accessible, quel que soit le niveau d’expertise de la lectrice ou du lecteur.
Mais Chrome ne s’arrête pas à une seule page : le navigateur sera désormais capable de synthétiser les contenus issus de plusieurs onglets ouverts simultanément. Par exemple, si un utilisateur ou une utilisatrice compare des destinations de voyage, des offres d’assurance ou des avis produits, Gemini pourra en extraire les points essentiels et les mettre en regard. Une façon de transformer le multitâche parfois chaotique en un processus plus fluide et productif, explique Google.
L’IA agentique s’invite dans Chrome
Google introduit également des fonctionnalités dites « agentiques ». Gemini pourra désormais prendre en charge des tâches complexes découpées en plusieurs étapes, comme organiser un déplacement. Le navigateur pourra rechercher un vol, comparer des hôtels, proposer des restaurants à proximité et préparer un itinéraire, le tout sans que l’utilisateur ou l’utilisatrice ait à répéter ses instructions.
Au-delà de ces scénarios élaborés, Google souhaite que Chrome aide à alléger le quotidien numérique de ses utilisateurs et utilisatrices. L’IA pourra par exemple aider à automatiser des achats récurrents, gérer des rappels pratiques ou suggérer des actions contextuelles en fonction de l’activité en cours. L’idée est que le navigateur devienne un assistant proactif, qui sait quand intervenir et quand s’effacer, tout en laissant le contrôle final aux internautes.
L’AI Mode dans l’omnibox pour des recherches assistées
La barre d’adresse de Chrome, appelée omnibox, bénéficie d’une refonte majeure grâce à l’IA. Avec l’AI Mode, elle ne sert plus seulement à taper une URL ou une recherche, elle devient un espace conversationnel. Les internautes pourront poser des questions complexes, demander des reformulations ou des précisions, et surtout relancer la discussion avec des « follow-ups » comme dans un chat. Le tout pour obtenir des réponses résumées, poussant un peu plus la recherche zéro clic.
Cette nouvelle omnibox exploite aussi le contexte. Selon la page sur laquelle on se trouve, les réponses fournies par Gemini doivent s’adapter. En lisant un article de presse, l’utilisateur ou l’utilisatrice pourra demander un résumé ou une analyse comparative ; en consultant un site marchand, il ou elle pourra obtenir une synthèse des caractéristiques produit ou une aide à la décision. Chrome cherchera ainsi à lier la recherche et la navigation en temps réel, pour éviter les allers-retours permanents avec un moteur plus classique. Mais entraînant de fait des importantes baisses de trafic pour les éditeurs de contenu.
Sécurité et protection renforcées
Pour rassurer, Google se doit de mettre en avant la dimension sécuritaire de son IA. Chrome devrait donc être capable de détecter plus finement les tentatives de phishing ou les sites frauduleux, grâce à l’analyse contextuelle des pages. L’IA interviendra également pour bloquer les notifications abusives et rendre plus claires les demandes de permissions, qui peuvent être mal comprises par les utilisateurs et utilisatrices (caméra, micro, localisation, etc.).
Une autre nouveauté concerne la gestion des mots de passe compromis. Lorsqu’un compte est exposé dans une fuite de données, Chrome proposera non seulement de signaler le problème, mais aussi de générer et appliquer automatiquement un nouveau mot de passe sur certains sites partenaires. Ce processus, auparavant fastidieux, pourrait ainsi être réduit à une simple validation de l’utilisateur ou de l’utilisatrice.
Une expérience bientôt unifiée ?
Enfin, et alors que la bataille des navigateurs IA commence, Google prépare une expérience cohérente sur tous les supports. L’intégration de Gemini dans Chrome ne restera pas limitée aux ordinateurs. Une extension est prévue sur Android et iOS. L’assistant pourra également se connecter plus étroitement à d’autres services Google comme Maps, YouTube ou Calendar, pour répondre à des requêtes qui dépassent la simple navigation.
Mais malgré l’ampleur de ces annonces, leur disponibilité reste très restreinte. Toutes ces nouveautés ne sont accessibles qu’aux États-Unis, et uniquement en anglais. Aucune date n’a été annoncée pour une ouverture en Europe, le Vieux Continent attendant toujours les innovations IA liées à la recherche en ligne, notamment les AI Overviews (Aperçus IA) et l’AI Mode. Compte tenu des nouveautés présentées pour Chrome, de nombreux enjeux de protection de la vie privée et des données personnelles seront assurément discutés avec les régulateurs de l’Union européenne.