La cybersécurité en France en 2025 : profil type, formation, marché de l’emploi…

L’Observatoire des métiers de la cybersécurité, porté par l’ANSSI, l’AFPA et la DGEFP, publie une nouvelle étude qui dresse un état des lieux de la filière en France. Cette édition 2025, la quatrième, combine deux volets : une enquête en ligne réalisée auprès de 1 720 professionnels de la cybersécurité et une analyse du marché du travail basée sur plus de 23 000 offres d’emploi publiées entre juin 2023 et juin 2024. Le tout offre une vision à 360° permettant de mieux comprendre les profils en poste, leur formation, leurs conditions de travail, ainsi que les dynamiques à l’œuvre côté employeurs.

Un profil type jeune, masculin, très diplômé, concentré en Île-de-France

Selon les données de l’Observatoire, le professionnel de la cybersécurité en 2025 est majoritairement un homme (85 %), âgé de moins de 45 ans dans plus de la moitié des cas. La jeunesse est particulièrement présente dans les structures spécialisées, où un quart des effectifs a moins de 30 ans. Le niveau de qualification est, quant à lui, élevé : 62 % des répondants ont un bac+5, 12 % un bac+6 ou plus, et 88 % exercent en tant que cadre. L’immense majorité bénéficie d’un emploi stable, sous CDI (74 %) ou statut de fonctionnaire (16 %).

La profession est fortement concentrée en Île-de-France, qui regroupe 43 % des répondants. Deux tiers exercent dans des structures non spécialisées en cybersécurité, souvent de grande taille : plus d’un sur deux travaille dans une organisation de 1 000 salariés ou plus. Dans ces structures, les professionnels consacrent en moyenne moins de temps à la cybersécurité et sont plus souvent seuls dans leur mission (23 %, contre 11 % en structures spécialisées).

Côté fonctions (voir image de une), le poste de RSSI arrive largement en tête (30 %), suivi du consultant (16 %), du directeur cybersécurité (7 %), du formateur (5 %) et de l’administrateur de solutions de sécurité (4 %). Le panorama des métiers reste cependant très diversifié : seuls 62 % des répondants occupent l’un des cinq métiers de référence définis par l’ANSSI.

Une offre de formation qui s’étoffe, mais un accès encore inégal

La montée en puissance de l’offre de formation ne permet pas encore de résorber le déséquilibre entre besoins et profils disponibles. Seuls 33 % des répondants ont un diplôme en cybersécurité et 37 % une certification. Plus de 4 sur 10 n’ont ni l’un ni l’autre, bien que 63 % disposent d’un diplôme en informatique plus général. Cela révèle une filière encore jeune, alimentée par des reconversions ou des parcours mixtes.

Sur le volet formation continue, les pratiques restent hétérogènes. Un tiers des professionnels n’ont suivi aucune formation en cybersécurité en 2024. Pourtant, 64 % estiment bénéficier de suffisamment de temps pour se former. La satisfaction globale est bonne : 79 % sont satisfaits du contenu, 80 % des modalités. La veille, les réseaux professionnels et l’autoformation restent les canaux privilégiés.

Paradoxalement, ce sont les profils les moins formés initialement qui accèdent le moins à la formation continue. Parmi ceux n’ayant ni diplôme ni certification, 35 % n’ont suivi aucun jour de formation l’année passée, contre 26 % parmi les profils qualifiés.

Se former aux métiers de la cybersécurité

Un marché de l’emploi dynamique, tiré par la demande en expertise

Entre juin 2023 et juin 2024, plus de 23 000 offres d’emploi ont été recensées dans la cybersécurité, un volume en hausse de 49 % par rapport à 2019. Le CDI représente la norme (77 %), très loin devant l’alternance (5 %), le CDD (4 %) ou le freelance (11 %). Le marché est également opaque : 56 % des professionnels ont été recrutés via le marché caché (réseaux, approche directe) et 69 % déclarent avoir été sollicités par un recruteur au cours des 12 derniers mois.

Cinq secteurs concentrent les deux tiers des offres : informatique/télécoms (25 %), recrutement/intérim (18 %), industrie (15 %), services aux entreprises (15 %) et fonction publique (10 %). On observe une tension particulière sur les postes d’architectes cybersécurité, désormais premiers du classement avec 21 % des offres, devant les consultants (15 %), ingénieurs (15 %), analystes (8 %) et experts (7 %).

Les attentes en termes de qualification restent élevées : 47 % des offres visent des profils bac+5. Ce besoin en expertise explique en partie les difficultés de recrutement évoquées dans l’étude, malgré une multiplication des parcours de formation initiale ou continue.