3 questions à se poser avant de développer un site avec Squarespace

Vous envisagez de créer votre site vitrine, blog ou boutique avec Squarespace ? Voici les critères à examiner avant d’opter pour cette plateforme axée sur le no code.

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La solution est parfaitement adaptée à certains profils, comme les créatifs ou les entrepreneurs, observe Florence Picol. © Bilal Ulker - stock.adobe.com

Tout projet, qu’il soit entrepreneurial ou créatif, mène inévitablement à la même question : sur quelle plateforme construire son site ? Derrière le mastodonte WordPress, aussi complet que déroutant pour les néophytes, Squarespace peut, à l’instar de Wix, être considéré comme une alternative crédible. Et bien plus simple à appréhender, sur le papier.

La plateforme, lancée aux États-Unis en 2003 et qui dispose d’une version française depuis 2019, gagne progressivement du terrain grâce à une ambitieuse promesse : ouvrir le développement web à tous les profils, même aux non-techniciens, grâce à une approche no code, des modèles prêts à l’emploi et un éditeur drag and drop. Mais répond-elle vraiment à tous les besoins ? Est-elle adaptée à tous les types d’activités et de projets ? Pour BDM, Florence Picol, experte Squarespace depuis 2018, décrypte les atouts et les limites d’un outil qui revendique 5,2 millions d’abonnements actifs dans le monde. Mais qui reste encore relativement confidentiel en France.

Squarespace est-il réellement facile à prendre en main, même sans compétences techniques ?

On touche ici à la promesse de Squarespace : abaisser – voire complètement supprimer – les barrières techniques pour permettre à chacun de concrétiser son projet en ligne. Mais est-elle véritablement tenue ? Oui, répond sans détour Florence Picol. « Je prêche pour ma paroisse, mais je trouve l’outil vraiment plus simple ! », s’amuse-t-elle. Elle insiste sur l’intuitivité de la plateforme, conçue pour faciliter le parcours de l’utilisateur à chaque étape sans le noyer dans une multitude de menus, tout en offrant des centaines de fonctionnalités. « La principale différence avec WordPress, par exemple, se situe au niveau de l’interface. Elle va se gérer plus facilement. Squarespace est connu pour être très accessible : l’idée était de simplifier l’outil le plus possible, avec un seul menu à gauche, où l’on retrouve les fonctionnalités principales, et sur le reste de l’écran, une grande interface avec l’éditeur pour modifier son site. Tout est directement à dispo », souligne-t-elle.

Pour ceux dont ce n’est pas le métier, c’est plus simple, puisque c’est 100 % no code.

Les exemples de l’Éditeur intuitif (Fluid Engine, en anglais) déployé à l’automne 2022, et plus récemment de Final Touch (Finish Layer, en anglais) et de Beacon AI, illustrent parfaitement la volonté de Squarespace de rendre le développement web plus accessible. Alors que Fluid Engine simplifiait déjà la mise en page avec le glisser-déposer et l’édition en temps réel, Beacon AI accélère la configuration et la gestion des e-shops. Dépeint comme un partenaire commercial boosté à l’IA, il permet de créer des fiches produits en quelques secondes, par exemple, mais aussi de recevoir des conseils clairs et personnalisés pour stimuler sa croissance et développer son activité. Quant à Final Touch, ce sont de nouveaux outils de conception avancés (animation, transformation des blocs, masquage pour la version mobile, etc.), mais suffisamment intuitifs pour que tout le monde puisse les utiliser. « Squarespace est de plus en plus puissant, tout en restant simple à utiliser pour le grand public. C’est leur gros point fort », estime Florence Picol.

Squarespace amène cet aspect facilitant. Les blocs sont facilement ajustables. On comprend facilement comment ajouter une section, une page… c’est très intuitif.

Enfin, pour séduire un public d’entrepreneurs pas forcément à l’aise avec la technique, Squarespace a aussi fait un pari : celui d’adopter très tôt l’intelligence artificielle. Depuis plusieurs mois, la plateforme propose un Kit de design avec IA qui aide à surmonter le syndrome de la page blanche : en répondant à quelques questions sur leur activité, leur proposition de valeur ou leurs objectifs, les utilisateurs obtiennent une ébauche de site censée correspondre à leur image, avec des palettes de couleurs, des typographies ou une mise en page adaptée. Encore perfectible, cette fonctionnalité, nourrie par des milliers de portfolios, sites vitrine ou blogs existants, présente l’avantage d’accélérer la mise en ligne, un objectif au cœur de la stratégie de Squarespace pour élargir son audience.

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Le Kit de design alimenté par l’IA permet de facilement ajouter des pages ou des fonctions adaptées. © Squarespace

Squarespace est-il facilement personnalisable ?

Depuis son lancement aux États-Unis, Squarespace s’est fait un nom grâce à son approche tout-en-un et sa simplicité d’utilisation. Mais aussi, et surtout, grâce à la qualité visuelle et à la variété de ses designs préconçus. Une réputation qui n’est pas usurpée, selon Florence Picol. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi la solution était, à l’origine, « privilégiée par les créatifs, notamment les photographes, créateurs, designers », rappelle-t-elle.

Aujourd’hui, la plateforme s’adresse toujours à eux, mais aussi aux gens qui ont lancé une marque, font du e-commerce ou gèrent une activité entrepreneuriale. Beaucoup de fonctionnalités sont intégrées, comme la facturation en ligne, la prise de rendez-vous, l’emailing ou la création d’espace membre.

Reste une question : ces modèles, justement, sont-ils figés ou réellement modulables, comme sur Wix ou sur WordPress ? Pour Florence Picol, la réponse est sans ambiguïté : « Il y a plein de modèles à dispo, mais c’est toujours la même base », explique-t-elle. Même si on préfère un autre template, on peut toujours copier ses couleurs ou son design et l’appliquer sur son site. Tout est malléable. Le template ne vous enferme pas : c’est une base de travail. Ils sont là pour vous inspirer. »

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Squarespace propose actuellement 173 templates. © Squarespace

Pour enrichir sa centaine de templates prêts à l’emploi, responsive et censés s’adapter à différents usages, la plateforme propose plusieurs options de personnalisation, au sein de son éditeur intégré : gestion des marges et des espacements, choix des couleurs, modification des typographies… Et pour ceux qui ont quelques bases techniques, il est possible d’aller plus loin. « Si on veut aller pousser la customisation, intégrer du code JavaScript, HTML, CSS, des API, on peut, précise-t-elle. Si vous avez déjà vos wireframes, il est également possible de partir d’un template vide ».

Squarespace convient-il à tous les projets ?

Si la solution présente de solides atouts, elle s’adresse surtout à certains profils, comme les indépendants, les PME ou les créatifs, observe Florence Picol. « En général, je conseille Squarespace à tous ceux qui ont besoin d’un site vitrine. Ça peut être une association, une boutique, un resto, un coach sportif… Ce sera plus simple pour eux pour la maintenance ensuite. Un aspect qu’on oublie trop souvent et qui est très important », précise-t-elle. L’outil est bien adapté aux freelances, mais aussi à de petites boutiques e-commerce, pour tester rapidement un concept entrepreneurial, notamment grâce à son système de facturation intégré. « Shopify est plus connu, mais c’est vite cher. Et il y a aussi des start-up ou des boîtes assez grosses qui commencent avec Squarespace, parce qu’en une journée, on peut avoir son site en ligne ».

Mais cette simplicité a un coût : Squarespace sera forcément plus limité. « Il y a des choses qu’on ne pourra pas faire, ou plus difficilement, nuance-t-elle. WordPress, il n’y aura pas de limite. On peut tout faire. Pour des boîtes avec des besoins de développement avancés ou avec des fonctionnalités spécifiques, c’est sûr qu’il n’y aura pas de barrières. Mais il y aura plus de technique à gérer, avec des plugins, des extensions… Il faut clairement s’y connaître, pour le coup ».

Picture of Florence Picol

Florence Picol, Formatrice Squarespace

Après un début de carrière dans l’édition, Florence Picol a passé cinq ans chez Showroomprivé, où elle a exercé les fonctions de conceptrice-rédactrice puis de brand content manager. En 2018, elle se lance en freelance dans la création de site Squarespace et créé sa propre formation pour apprendre l’outil. Depuis 2024, elle est devenue Community Leader.

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