10 petits anges du web partis trop tôt (ou pas)

L’avènement des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et des NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) a donné des idées à de nombreuses start-ups naissantes. Pour exister sur des marchés ultra dominés par certains géants, il faut voir grand pour ne pas passer inaperçu. Ou du moins donner des éléments de comparaisons laissant penser qu’on peut le devenir. On ne compte plus les nouveaux Google, les futurs Facebook, mais aussi les Airbnb du ménage ou les Netflix du vélo d’appartement. L’effet d’annonce peut suffire à obtenir une visibilité intéressante lors du lancement, surtout quand un grand nom est associé au projet. Un regard en arrière sur ces anciens mastodontes en devenir prouve tout de même que la route est longue et que les ambitions ne font pas tout. Plongée dans les abysses de l’échec cuisant.

logo-cuilCuil : lancé pendant l’été 2008 par des anciens employés de Google, IBM ou Altavista, Cuil voit grand. Respect de la vie privée, index de 120 milliards de pages web, contenu enrichi sur les pages de résultats… Et 33 millions de dollars de levées de fonds. De quoi générer des articles dans toute la presse spécialisée et généraliste pendant quelques semaines, nourris par le départ du vice-président un mois après le lancement. En septembre 2010, après un rachat avorté, le site ferme ses portes à peine deux ans après sa mise en ligne.

logo-soclSo.cl : en 2011, en pleine montée en puissance des réseaux sociaux, Microsoft se lance dans le grand bain avec So.cl (prononcez social). Le projet s’adresse alors aux étudiants mais permet surtout à la firme de Redmond de venir concurrencer Facebook sur son terrain, comme Google l’a fait quelques mois plus tôt avec Google+. Résultat, après un lancement réservé à quelques écoles et une ouverture « expérimentale » critiquée en 2012, on n’entendra plus jamais parler de So.cl avant sa fermeture en 2017… Comme quoi, même les grands ont le droit à leur flop.

logo-google-buzz_optGoogle Buzz : on peut être la boite la plus successfull du web et connaitre des échecs retentissants à répétition. La preuve avec Google… Ses différents pas dans le social ont été à chaque fois des échecs, à commencer par l’ancêtre de Google Plus, Google Buzz. Lancé en février 2010, le service s’intègre à Gmail et permet de partager rapidement du contenu de type photo, vidéos ou texte mais aussi de commenter ou de liker les messages reçus. Cette tentative de concurrence de Facebook, vite accusée de plagiat par Yahoo! Buzz, se retrouve au bout de quelques heures seulement au centre de polémiques sur les paramètres de confidentialité. Et fermera dans l’indifférence la plus totale moins de deux ans plus tard pour laisser place à Google Plus. Qui lui-même ne connaitra pas le succès escompté…

logo-ello_optEllo : quand Ello se lance auprès du grand public en 2014, son positionnement est clair : il veut être l’anti-Facebook. Le réseau veut respecter vos données, ne pas vous bombarder de publicités, vous remettre au centre des discussions. Le discours alternatif et « story-tellé » prend bien, le fonctionnement par invitations aussi, et les utilisateurs affluent par millions.  Rattrapé par son minimalisme, son manque d’application mobile pendant les premiers mois et par la fuite des nombreux curieux venus simplement jeter un œil, et malgré une levée de fonds de plusieurs millions de dollars, Ello retombe dans l’anonymat avant de pivoter. Le site est désormais réservé aux artistes, entre Instagram et Pinterest. Goodbye Ello.

logo-secret_optSecret : Secret est un beau symbole de la capacité du web à s’enflammer pour un nouveau venu. Créée fin 2013 par des anciens de Square et de Google, cette application se présente sous forme d’un réseau social entièrement anonyme. Le lancement public en février 2014 est un vrai succès, avec de nombreuses retombées presse et un nombre conséquent d’inscrits. Secret lève plus de 33 millions de dollars très rapidement, avant de s’écrouler en quelques semaines. La polémique aura raison d’elle : entre harcèlement, fake news et autres dérapages, l’application sert d’exutoire à la Silicon Valley et plus globalement au microcosme des professionnels du digital. Secret ferme finalement au printemps 2015.

logo-jelly_optJelly : moteur de recherche basé sur un système visuel de questions/réponses, Jelly a connu son moment de gloire en 2014. Le fait que le service soit fondé et dirigé par Biz Stone, cofondateur de Twitter, n’y était pas étranger. Mais la curiosité ne fait pas tout, et malgré deux levées de fonds, Jelly va vite se heurter à un problème de taille. Le concept de faire appel à la communauté pour avoir des réponses pertinentes à vos questions est intéressant sur le papier, mais le service se révèle très rapidement peu pratique à utiliser, les réponses peu nombreuses et peu pertinentes et l’intérêt absent.

logo-unthink_optUnthink : vous vous souvenez d’Unthink ? Probablement pas. Après avoir passé l’été 2011 à teaser son arrivée auprès des médias, ce réseau social anti-Facebook a ouvert ses portes en fin d’année, après « plus de 3 ans » à travailler sur le projet. Il se présente comme une alternative aux médias sociaux traditionnels, où vous possédez votre compte et où vos données personnelles sont respectées. Il lève même 2,5 millions de dollars la même année… Avant de disparaitre 6 mois plus tard sans donner de nouvelles. Le site disparait, le nom de domaine est squatté, le storytelling a disparu. Et Facebook, lui, est toujours là.

logo-vero_optVero : c’est le dernier-né de notre sélection, et un exemple radical de la vitesse à laquelle la hype peut se faire et se défaire. En février 2018, l’application fait des ravages sur les appstores. Sa promesse ? Pas de publicité, pas de surveillance des comptes, un affichage antéchronologique (et non pas algorithmique) des publications et une vraie expérience sociale. On peut y partager des photos, des liens, du texte. Si l’application a déjà deux ans, une habile stratégie de partenariat avec des influenceurs et la promesse que le premier million d’inscrits ne paiera jamais attire beaucoup. Mais quelques jours et 3,5 millions d’inscrits plus tard, c’est la chute. Service inaccessible, doutes sur l’équipe dirigeante, conditions d’utilisation floues… Le désintérêt est express, et les utilisateurs fuient déjà cet ex-futur Facebook-killer tombé dans l’anonymat. L’effet de mode aura été de courte durée.

logo-color-labs_optColor Labs : avec une jolie levée de fonds de 41 millions de dollars et le rachat du nom de domaine color.com pour 350 000 dollars, l’histoire commençait bien pour Color Labs. Au point de refuser (selon les rumeurs) un rachat de 200 millions de dollars par Google avant même le lancement officiel. Mais les choses se sont gâtées après la sortie en mars 2011 de l’application sur iOS, qui consiste à partager et consulter des photos géolocalisées.  Si le nombre de téléchargements dépasse le cap du million rapidement, le désintérêt est rapide. Départ d’un des fondateurs en juin, passage à moins de 100 000 utilisateurs quotidiens en septembre, puis en dessous des 30 000 en mars 2012… La mayonnaise n’aura jamais vraiment pris, et Color Labs fermera ses portes en fin d’année 2012, après un rachat par Apple pour 7 millions de dollars.

logo-yo_optYo : généralement, les idées lancées avec enthousiasme en fin d’apéro paraissent beaucoup moins bonnes le lendemain. Mais parfois, les concepts les plus étonnants peuvent prendre vie… Comme ce fut le cas pour l’application Yo, développée en 8 heures en 2014. Surnommée par beaucoup « application la plus inutile du monde », elle permet simplement d’envoyer des notifications « Yo » à ses contacts. C’est tout. Suffisant pour être valorisée pour lever 1,5 million de dollars et engranger 2 millions de téléchargements un mois après sa sortie. Si l’appli n’est pas morte et s’est (un peu) enrichie, le grand public a depuis longtemps oublié son existence.

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