Les règles de la ponctuation et les conventions typographiques en français

Découvrez les règles de la langue française en termes de ponctuation ou de typographie.

Ponctuation regles français
Les règles en français peuvent varier par rapport à celles adoptées en langue anglaise. © MarioE - stock.adobe.com

Dans le domaine numérique, les rédacteurs web et les gestionnaires de contenu doivent posséder des compétences rédactionnelles irréprochables. Si la précision orthographique est souvent mise en avant, certaines règles sont parfois sous-estimées : l’importance de l’espace avant le point-virgule, la précision requise dans l’usage de la ponctuation, et les subtilités de l’espacement avant les signes de ponctuation, etc. Ces principes typographiques, incluant aussi l’usage correct des majuscules, sont cruciaux pour la clarté et le professionnalisme du contenu, enrichissant ainsi l’expérience du lecteur.

Ponctuation : faut-il mettre un espace avant un point, une virgule ou un point virgule ?

Pas d’espace avant, un espace après

  • Point : On ne met pas d’espace avant un point.
  • Virgule : Après une virgule, il y a toujours un espace.
  • Points de suspension : S’il y a toujours un espace après les points de suspension, il n’y en a jamais avant…
  • Parenthèse fermante : Il n’y a pas d’espace après une parenthèse fermante (au sein d’une phrase) sauf si elle se ferme avant un point ou une virgule. 
  • Crochet fermant : Pour le crochet [certes moins utilisé] fermant, la règle est la même que pour la parenthèse fermante.
  • Guillemets anglais fermants : Les guillemets dits « anglais » fermants n’ont pas d’espace avant, mais un espace après. 

Un espace avant, pas d’espace après

  • Parenthèse ouvrante : Il y a un espace avant une parenthèse fermante (au sein d’une phrase) mais jamais après.
  • Crochet ouvrant : Pour le crochet [certes moins utilisé] ouvrant, la règle est la même que pour la parenthèse ouvrante.
  • Guillemets anglais ouvrants : Les guillemets dits « anglais » ont un espace avant, mais pas après.

Un espace avant, un espace après.

  • Tiret d’incise : Le tiret d’incise – et c’est le seul signe à afficher cette règle – doit être précédé et suivi d’un espace.

Un espace insécable avant, un espace après.

  • Deux-points : Voici la règle après deux points : un espace insécable avant, un espace après.
  • Point-virgule : Pour un point-virgule, la règle est identique ; un espace insécable avant, un espace après.
  • Point d’exclamation : La règle est simple pour le point d’exclamation ! Un espace insécable avant et un espace après.
  • Point d’interrogation : Vous voulez connaître la règle pour le point d’interrogation ? Un espace insécable avant, un espace après.
  • Guillemets français fermants : Les guillemets dits « français » fermants ont un espace insécable avant et un espace après.
  • Pourcentage : 100 % des pourcentages intègrent un espace insécable avant et un espace après.
  • Signes mathématiques : Pour les signes mathématiques, il y a un espace insécable avant + un espace après.

Un espace avant, une espace insécable après

  • Guillemets français ouvrants : Les guillemets dits « français » ouvrants ont espace avant, une espace insécable après.

À noter : un « espace insécable » est un caractère spécial, permettant d’éviter un saut de ligne entre deux éléments (si un mot, suivi de guillemets français fermants, ne « passent pas » sur une ligne, le dernier mot et les guillemets doivent être placés ensemble, à la ligne, le guillemet ne doit pas se retrouver « seul »).

Les règles liées aux majuscules

Quand faut-il mettre une majuscule en français ?

Les règles concernant l’usage des majuscules en français peuvent être assez détaillées, mais voici les principales :

  • Début de phrase : une majuscule est toujours utilisée en début de phrase après un point, un point d’exclamation, un point d’interrogation, ou après des points de suspension qui marquent la fin d’une phrase complète.
  • Noms propres : les noms de personnes, de lieux, de marques, et les titres (livres, films) prennent une majuscule. Exemple : Paris, Christine, Google, etc.
  • Jours, mois, et fêtes : les jours de la semaine et les mois de l’année sont écrits avec une minuscule en français (contrairement à l’anglais). Cependant, les noms des fêtes prennent une majuscule. Exemple : lundi, janvier, Noël.
  • Titres de civilité et de fonction : lorsqu’ils sont suivis d’un nom propre ou utilisés seuls en adresse, les titres de civilité et de fonction prennent une majuscule. Exemple : Monsieur Dupont, Madame la Directrice. Par ailleurs, on utilise la majuscule pour les « titres uniques de l’administration », comme le Président de la République.
  • Adjectifs dérivés de noms géographiques : les adjectifs qui dérivent de noms géographiques prennent généralement une minuscule, sauf s’ils sont utilisés dans un contexte historique ou artistique spécifique où ils peuvent conserver la majuscule. Exemple : la cuisine française, mais le Baroque Français.
  • Langues : les noms de langues prennent également une minuscule. Exemple : français, anglais, espagnol.
  • Institutions et organismes : les noms d’institutions, d’organismes et de documents officiels prennent une majuscule pour chaque mot significatif. Exemple : la Cour Suprême, l’Assemblée Nationale, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
  • Points cardinaux : ils prennent une majuscule lorsqu’ils désignent une région ou sont utilisés dans un nom propre, mais une minuscule lorsqu’ils indiquent une direction. Exemple : le Sud de la France, mais aller vers le sud.

Faut-il mettre un accent sur une majuscule ?

L’Académie française indique que « l’accent a pleine valeur orthographique ». Ils doivent donc être présents sur les lettres en majuscule. Cette pratique longtemps négligée en raison de contraintes techniques liées aux machines à écrire et aux premiers ordinateurs. Avec une d’humour, l’Académie française ajoute : « Il est important, en effet, de distinguer FAUT-IL SUPPRIMER LES RETRAITES ? de FAUT-IL SUPPRIMER LES RETRAITÉS ? »

Pour connaître les raccourcis clavier des accents sur les majuscules, nous vous invitons à consulter l’article ci-dessous !

Les autres règles typographiques

Comment écrire les chiffres et les nombres en français ?

Voici les règles à adopter pour l’écriture des nombres en langue française :

  • Tirets dans les nombres : les tirets sont utilisés pour les nombres composés allant de 17 à 99, à l’exception des dizaines entières. Les centaines, milliers ou millions s’écrivent sans tiret. Par exemple, on écrit « quatre-vingt-dix-neuf » mais « mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ».
  • Nombres décimaux : la partie entière et la partie décimale d’un nombre sont séparées par une virgule – par exemple « 3,14 » –  et non par un point.
  • Groupement des chiffres : pour une meilleure lisibilité, les grands nombres sont groupés par espaces tous les trois chiffres, comme « 1 000 000 ». Cette règle ne s’applique pas aux années (on écrit 1950 et non 1 950) et aux numéros de téléphone.

Faut-il écrire M. ou Mr. en français ?

En français, l’abréviation correcte pour « Monsieur » est « M. » et non « Mr. », qui est fréquemment utilisée dans les pays anglophones pour « Mister ». Cette distinction est essentielle, particulièrement dans les écrits formels et professionnels. L’abréviation « M. » doit toujours être suivie d’un point, car cela indique qu’il s’agit d’une abréviation. Par exemple, on écrira « M. Dupont » pour « Monsieur Dupont ». Utiliser « Mr. » dans un contexte francophone peut être perçu comme une erreur ou une influence indue de l’anglais. Il est donc recommandé de s’en tenir à « M. » pour respecter les normes typographiques du français.

Quelles sont les règles de l’italique ?

L’italique est une forme de typographie utilisée pour mettre en évidence certaines parties du texte, améliorer la lisibilité ou distinguer différents types de contenu. Voici les principales utilisations de l’italique en français :

  • Mots étrangers et expressions latines : l’italique est souvent employé pour les mots et expressions qui ne sont pas encore intégrés dans l’usage courant du français, tels que des mots latins ou des termes techniques spécifiques. Par exemple, status quo ou habeas corpus.
  • Titres d’œuvres : les titres de livres, films, œuvres d’art, pièces de théâtre, et autres œuvres culturelles sont généralement mis en italique. Cela aide à les distinguer du reste du texte. Par exemple, Le Rouge et le Noir de Stendhal.
  • Accentuation : l’italique peut être utilisé pour mettre en relief un mot ou une phrase dans un texte pour en accentuer le sens, similaire à l’utilisation des guillemets pour insister sur une expression. C’est une manière de souligner l’importance ou l’étrangeté d’un terme.
  • Noms de bateaux ou d’aéronefs : les noms de véhicules comme les navires ou les avions sont aussi souvent stylisés en italique. Par exemple, le Titanic ou l’Airbus A380.
  • Citations : quand une citation est insérée dans un texte, l’italique est parfois utilisé pour la distinguer clairement du reste du discours, bien que cette pratique soit moins courante que l’utilisation de guillemets.
  • Pensées ou dialogues intérieurs : dans les romans ou autres formes de narration, les pensées ou les dialogues intérieurs d’un personnage peuvent être présentés en italique pour les distinguer des dialogues externes.
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9 commentaires
Commentaires (9)
  • Annabelle

    Un rappel toujours utile merci !

    J’ajouterai que pour aller plus loin le Lexique des règles typographiques est disponible dans la plupart des librairies et est un excellent guide en la matière.

  • Obiwan Kennedy

    Deux remarques sur cet article qui fait du bien : tout ce qui permet de limiter le massacre en cours de notre langue écrite est le bienvenu !
    – en typographie, c’est « une » espace et non pas « un » espace ;
    – pour éviter de mémoriser les codes permettant d’obtenir les majuscules accentuées et quelques autres caractères cabalistiques comme le œ, par exemple, on trouve en bas de cette page http://kelyos.fr/plus.php un clavier à installer puis activer (of course) sous Windows (testé sous Vista, 7, 8.x et 10) qui permet de saisir aisément certains de ces caractères avec une logique assez logique (!). Exemples : AltGr+Maj+é pour le É, AltGr+Maj+ç pour le Ç, AltGr+o pour le œ ou, bien entendu, AltGr+Maj+o pour le Œ.

  • François

    Bonjour,
    En typographie, le mot « espace » est féminin (https://www.wikiwand.com/fr/Espace_(typographie))
    Bonne journée,

  • Laurent

    Très intéressant votre article qui regroupe bien les bases essentielles de la typographie. Le mot espace au féminin car il désigne, à l’origine, le caractère en plomb utilisé pour séparer les mots ou signes de ponctuation. On doit dire : une espace insécable, une espace fine, etc.
    Aujourd’hui, il semble que l’usage autorise le masculin.

  • ROUSSEAUX DENIS

    Excellente mise au point ! Je citerais volontiers une des sources possibles qui est à mon avis la bible du typographe :  « Manuel de typographie française élémentaire »  de Yves Perrousseaux, qui mériterait d’être entre les mains de tous les professionnels de web. Il faut dire également que la plupart des systèmes informatiques n’aident pas vraiment à respecter ces règles, à moins d’un travail soutenu du rédacteur.

  • Sway

    Bonjour, je vois de plus en plus souvent l’insertion de points dans les mots pour le féminin et le pluriel, exemple :  » Bonjour à tou·te·s  » au lieu de la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin ou des habituelles parenthèses. Savez-vous quelle est l’origine de cette tendance rédactionnelle ? J’ai pensé à une revendication pour l’égalité des sexes ou la distinction des genres, mais c’est tout de même un peu flou. Merci d’avance !

  • Point F

    Sway, il s’agit de l’écriture inclusive. La règle du masculin qui l’emporte sur le féminin est petit à petit en train d’être abandonnée. En rédaction, nous sommes en train de revenir aux règles de grammaire qui étaient en vigueur avant l’arrivée du « fameux » masculin qui l’emporte sur le féminin. On féminise aussi les métiers et on utilise le point-milieu.

  • Marie-Ida Ida Artusi-Tessier

    Néanmoins, même si cette écriture inclusive part, en soi, d’une bonne conception des choses, elle est techniquement difficile à appliquer, et cela pour plusieurs raisons. La première, à mon sens, est le fait que cette écriture est forcément réservée à l’écrit, car elle est tout bonnement imprononçable à l’oral… Par conséquent, l’effet escompté est forcément limité.
    En effet, je nous vois mal prononcer : « Bonjour Madame, je voudrais un pain et une baguette bien cuit·e·s, s’il vous plaît. » Donc, à l’oral, nous sommes obligés d’en rester à l’ancienne règle… à moins d’avoir recours à un étrange : « Bonjour Madame, je voudrais un pain bien cuit et une baguette qui le soit tout autant, s’il vous plaît. »
    Par ailleurs, ce type d’écriture est peu transposable dans d’autres langues romanes. Or, à terme, nul doute que, par effet de mode, pour ne pas être en reste et ne pas passer pour d’affreux « ringards », tout le monde va vouloir s’y mettre. J’ai déjà vu quelque chose d’approchant dans certains textes en italien où c’est encore moins agréable à lire qu’en français et, pour le coup, carrément imprononçable !
    D’ailleurs, pourquoi vouloir toujours, à l’instar de l’anglais sans doute, tout synthétiser ?
    « Bonjour à tous » vous semble « sexiste » ? Un simple « Bonjour à toutes et à tous » n’est-il pas plus convenable et, surtout, bien plus simple à appliquer et à dire ? Pourquoi vouloir toujours « manger » des mots ?

    Je suis correctrice, et ce depuis plusieurs décennies. Je suis donc de plus en plus souvent confrontée aux soucis engendrés tant par l’orthographe dite « réformée » que par l’écriture inclusive ainsi que par le style synthétique que d’aucuns tentent de nous imposer sans trop réfléchir aux conséquences. Nous sommes en pleine phase de douce folie où personne ne sait plus à quel saint se vouer… Quant à nous, correcteurs, il nous arrive par exemple de devoir corriger un livre de trois cents pages où le même mot est souvent indifféremment orthographié selon les deux règles orthographes admises. À nous d’unifier tout cela, tout en ne sachant pas parfois ce que l’auteur et son éditeur souhaitent.
    Il y a quelque temps, j’ai demandé à un éditeur de livres pour la jeunesse s’il souhaitait faire usage de l’orthographe dite « réformée »… Il m’a répondu « oui ». J’ai donc appliqué les fameuses préconisations de 1990, et cela dans tout l’ouvrage, forcément. Bien mal m’en a pris ! Quelques jours après avoir reçu le manuscrit corrigé, ledit éditeur m’a demandé de faire marche arrière et d’appliquer l’orthographe traditionnelle parce que le texte en « nouvelle orthographe », était trop laid !

    Ne marchons-nous pas un peu sur la tête ?

    Pour ce qui concerne l’orthographe « rectifiée », au lieu de brouiller les cartes et d’embrumer un peu plus le cerveau de nos enfants, sous prétexte, qui plus est, de simplifier les choses (ce qui reste à prouver), ne pouvait-on simplement appliquer la règle qui veut que l’orthographe et la grammaire, c’est comme les maths, c’est parfois difficile mais ça s’apprend… « point barre » comme on dit.

    Quant à l’adoption de l’écriture inclusive en réaction à l’énoncé « le masculin l’emporte sur le féminin », il aurait peut-être suffi de le changer en : « le masculin se transforme en genre à valeur neutre (parce qu’il en faut bien un) », c’était peu ou prou ce que, en sa grande sagesse, me disait mon institutrice de CM1 dans les années soixante…

    Et pourtant, je ne suis pas la dernière à me battre pour la cause des femmes. J’estime toutefois qu’il s’agit là d’un faux débat créé par un faux problème. Une goutte d’eau dans un océan d’iniquité. Il en est résulté un ridicule battage médiatique. Or les réels combats des femmes, bien plus sérieux, autrement plus lourds et préoccupants, sont sans aucun doute tout autres.

  • Ylzer

    Bonjour,
    Petite coquille dans le début du texte, très intéressant et exact au demeurant. Je n’ironise pas car j’apprécie très sincèrement.
    « Pas d’espace avant, une espace après : point, virgule, points de suspension, parenthèse fermante, croche fermant, »
    Il est écrit « croche » au lieu de « crochet » qii laisse croire à une faite d’accord ensuite.

    Par ailleurs j’apprécie beaucoup le dernier commentaire sur l’écriture inclusive absurde à mon sens. Il faut apprendre à présent deux orthogtaphes au lieu d’une et les utiliszteurs de la seconde ne manquent pas en effet de mixer les deux dans le même texte, prouvant la paresse davantage que le manque ce cohérence.

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