Microsoft Build : décryptage des temps forts de l’évènement phare des développeurs
A l’occasion de l’édition 2020 de Microsoft Build, nous avons échangé avec Xavier Perret, directeur de l’entité Azure en France.

Cette année encore, les annonces ont été très nombreuses à l’occasion de Microsoft Build, grand-messe annuelle des développeurs organisée par le géant de Redmond, qui a eu lieu exceptionnellement à distance. Un superordinateur avec OpenAI, Fluid Framework, Yammer, Lists, Project Reunion, ou encore Teams, étaient au programme. Pour y voir plus clair parmi ces nouveautés, décrypter le fil conducteur de ces annonces et comprendre ce qui guide Microsoft dans ses choix, nous avons interviewé Xavier Perret, directeur de l’entité Azure en France.
Microsoft Build a eu lieu cette année à 100% en ligne. Qu’est-ce que cela change ? Faut-il s’attendre à vivre ce genre d’évènements à distance désormais ?
Je ne pense pas que l’on se dirige vers des rendez-vous uniquement digitaux, on devrait continuer à assister à un mix des deux. On se rend compte que même si Build a lieu cette année à distance sur Internet, l’engouement reste extrêmement soutenu. Les sollicitations restent nombreuses. L’audience s’avère beaucoup plus large, mais finalement différente des développeurs qui se déplaçaient auparavant et qui faisaient ainsi partie des « happy fews » à pouvoir venir, ce qui générait un engagement plus fort. Cela reflète aussi probablement un intérêt croissant au sujet de l’impact des développeurs sur toutes les entreprises. La résonance est donc différente, même si les deux formats sont intéressants. Le fait de vivre l’évènement en mode 100% digital est également un beau symbole de la capacité des développeurs à pouvoir travailler à distance, à rester productifs et continuer à être curieux et se former d’eux-mêmes. Et cela, même dans une période où ils ont été particulièrement sollicités.
Azure fête ses 10 ans cette année, hors version beta. Quel bilan pouvez-vous faire après ce cap symbolique ?
Il y a plusieurs bilans possibles. Tout d’abord, au sein de Microsoft. Azure est une plateforme que l’on fournit à nos clients, aux développeurs mais aussi à nos services internes. Il est intéressant de savoir que Teams ou Minecraft reposent sur Azure ! L’accroissement de l’usage de Teams repose par exemple sur Cosmos DB et sur les autres briques d’infrastructure flexible autour du cloud d’Azure. La plateforme Azure est aujourd’hui complètement transverse et au cœur de l’ensemble de l’activité de Microsoft, de Teams à Power Apps et Dynamics.
Par rapport au marché de manière plus générale, nous sommes un acteur qui se différencie par le fait que nous sommes et restons uniquement une plateforme technologique au service de nos clients et partenaires. L’activité de Microsoft s’adresse par nature aux entreprises, notre mission est de donner le pouvoir aux développeurs et aux métiers de construire et d’inventer leur propre futur sur leur domaine d’expertise. Et de manière globale, le cloud vient en soutien de cette dynamique, il bénéficie donc d’une très bonne croissance dans le monde entier actuellement. Ce qui est bénéfique pour notre plateforme cloud et cela se voit particulièrement en ce moment sur le marché français. Beaucoup ont découvert le télétravail, mais surtout la continuité de business, avec les offres de « desktop as a service » par exemple qui permettent de retrouver l’ensemble de ses applications métiers de son système d’information directement depuis chez soi en toute sécurité et avec la meilleure performance. Le cloud a su répondre à sa promesse d’être flexible, à la hausse comme à la baisse selon les activités, pour toutes les industries qui ont été en particulier impactées par la Covid-19.
Des très nombreuses nouveautés ont été annoncées cette année encore à Build. Peut-on voir dans ces différentes annonces une ligne conductrice ?
Je vois trois logiques dans ces annonces. La première est que les services que nous proposons reposent sur des briques transverses et compatibles entre elles. Ce n’est pas nouveau, Azure Sentinel, notre solution SIEM, se connecte déjà par exemple à Teams pour rapatrier des informations utiles comme détecter de potentiels actes malveillants. Nous travaillons de manière continue pour que tous ces objets se parlent, puisqu’ils reposent sur la même plateforme.
Un deuxième aspect est important, c’est l’ouverture vers l’extérieur. On l’a encore vu avec Fluid Framework cette année, qui est devenu open source. Ce n’est pas un phénomène nouveau sur Azure, un certain nombre d’outils en ont déjà bénéficié, que ce soit sur la data ou sur l’infrastructure. Nous sommes également interconnectés avec un certain nombre de partenaires logiciels comme SAP, Oracle, VMware. Cette continuité d’engagement envers l’écosystème externe, l’open source, les acteurs tiers et les applications tierces est un élément fort de nos annonces cette année encore.
Enfin, le troisième mot clé que je retiens est celui de la performance, au sens de la mise à disposition instantanée de l’information, et au sens de la capacité du cloud à adresser des besoins de plus en plus complexes. On l’a vu avec le superordinateur, crée en partenariat avec OpenAI. C’est également le cas avec Azure Synapse (appelé auparavant SQL Data Warehouse), qui regroupe des data warehouses, et qui a été annoncé il y a quelques mois. Ce produit offre la capacité de construire rapidement des insights sans devoir passer par la transformation de la donnée, directement depuis la data-lake, sans avoir du « extract-transform-load ». C’est une rupture intéressante en termes de performance, surtout quand on a des besoins extrêmement critiques et rapides, comme dans le cas de données de fraude ou de transactions financières par exemple. Cela permet de réagir rapidement en créant des dashboards en temps réel, comme cela a été annoncé à Build cette année avec Azure Synapse Link.
Parmi les nombreuses annonces, lesquelles se démarquent d’après vous par leur impact sur les développeurs au quotidien ?
J’en choisirais deux. La première réside dans le machine learning, avec la mise à disposition de nouveaux outils dans Azure Machine Learning, pour aider à déployer des modèles d’Intelligence Artificielle plus responsables, pour réduire les biais éthiques tout en respectant la protection et la confidentialité des données. Cela fait partie de la philosophie de Microsoft, c’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur car la technologie et l’AI en particulier sont et restent au service des métiers de nos clients ancrées dans des valeurs fortes d’équité et d’inclusion.
La seconde est notre démarche extrêmement homogène sur la manière de rendre les développeurs capables de coder, de collaborer et de délivrer leur code de manière homogène et à distance. Ce continuum où on va pouvoir coder à distance, travailler à plusieurs avec Codespaces, puis publier directement dans un format sans se poser de questions, parce que toute la couche d’infrastructure est sécurisée et prise en charge, est très important. On va ainsi permettre d’améliorer l’efficacité des développeurs en leur permettant de se concentrer sur leur travail et sur leur valeur ajoutée, en liaison avec les métiers. Le coder-collaborer-délivrer, que l’on appelle souvent “code-to-cloud », est vraiment central dans notre philosophie.
D’une manière plus générale, comme Microsoft fait-il pour sentir les besoins et les tendances, et ainsi prioriser les nouveautés sur lesquelles vous travaillez ?
Un premier élément de réponse réside dans la remontée de nombreux insights depuis le terrain jusqu’aux équipes d’ingénieurs. Je remonte moi-même, en tant que directeur d’Azure France, beaucoup d’informations provenant des usages et des besoins exprimés par nos clients. Microsoft a une forte capacité à prendre en compte ces nombreuses sources pour que l’ingénierie puisse prioriser et développer.
Ensuite, la priorisation est faite chez Microsoft en fonction de valeurs extrêmement fortes. Est-ce que cela a de la valeur pour le client ? Est-ce que cela va lui faire gagner du temps ? On le perçoit dans les annonces faites cette année, le gain de temps est une donnée essentielle pour les développeurs, en particulier lorsqu’ils travaillent à distance. Cela a été une problématique particulièrement adressée. Donc si les nouvelles fonctionnalités ne remplissent pas ce cahier des charges, elles ne seront pas prises en compte. Nous avons ainsi toujours en amont d’un choix de développement une forme d’exigence pour être sûr qu’il rentre dans le cadre de la mission ou des valeurs que l’on s’est fixés.
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