Bilan de la CNIL en matière de cookies : usages, taux de refus, tracking…
Les Français sont mieux informés au sujet des cookies et de l’indispensable consentement mais conservent une « impression d’opacité ».

La CNIL a fait un premier bilan de son plan d’action en matière de cookies. Celui-ci avait été mis en place en octobre 2020, avec le but de « favoriser la conformité des professionnels aux nouvelles règles, tout en s’assurant de la bonne compréhension de celles-ci par les internautes ». Deux phases s’en sont suivies : une période de mise en conformité avec les nouvelles règles pour les éditeurs de sites web, puis le lancement d’actions répressives, avec notamment des amendes.
La CNIL a parallèlement mené des sondages réguliers, sur des échantillons de plus de 1000 Français (de plus de 18 ans), pour « évaluer les effets de ses décisions sur le terrain » ainsi que « la compréhension et l’utilisation des nouvelles règles par les internautes ».
Les internautes français mieux informés sur les cookies
En juin 2022, 95 % des personnes interrogées par la CNIL déclaraient savoir ce que sont les cookies. Un peu plus de la moitié d’entre elles (52 %) dit « connaître précisément les évolutions réglementaires récentes sur le sujet ». C’est 8 % de plus qu’en novembre 2020. Les usages des cookies sont aussi bien connus des internautes, qu’il s’agisse de la publicité ciblée (81 %), de mesure d’audience ou de publicité géolocalisée (78 %), ou d’affichage de vidéos externes (64 %).
Mais les Français conservent « une impression d’opacité ». 68 % d’entre eux estiment que la qualité de l’information sur les sites faisant du suivi de navigation par l’intermédiaire des cookies est insuffisante (45 %), voire inexistante (23 %). C’est certes 8 points de moins qu’en 2019, mais la défiance reste grande. D’ailleurs, 20 % des sondés jugent que les sites web leur donnent moins de contrôle sur les cookies qu’il y a un an.
Le taux de refus des cookies en hausse
L’action de la CNIL a été marquée par une notion clé : le consentement. Et de plus en plus de Français refusent de le donner en ligne. Ils sont 39 % à refuser à chaque fois ou la plupart du temps les cookies, contre 22 % en décembre 2019. Pour la CNIL, c’est la preuve de « l’existence d’un consommateur-citoyen informé et actif ». Mais avec 59 % de taux d’acceptation des cookies, il n’y a pas là trace de « fatigue du consentement ».
Néanmoins, nombreux sont les internautes à déclarer paramétrer leurs cookies : 49 % procèdent de la sorte, contre 43 % en novembre 2020. Ce phénomène décline très largement chez les plus de 65 ans et les personnes utilisant peu Internet.
Parmi les paramètres et les usages les moins acceptés figure notamment la publicité ciblée (52 % d’acceptation), tandis que les cookies de mesures d’audience sont plus facilement approuvés (62 %).
L’intensité du traçage publicitaire diminue
Parallèlement à ces sondages, la CNIL a également pu mesurer l’impact de son plan d’action sur les pratiques des sites web, notamment au sujet des cookies tiers. Ceux-ci sont déposés « sur des domaines différents de celui du site principal, généralement gérés par des services tiers (…) interrogés par le site visité et non pas à l’initiative de l’internaute lui-même », et souvent utilisés à des fins publicitaires.
Les 1000 sites à plus forte audience ont été visités entre janvier 2021 et août 2022, pour constater que la part des sites déposant plus de 6 cookies tiers est passée de 24 % à 12 %. De même, les sites qui n’en déposent aucun sont passés de 20 % à 29 %. Pour la CNIL, c’est là le constat « des premiers résultats positifs des actions en ce qui concerne la première visite des sites ». Elle assure qu’elle « maintiendra ses efforts de mise en conformité » afin que le traçage sans consentement diminue drastiquement.
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