SUP’Hackathon : les étudiants de SUP’Internet réinventent les réseaux sociaux en 24 heures
SUP’Internet a proposé à ses étudiants de participer à un hackathon pendant le confinement. Ces derniers avaient 24 heures pour imaginer un réseau social de circonstance, en groupe et à distance.
Un hackathon à distance pour s’adapter au contexte
Comment continuer à créer du lien, à travailler en groupe et à apprendre de manière efficace quand on est étudiant pendant le confinement ? Pour répondre à cette question, plusieurs intervenants professionnels de SUP’Internet ont lancé l’idée il y a quelques semaines d’organiser un hackathon à distance. Une manière de s’adapter au contexte, de compléter les autres projets proposés dans l’année, mais aussi de se confronter à une autre réalité, selon Etienne Lestieu, le responsable pédagogique de SUP’Internet : « nous proposons aux élèves de première année un projet transversal qui se déroule sur plusieurs mois. L’objectif, avec ce hackathon, était d’imposer un brief à réaliser dans un temps beaucoup plus réduit. C’est une autre manière de travailler, proche de certaines problématiques qu’ils pourront rencontrer en entreprise. »
Parmi ces intervenants à l’origine du SUP’Hackathon, on retrouve Julia Werkoff, qui enseigne la gestion de projet web, et qui est fondatrice de l’agence Steloria. Cette ancienne élève de SUP’Internet précise que ce hackathon « permettait de motiver nos étudiants de première année. Pour beaucoup, ils connaissent encore peu le monde du web, car ils débutent leur cursus. C’est donc une bonne manière de plonger dans le grand bain ! » Et les élèves n’étaient pas les seuls à découvrir le format. « C’est la première fois que l’on organisait un hackathon, nous avons donc dû nous renseigner avant de le mettre en place, comprendre comment ce genre d’évènement peut devenir un succès. Une fois le projet mis en place, et avec l’aide d’Etienne Lestieu, nous l’avons proposé aux étudiants qui ont été très enthousiastes à cette idée. »
Des Masterclass pour lancer 24 heures de travail
47 étudiants de première année ont participé à l’évènement, répartis en 6 groupes de 5 à 8 personnes issues des différentes spécialités enseignées : web design, web développement et web marketing. Le thème choisi : « Réinventer les réseaux sociaux dans un contexte de confinement, où ces outils sont devenus presque indispensables. » Le départ a été donné jeudi 16 avril à 18 heures, pour 24 heures de travail acharné. Pour débuter dans les meilleures conditions, les trois intervenants qui encadraient le SUP’Hackathon ont animé des Masterclass, chacun dans sa spécialité : Julia Werkoff sur l’origine des réseaux sociaux, Gabriel Monier sur l’UI et l’UX Design des réseaux sociaux et Baptiste Fehrenbach sur les bases de données liées aux réseaux sociaux. « L’objectif était de les aider sur la problématique qu’on leur avait présenté, et de les accompagner ensuite pendant toute la durée de l’évènement pour les aiguiller dans la gestion de leur projet », explique Etienne Lestieu.
Les trois intervenants professionnels se sont rendus disponibles pour aider les porteurs de projets en continu : « nous nous sommes relayés. Je me suis rendue disponible jusqu’à 1h du matin puis à partir de 8h, quand Baptiste et Gabriel ont veillé jusqu’à 4h et ont repris à 10h. Cela nous a permis d’être présent tout au long du hackathon pour distiller nos conseils et nos retours. »
La compétition vue par les participants
Avec un temps limité, les étudiants ont dû s’organiser rapidement. En commençant par constituer leur team, un passage important selon Maxime Perraud, un participant spécialisé en Web Development. « Nous avons essayé de créer un groupe avec des personnes que l’on connaissait déjà, pour être en confiance et pouvoir avancer rapidement. Il était important d’avoir des affinités professionnelles pour que le groupe se complète bien. » Dans la même équipe, Charlène Huynh, spécialisée en Web Design, explique que le second moment clé a été le choix de l’idée de départ. « Nous avons commencé par élire un chef de projet pour cadrer les choses. Nous nous sommes ensuite regroupés pour trouver une idée. Ce brainstorming a duré longtemps, nous souhaitions vraiment faire quelque chose d’innovant. »
L’idée retenue a été le rapprochement des personnes âgées avec leur famille grâce à la technologie, sujet d’actualité en cette période d’isolement et de confinement. Un problème courant à résoudre, et quelques heures pour créer le projet. Chaque membre de l’équipe sera mis à contribution sur ses champs d’expertise. L’objectif : présenter des maquettes prototypées à la fin des 24 heures permettant de se projeter sur le réseau social inventé, mais aussi une landing page de présentation, et une stratégie marketing liée. « Notre défi était de rendre l’application intuitive pour un public peu à l’aise avec les outils informatiques. Il fallait également prendre en compte l’accessibilité. Nous avons fait attention au vocabulaire utilisé, aux éléments de design, aux couleurs, aux contrastes, aux boutons ou encore à la taille des polices », explique Charlène.
Et le gagnant est…
Après 24 heures de travail, chaque groupe a pu présenter son projet entre 19h et 21h lors des soutenances finales. Ils ont été soumis au vote des étudiants de l’école, des alumni, des intervenants professionnels et de l’équipe de SUP’internet. Les 6 projets en compétition étaient :
- Gramophone, une solution digitale à l’isolement des personnes âgées
- Craft, un réseau social « Do It Yourself » et de bricolage
- Héra, un réseau social alternatif proposant aux utilisateurs d’incarner un personnage fictif
- Muzaique, un réseau social autour de la musique
- S’UP, plateforme de stand-up et de contenus humoristiques
- Swipe : « on ne crée pas des discussions mais des relations »
Le pitch réalisé et les votes décomptés, c’est Gramophone, le projet de Charlène, Maxime et de leurs 4 co-équipiers qui a raflé la mise. Avec à la clé des cadeaux, la satisfaction d’avoir remporté la compétition, mais aussi le plaisir d’avoir des retours enthousiastes en interne comme en externe, indique Charlène : « nous avons posté notre idée sur les réseaux sociaux et nous avons eu de nombreux retours d’infirmières et d’aides-soignantes qui ont trouvé l’idée extrêmement intéressante et qui voulaient plus d’informations. Une belle preuve que le besoin est là et que notre idée est viable. »
Un intérêt pédagogique fort
En dehors de l’aspect ludique, l’intérêt pédagogique de la démarche est évident, comme l’explique Etienne Lestieu. « Ce hackathon a été l’occasion pour nos étudiants de travailler sous pression et avec de fortes contraintes. Des contraintes de temps, bien sûr, mais aussi de brief imposé, à l’instar de ce qu’ils rencontreront dans leur vie professionnelle. La période des stages arrivant, cela a également permis de les préparer au télétravail et à la collaboration à distance. » Même son de cloche de la part des étudiants. Pour Maxime, le fait de n’avoir eu que 24 heures a aidé « à aller à l’essentiel, à optimiser notre temps pour le rendre le plus utile possible. Cela nous a poussé à essayer de faire les bons choix en première intention. Nous avons dû analyser les possibilités en amont, prendre notre temps pour réfléchir notre projet et pouvoir le dérouler en mobilisant nos connaissances rapidement. C’est quelque chose qui nous sera très utile dans des projets plus longs. »
L’évènement a également mis au centre des pratiques la notion de transversalité des compétences chère à SUP’Internet, comme l’explique Julia Werkoff : « il était important de les faire travailler ensemble, chacun apportant des compétences propres à sa discipline. Cela permettait de leur montrer la complémentarité entre ces savoir-faire, mais aussi d’apprendre à travailler ensemble, à s’adapter, à trouver des idées et à faire des concessions pour mener le projet à terme. Et bien sûr d’aller au bout d’eux-mêmes ».
Vu le succès du format, ce dernier pourrait être renouvelé voire même élargi, selon Etienne Lestieu : « nous réfléchissons à une deuxième session, qui serait ouverte à nos alumni et à nos étudiants actuels sur la base du volontariat. Avec ce même principe : une problématique imposée et un délai de 24 heures. » Une manière de satisfaire les nombreux observateurs de l’évènement qui ont fait part de leur souhait de participer également !
