S’orienter dans le machine learning et l’IA : enjeux, débouchés et importance de la pratique
Quels sont les avantages de se former dans ce domaine à la pointe des nouvelles technologies, et avec quelles perspectives d’emploi ? Les réponses avec Baptiste Rousseau, campus manager d’Holberton à Bordeaux, et Adam Diallo, data junior en alternance chez Actual Digital, dans le cadre de notre semaine de l’orientation.
Les enjeux du machine learning et de l’IA, à l’ère de ChatGPT
Le machine learning et l’intelligence artificielle sont en plein essor, cette pratique, dont les premiers travaux scientifiques datent des années 1970, consiste à programmer une machine pour qu’elle apprenne par elle-même sur la base d’un entraînement. Elle bénéficie actuellement de forts progrès techniques, et notamment d’une plus importante puissance de calcul, ce qui permet d’obtenir de meilleurs résultats, avec des capacités qui s’étendent de plus en plus (texte, image, son, vidéo…).
Concrètement, il s’agit d’entraîner une machine à partir d’un jeu de données, en lui donnant le problème et la solution, c’est ce qu’on appelle de l’apprentissage supervisé. Une fois qu’elle est prête à fonctionner, on va lui fournir les données d’un problème, sans lui indiquer la solution, explique Baptiste Rousseau, campus manager d’Holberton à Bordeaux.
Une nouvelle famille d’intelligence artificielle fait la une de l’actualité : les large language models, ou LLM, qui sont désormais accessibles au grand public. Le directeur de campus précise : « il faut imaginer des milliards et des milliards de mots, ainsi que des milliards et des milliards de paramètres, qui se réajustent pour produire la réponse la plus probable par rapport à une requête ». Grâce à des interfaces utilisateurs bien conçues, à l’image de celle de ChatGPT qui a été développé par OpenAI, les internautes ont la sensation que la machine réfléchit avant de donner la réponse à leur question.
Techniquement, ces solutions apportent la suite de mots la plus probable par rapport à la question posée. Comme elles sont extrêmement bien entraînées et qu’elles bénéficient d’une très forte puissance de calcul, elles donnent des résultats qui sont impressionnants pour des personnes qui découvrent ces technologies-là. Le risque : on est en droit de se demander si la machine dit la vérité, ou si elle nous envoie de fausses informations.
En choisissant de vous orienter dans cette voie, vous maîtriserez de nouvelles formes d’intelligence artificielle, vous pourrez continuer de les développer « en assemblant de nouvelles briques », en vue de proposer des usages innovants aux utilisateurs.
Son champ d’application étant large, les entreprises ont de plus en plus besoin d’experts ayant une compréhension suffisamment fine de leur fonctionnement pour être capable de les mettre à jour, de les maintenir et de les faire évoluer.
Les perspectives d’emploi : de la data analyse à l’ingénierie de données
Du côté des débouchés, de belles opportunités de carrières s’offrent aux futurs professionnels du machine learning et de l’IA, avec deux grandes familles de métiers qui se démarquent :
- les data analysts : ils analysent et préparent les données, une phase essentielle pour savoir si les data disponibles sont suffisamment exploitables, afin que la machine puisse les comprendre et les traiter.
- les data engineers : lorsque la base de données est prête, ces spécialistes de l’ingénierie de données vont réfléchir et tester des algorithmes à implémenter en vue de créer un modèle d’IA, par exemple.
Ce sont des métiers qui recrutent beaucoup car les entreprises disposent d’un grand volume de data, et la donnée représente « le pétrole » de l’intelligence artificielle. Notre formation, chez Holberton, leur permet de se positionner sur ces deux disciplines, grâce à la partie algorithmique de notre programme. Nos étudiants maîtrisent toutes les pratiques et les outils nécessaires pour pouvoir rayonner sur l’ensemble du spectre que représente le machine learning et l’intelligence artificielle.
C’est le cas d’Adam Diallo, data junior en alternance chez Actual Digital et qui étudie dans ce domaine sur le campus d’Holberton à Toulouse. Passionné par la data et l’IA, un secteur dans lequel il souhaite faire carrière, il participe actuellement au projet « churn » au sein de son entreprise.
Je participe à la réalisation d’une étude à partir de la base de données clients qui nous a été fournie. On étudie en particulier l’inactivité des candidats. On trace des graphes pour mesurer le nombre de missions qui ont été effectuées au cours de l’année. On fait des calculs, de la collecte de données pour rassembler l’ensemble des éléments, en vue de construire un modèle prédictif. Cela permet à l’entreprise d’anticiper le moment où des candidats vont être susceptibles de partir.
Dans le cadre de son alternance, l’étudiant apprécie d’avoir la possibilité d’échanger et de collaborer avec les différentes parties prenantes du projet (RH, équipes marketing…), d’être confronté à un projet à multiples facettes, tout en utilisant des compétences techniques qu’il continue d’acquérir tout au long de son apprentissage au sein d’Holberton, en spécialisation machine learning et IA.
Je me sers de toute la partie technique, avec notamment SQL, le langage de programmation Python, ses différentes librairies et la modélisation des données. J’utilise SQL surtout pour la récolte de données. Que ce soit l’apprentissage de SQL ou de Python, les cours sur ces deux langages m’ont été très utiles dans le cadre de mon alternance chez Actual Digital.
À noter que ChatGPT fait également partie de la boîte à outils de l’étudiant : « je l’utilise pour la programmation. Je lui fournis du contexte et il m’apporte une orientation, parfois il peut même me donner les réponses à mes questions. Mais je m’en sers intelligemment, en passant du temps à le relancer avec de nouveaux prompts pour obtenir ce que je recherche ».
L’apprentissage par projet : la recette gagnante d’Holberton
Pour accompagner ses étudiants, comme Adam Diallo, vers la réussite, Holberton s’appuie sur la méthode pédagogique de l’apprentissage par projet, c’est-à-dire « apprendre en faisant ». Chaque semaine, les élèves ont un volume de projets à réaliser : « cela peut aller d’un projet sur 15 jours ou parfois 2 à 3 projets par semaine. ». Pour les mener à bien, l’école leur transmet des ressources, et ils apprennent grâce à la pratique à travers un cycle qui consiste à : « j’essaye, je fais une erreur, je corrige cette erreur et j’apprends ».
Une immersion sous la forme de sprints et de projets techniques
Chaque projet est organisé sous la forme de sprint et décomposé en tâches, qui vont nécessiter de produire du code informatique. La production de ce code va être revue, soit de manière automatique, soit assistée par les coachs techniques. L’objectif pour les étudiants : apprendre toutes les bases conceptuelles autour des enjeux du développement informatique, en écrivant dans des langages de programmation et en créant des programmes, tout en acquérant la capacité de résolution de problème, une compétence essentielle dans ce domaine.
Dès le début de la formation, nous plaçons nos étudiants dans un cadre le plus professionnalisant possible, pour leur permettre de se confronter à cette itération continue de résolution de problèmes, qui va être leur quotidien. Ainsi, lorsqu’ils arrivent en entreprise, ils savent déjà comment procéder. De manière générale, nous les préparons à la vie active, à trouver leur futur emploi, à tous ces petits détails qui les aideront à adopter une posture professionnelle, tout en étant conscients de ce sur quoi ils seront attendus sur leur futur poste, précise Baptiste Rousseau.
Un constat partagé par l’étudiant en alternance Adam Diallo : « je trouve que la méthodologie par projet est particulièrement bien adaptée à la réalité du marché, car on reste concentré sur la pratique. On devient ainsi plus rapidement opérationnel pour nos missions en entreprise. » Parmi les projets développés figurent la reconnaissance d’objet, la détection de mouvements, ou encore la conception de moteur de recommandations personnalisées. « L’un de nos étudiants est en train de travailler à partir d’une base de données de films pour générer des questionnaires, qui vont permettre de vérifier si les spectateurs ont bien compris le film qu’ils ont vu, notamment pour faire des progrès en langue étrangère », ajoute le directeur de campus.
De l’entraide, un fort ancrage à l’international… et un mois d’essai gratuit !
Après avoir acquis pendant 9 mois les piliers du développement informatique, les étudiants d’Holberton vont ensuite renforcer leurs connaissances en choisissant la spécialisation de leur choix. Si l’entraide fait partie de ses valeurs fondamentales, l’école s’appuie sur son réseau composé d’une trentaine de campus situés dans 15 pays, au contact des entreprises locales aux quatre coins du globe. Pour le directeur de l’établissement bordelais, ce fort ancrage à l’international permet de mieux faire la différence entre « la tendance du moment, qui s’arrêtera dans 3 mois » et « le mouvement de fond qui va bouleverser le monde de l’informatique et sur lequel il faut que l’on forme nos étudiants pour qu’ils restent à la page. » Des référents à l’échelle nationale et mondiale accompagnent aussi les apprenants au cours de leur apprentissage.
Avec 3 rentrées par an (en juin, en octobre et en février), il n’est jamais trop tard pour rejoindre l’école Holberton. Le plus : vous bénéficiez d’un mois gratuit et sans engagement pour tester la formation. « Si vous avez encore des hésitations, parce que vous n’avez jamais codé par exemple, vous avez la possibilité de venir découvrir, par la pratique, ce que c’est le développement, et vous rendre compte si cela vous plaît vraiment et si vous avez envie d’aller plus loin, en vue d’embrasser une carrière professionnelle sur le long terme dans ces métiers. »
Une recette gagnante pour les étudiants d’Holberton, à l’image d’Adam Diallo, qui conclut par ce conseil aux futurs apprenants :
Croyez en vous et, surtout, ne vous laissez pas déstabiliser. Si vous vous investissez dans la formation, vous pourrez aller très loin et réaliser des choses que vous ne pensiez peut-être pas être capable de faire. Au fur et à mesure, je me rends compte de mes progrès. Je pense avoir beaucoup évolué depuis que je suis entré chez Holberton, pas seulement techniquement, mais aussi au niveau de la collaboration et des échanges, pour réaliser des projets en commun.
Se former en machine learning et IA avec Holberton